A Second Chance, perturbant mais original

Par Pulpmovies @Pulpmovies


Avec :
Nikolaj Coster-Waldau, Maria Bonnevie, Ulrich Thomsen, Nikolaj Lie Kaas, Lykke May Andersen, Mille Lehfeldt.

Interdit aux moins de 12 ans

Andreas est un jeune inspecteur prometteur qui gère, en plus de son travail, les crises et déboires de Simon, son coéquipier récemment divorcé. Quand il rentre de son service, il a le bonheur de retrouver sa femme et leur nouveau-né. Un matin, Andreas et Simon sont appelés pour une violente dispute chez un couple de junkies. Ils découvrent sur place un nourrisson laissé pour compte, caché dans un placard. Par identification avec son propre enfant, Andreas est en état de choc. Il retourne plus tard chez lui perturbé par cette intervention. En pleine nuit les cris de sa femme le réveillent. Face à l'impensable, Andreas va prendre une décision au-delà de toute raison.

A second chance nous a laissé un peu perplexe. Disons que le scénario est assez perturbant. Peu de films traitent du sujet principal, tout du moins de cette façon. C'est glauque et difficilement accepté dans les moeurs actuelles. Pourtant, on a apprécié.

La réalisatrice Susanne Bier nous offre là une de ces plus belles réussites avec Revenge. Cependant, le montage très brute de décoffrage nous donne l'impression d'un premier film. Beaucoup de plans de très courtes durées s'enchaînent et se suivent comme si à chaque clignement d'oeil, l'image que vous regardiez était changée. Mais pourquoi pas ! Ce montage est perturbant et rentre donc totalement en adéquation avec notre appréhension du thème du film. Susanne Bier semble avoir pris de nombreuses libertés artistiques. Elle casse des codes cinématographiques mais on ne comprend pas toujours ces intentions (notamment avec les nombreux gros plans sur les yeux des personnages).

Avec Nikolaj Coster-Waldau, Susanne joue gros. Elle mise ici sur un acteur dont la cote est en pleine expansion (bien qu'elle ait déjà travaillé avec sur Open Hearts). Notamment connu grâce à la fameuse série Game of Thrones (l'oncle/frère/amant, Jaime Lannister) Nikolaj Coster-Waldau nous offre ici une prestation complètement différente de ce qu'on a l'habitude de voir de lui. Jolie surprise, l'acteur est très bon ! Et heureusement .... puisqu'il est le personnage central et que .... les seconds rôles sont vraiment, vraiment, VRAIMENT relégués au second plan. C'est bien dommage lorsqu'on voit le potentiel de chacun d'entre eux.

Ils tiennent tous des rôles très interessant. Ils incarnent des personnages " déjà vus ", comme le couple toxico dont l'homme s'occupe plus de ses piqures que de son enfant. Mais cette fois ils sont tous mis en scène sous un nouvelle angle interessant et efficace. Quand on parle de " nouvelle angle ", on en parle aussi presque littéralement puisque même la manière dont ils sont filmés est parfois symbolique. Par exemple, la femme du personnage principal est très souvent filmée de profil lorsqu'elle semble psychologiquement stage, et à chaque fois qu'on la voit filmée de face, son visage nous apparait complétement détruit, en pleure, on y lit la tristesse, le désaroi et l'état depressif qui caresse ce personnage depuis le début.

La psychologie de chacun des personnages est extremement bien pensée, et c'est aussi cela qui nous met nous, spectateurs, mal à l'aise durant certaines séquences. Des analogies sont fabriquées entre des rôles qui, aux premiers abords, s'opposent complétement. Les deux hommes autour desquels l'histoire tourne ont l'air de se détester, et même physiquement, ainsi que socialement, tout semble les éloigner alors que leur état d'esprit est contruit exactement de la même façon pour l'un comme pour l'autre. C'est en cela que A Second Chance est extrêmement captivant. Sans en dire plus, nous avons trouvé néanmoins que la fin est un peu baclée.

A Second Chance est une belle réalisation, pleines d'originalités techniques, avec un scénario perturbant, mais il manque un sens vraiment profond au film.