Adonis Johnson n'a jamais connu son père, le célèbre champion du monde poids lourd Apollo Creed décédé avant sa naissance. Pourtant, il a la boxe dans le sang et décide d'être entraîné par le meilleur de sa catégorie. À Philadelphie, il retrouve la trace de Rocky Balboa, que son père avait affronté autrefois, et lui demande de devenir son entraîneur. D'abord réticent, l'ancien champion décèle une force inébranlable chez Adonis et finit par accepter...
C'est l'histoire d'une des plus grandes saga des années 80. À travers le personnage incarné par Sylvester Stallone, la saga Rocky aura su se démarquer par sa grande qualité et ses sous-textes nombreux - si bien que la boxe n'est que le prétexte d'un film abordant des grands thèmes philosophiques.
Ainsi, derrière ce faux-reboot, Creed, se cache en vérité le digne 7ème opus de la saga. Creed, c'est l'histoire d' Adonis, fils d' Apollo Creed (fabuleux adversaire de Rocky Balboa), qui décide de boxer, coaché par Rocky. Creed, c'est donc tout autant un film sur la boxe qu'un film sur le thème de l'héritage, du passage de flambeau aux plus jeunes, qu'une ode à la découverte de soi.
Mais cet opus se démarque principalement par la caractérisation du personnage de Rocky. À l'instar d'un Han Solo dans Le réveil de la force, ici il n'est question que du temps qui file et défile. Sylvester Stallone, plus émouvant que jamais, incarne alors un Rocky rodé par la vie, affaibli tant physiquement que mentalement. Il trouvera dans la détermination du fils de son adversaire de jadis la force de combattre et de revivre.
Michael B. Jordan est littéralement impressionnant, et embrasse l'image universelle de la jeunesse. Car oui, Creed est bien un film sur l'héritage, comment s'en défaire, comment assumer (ou non) le nom de ces géniteurs, comment se dépasser et s'accepter.
Par le biais d'un scénario très réussi, n'hésitant pas à jouer sur les cordes émotionnelles, Creed est un sublime film qui risque tout autant de marquer les fans de la première génération que les non-aficianados de Balboa. On émettra un léger reproche à la mise en scène de Coogler, trop flemmarde, qui crée un (gros) problème de rythme, mais le film se dépasse par son message universel mêlé à des performances incroyables et des symbolismes esthétiques très forts.
Sous forme d'hommage, et pourtant dans la continuité de la saga, Creed se fait messager du temps qui passe. Une ode à la vie, tout simplement.