Papa was not a rolling stone de Sylvie Ohayon

Par Dominique Chailan

À la Courneuve dans les années 80, Stéphanie, fille unique coincée entre sa mère restée à l’âge infantile et un beau-père violent, se réfugie dans les études en écoutant Jean-Jacques Goldman tout en s’adonnant à sa passion, la danse.Certains pourraient voir une caricature dans certains personnages comme le père ou la conseillère d’orientation mais en ce qui me concerne, je trouve ces portraits plutôt justes et même effrayamment modernes ! Peut-être ne sont-ils pas le reflet d’une généralité mais, croyez-moi, ça se passe comme ça ! Aujourd’hui encore, notre société pense que certains quartiers ne peuvent pas et ne doivent pas produire de bons éléments.Stéphanie, jeune fille intelligente qui parle de ces années-lycées qui ressemblent fort à celles d’aujourd’hui, en parle avec nostalgie comme d’un village qui l’a vue grandir et qui n’accueille plus maintenant les jeunes comme il le faudrait.Il y a beaucoup d’amour dans ce film et malgré le décalage de langage ou de comportements par moments, ce n’est pas gênant parce que la réalité des cités et de leurs conditions de vie ne se sont pas améliorées.Et puis parce que les jeunes d’hier que nous étions ressemblent furieusement aux jeunes de maintenant.La réflexion sur le parcours de Stéphanie vient doucement après le visionnage du film. Accrocheuse, gardienne du foyer, travailleuse à l’extrême, endurante mais fidèle en amitié et en amour tout en étant réaliste, cette presque adulte est le reflet de ce que chacun peut être tout en gardant une certaine naïveté. Jeune fille qui s’accroche à ses rêves, avec un côté universel incarnée par l’excellente Doria Achour en duo parfait avec Soumaye Bocoum plus que prometteuse !À noter Sylvie Testud parfaite en professeur de danse sévère mais juste.
Tiré du roman de Sylvie OhayonEn salles le 8 octobre 2014 En DVD le 19 mars 2015