Critique – Les Huit Salopards

Attendu par tous, Quentin Tarantino en décevra beaucoup ! Les Huit Salopards sonne comme une trahison aux oreilles de certains, et comme une réussite pour d'autres !

Les Huit Salopards est un film qui réunit deux choses rares au cinéma, à savoir Quentin Tarantino (c'est son 8e film en 24 ans de carrière) et le genre quasiment éteint qu'est le western ! Tout d'abord il faut savoir que ce film n'aurait jamais dû voir le jour : Tarantino avait renoncé à le réaliser suite à une fuite de son scénario en 2014, puis il est finalement revenu sur ses paroles pour réaliser un excellent film à ne pas mettre entre toutes les mains.

Critique – Les Huit SalopardsUne nuit en enfer ! Le huis clos selon Tarantino

Les Huit Salopards est un hommage au western Le Grand Silence de 1968. Un chasseur de primes conduit sa prisonnière, Daisy Domergue, dans la ville de Red Rock pour qu'elle y soit pendue. En chemin il récupéra sur sa route deux autres voyageurs frigorifiés. La tempête de neige empirant il se réfugie dans le relais de Minnie. Dans ce relais de diligence, 4 autres voyageurs ont également trouvé refuge dont l'un d'entre eux est là pour libérer Daisy. Le problème est de savoir lesquels de ces salopards disent la vérité et lesquels mentent. Les Huit Salopards est divisé en 6 chapitre et deux grandes parties. La première plutôt lente est semblable à une partie de poker menteur, on essaye en vain de savoir qui serait le plus pourri de ces salopards. La deuxième, elle, est beaucoup plus dynamique. C'est d'ailleurs dans celle-ci que les masques commencent à tomber et les têtes à exploser.

Critique – Les Huit Salopards

Samuel L. Jackson : Black Man, White Hell !

Vous l'auriez sans doute remarqué, le casting fait saliver, des têtes d'affiches qui nous livrent un jeu monstrueux avec une mention spéciale à Tim Roth qui nous sert une prestation digne de Christoph Waltz dans Django. Le niveau général est phénoménal, les acteurs sont totalement dans leurs personnages et on remarque clairement que Samuel L. Jackson s'éclate dans son rôle de chasseur de primes : il nous livre des scènes d'anthologie à la hauteur de Pulp Fiction, notamment la toute dernière scène ou encore le dialogue avec l'ancien général Sudiste. Superbe transition qui me permet d'aborder le point majeur des Huit Salopards : les dialogues ! Ce n'est un secret pour personne, Tarantino est très doué pour écrire des dialogues. Il construit ses conversations à la perfection, les fait durer et apporte sa touche de rebondissement. Si vous ne voyez pas de quoi je parle, je vous invite à regarder la scène d'introduction d' Inglourious basterds. Ici ce sont 2h de dialogues aussi parfaits les uns que les autres. De plus, comme à son habitude, certains n'ont absolument rien à voir avec le scénario et ce sont justement ces derniers qui sont le plus jouissifs, quand les personnages parlent la plupart du temps pour ne rien dire mais on aime ça !

Critique – Les Huit Salopards

Tarantino tient avant tout à rendre un grand hommage au western d'antan !

Les décors sont magnifiques et les paysages enneigés sont filmés avec une pellicule 70mm ce qui apporte un grain assez gros à l'image. La musique elle diffère vraiment du reste de sa filmographie : encore dans l'esprit de rendre hommage aux classiques du genre, Tarantino a demandé au grand Ennio Morricone de composer la musique des Huit Salopards, ce qui apporte à ce western sa touche personnelle. Si la scène d'introduction m'a donné des frissons, ces mélodies accompagnent trop discrètement les dialogues. Mais au final elles donnent aux Huit Salopards un certain charme.

Un charme qui ne plaira cependant pas à tout le monde. En effet Tarantino prend son temps : Les Huit Salopards est long, très long. De plus il est composé essentiellement comme vous l'aurez compris de dialogues. Si vous préférez les blockbusters à la Avengers 2, ce film ne sera pas votre tasse de thé. Mais si vous pensez pouvoir tenir 2h47, vous passerez un très bon moment.

Critique - Les Huit Salopards

  • Ce casting de folie
  • Ces dialogues absolument dingues
  • Samuel L. Jackson
  • Un peu trop long
  • Ennio Morricone pas assez présent

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Critique – Les Huit Salopards

  • Titre : Les Huit Salopards
  • Année de sortie : 2016
  • Style : Western
  • Réalisateur : Quentin Tarantino
  • Synopsis : Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques : le confédéré, le mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. Alors que la tempête s'abat au-dessus du massif, l'auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons. L'un de ces huit salopards n'est pas celui qu'il prétend être ; il y a fort à parier que tout le monde ne sortira pas vivant de l'auberge de Minnie...
  • Acteurs principaux : Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh
  • Durée : 2h47

Samuel L. Jackson