No Escape – Voyage voyage

No-Escape-2015-after-credits-hqUne famille américaine s’installe dans un pays non déterminé d’Asie du Sud-est et se retrouve prise au piège d’une révolte populaire. Un postulat de départ original soutenu par une réalisation classieuse qui bénéficie de véritables moments de grâce.                        

CETTE CRITIQUE CONTIENT DES SPOILERS

Le soin apporté aux ralentis permet une captation en instantané de la violence primale, et les nombreux plans-séquences soulignent l’horreur des évènements. On pourrait reprocher au film des portraits dessinés à gros traits, entre américains héroïques, britannique bourru au grand cœur et ressortissant français pétochard, mais cette simplification permet un démarrage rapide de l’intrigue. Par ailleurs le récit souligne la propension universelle à tous les comportements et ne stigmatise aucun groupe.
De la musique aux angles de caméra tout est réuni pour accentuer la tension et proposer un spectacle de désolation réaliste et déchirant.

No-Escape

Le métrage plonge ses personnages au cœur de l’inconnu et de l’inexploré – les paysages, les coutumes, la technologie surannée, tout étonne et entraine une méfiance élémentaire qui s’installe jusqu’à l’éclatement de la révolution. La peur – seule émotion à même d’assurée la survie – prend alors le relais. Il y a des salauds et des héros dans les deux camps, et le film instaure un jeu de miroir constant entre les peuples, les situations et les personnages. La portée sociale (ici mondialisée) rappelle par certains aspects le cinéma de Romero – il suffit de remplacer les belligérants endiablés par des zombies et le film reste en substance le même. La perte d’humanité est collective, et nos héros yankee devront également avoir recours à la force pour gagner leur liberté. Les éléments se répondent à nouveau et le scénario interroge habilement sur les notions de bien et de mal.
Le film se conclut par deux éléments d’une intelligence et d’une malice remarquable – alors qu’un bordel devient le dernier espoir d’une humanité vacillante, notre petit groupe trouve finalement refuge au Vietnam, ancien enfer hostile aujourd’hui terre d’accueil et d’espérance. Un joli pied de nez aux conventions et à l’Histoire.

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No escape est une expérience de cinéma gratifiante qui propose une histoire de survie brute et directe, sans récits annexes parasites ou cliché familiaux béotiens. L’action comme les propos détonnent sans rien révolutionner, mais cette équipée sauvage reste assez marquante pour se faire une petite place dans nos souvenirs de cinéphiles.