SYNOPSIS: C'est dans l'enthousiasme que Sybille démarre l'écriture de son premier film. Actrice reconnue, elle va passer pour la première fois de l'autre côté de la caméra. Tout semble lui sourire. Ses productrices Brigitte et Ingrid sont deux personnages loufoques mais attachants et Sybille se jette avec elles dans l'aventure, mettant de côté sa vie familiale. Mais, du choix improbable des actrices, aux réécritures successives du scénario, en passant par les refus des financiers, le rêve merveilleux va se transformer en cauchemar. Incorrigible optimiste, Sybille réalisera trop tard que ses productrices fantasques et totalement déjantées vont l'entraîner dans leur folie...
Une actrice qui écrit un livre sur un film qu'elle voulait faire et qui ne se fera pas. Ce livre est alors adapté par une cinéaste avec dans le rôle principal l'actrice-auteur du livre original. Quand on aime les méta fictions, on a de quoi se réjouir. Les films sur le cinéma sont assez nombreux et sont souvent des plongées réjouissantes ou burlesques dans ce drôle de monde. Et Arrête ton cinéma ne fait pas exception à la règle. C'est dans un ton radicalement burlesque que Sylvie Testud nous raconte son histoire, très romancée, autour de ce film qui n'a jamais vu le jour.
Quand on est passionné de cinéma, on s'amuse toujours plus avec ce type de film. Et celui ci aligne beaucoup de scènes assez réussies quand on connait un peu le monde des tournages, les affres de l'écriture ou des castings. Et cette réussite on la doit avant tout aux comédiennes principales qui portent le long métrage sur leurs épaules dont Sylvie Testud, en actrice un peu décalée mais qui, coûte que coûte veut aller au bout de ce projet. L'actrice nous racontera d'ailleurs à l'issue de la projection qu'une fois qu'un projet démarre, et surtout un projet personnel, il est très difficile de le quitter, même si de l'extérieur tout semble aller de travers. La comparaison avec une histoire amoureuse sera faite par la comédienne ce qui amusera beaucoup la salle. Face à elle, et moteur de l'histoire Josiane Balasko et Zabou Breitman en productrices folles à lier, deux personnages outranciers tant dans l'apparence que dans la personnalité et qui sont les antagonistes de Sybille, antagonistes amusantes car elles suivent le même objectif, à savoir réaliser le film, mais prennent un chemin complètement différent pour y parvenir. Et c'est petit à petit dans les concessions que va faire Sybille que le film va partir de plus en plus dans le délire.
Mais un délire un peu trop mesuré pour que le film prenne vraiment une consistance. Comme raconté par Diane Kurys la réalisatrice et co-scénariste du film, le budget a été très serré. Le film entier est tourné à l'économie et cela se ressent. Les catastrophes ne sont pas assez poussées et si ce n'est le cabotinage efficace de Balasko et de Breitman, tout ça reste un peu trop sage. Et du coup on reste entre deux eaux. Loin d'un film dramatique qui verrait un créateur perturbé et loin également d'une folie à la The Party ou tout finirait par exploser. Ce manque de souffle se ressent également dans le reste du casting, effacé ou peu convaincant. Fred Testot, seul personnage normal de l'histoire est trop en retrait pour qu'en tant que spectateur on s'identifie à lui. L'entourage de Sybille aussi est à peine esquissé alors que cette famille dont on veut exposer l'histoire et qui ne le souhaite pas aurait amener un autre antagonisme au personnage principal. Un budget contraint qui se ressent également dans le minimalisme de réalisation. Diane Kurys nous expliquait qu'elle souhaitait mettre en avant les comédiens, ce qu'elle fait, mais il est surement possible, surtout quand on parle de cinéma, de dynamiter un peu une réalisation à peu de frais. Finalement, reste un film sympathique et emmené par des comédiennes convaincantes, quelques scènes efficaces comme cette rencontre entre trois actrices aussi détestables qu'égocentriques mais très joliment interprétés mais dans l'ensemble un film qui s'oublie vite, réalisé de manière très statique et qui manque son ambition, nous transmettre la passion du cinéma.
Réalisé par: Diane Kurys
Genre: Comédie
Sortie le: 13 janvier 2016
Distribué par: Bac Films