Pain Gate : Scrum (Punitions très sévères pour esclaves sadomasochistes)

Par Olivier Walmacq

Genre : hardcore, trash, extrême (interdit aux – 18 ans)
Année : 2014
Durée : 1h33

L’histoire : Deux jeunes femmes qui subissent du véritable bondage, du SM et de la torture sexuelle non simulée pendant plus de 90 minutes. Voilà l’alléchant programme de la dernière horreur japonaise en date. Etes-vous suffisamment prêts pour affronter cet intolérable spectacle ?

La critique :

Sortez les chaînes, brandissez les cravaches, enfilez vos combinaisons en cuir, il va y avoir du fétichisme dans l’air… Grimpez dans mon donjon pour mieux apprécier le spectacle insoutenable de Pain Gate : Scrum. Pour ma cinquantième chronique sur Cinéma Choc, j’ai voulu frapper très fort. Jusqu’au sang. Avouez donc que vous aimez ça. Fessiers démantibulés, sexes martyrisés, poitrines déstructurées, bienvenue dans l’enfer SM que va vous proposer Pain Gate : Scrum, la dernier bombe japonaise récemment éditée en dvd sur le site très spécialisé Belrose.
Vous n’avez pas eu votre dose suffisante de châtiments avec Eccentric Psycho Cinema ? Pas de problème, vous devriez trouver aisément votre bonheur avec cette perle ultra hardcore de l’underground nippon. 
Autant prévenir tout de suite les âmes sensibles, elles sont priées d’aller faire un (long) tour. Cette chronique ne leur est nullement destinée sous peine de provoquer une série de crises d’apoplexies qui serait bien sûr indépendante de ma volonté.

Oui, Pain Gate : Scrum s’affiche tel un spectacle barbare, scandaleux, presque intolérable pour qui n’est pas un minimum aguerri à ce genre d’œuvres basées uniquement sur la « performance » et donc réalisées sans aucun trucage. L’action se concentre uniquement sur trois personnages (puisque dans ce cas précis, on ne peut décemment pas parler d’acteurs) : deux frêles jeunes femmes et un tortionnaire impassible qui leur fait subir un nombre impressionnants de tortures et d’humiliations en tous genres.
Le « film » est découpé en saynètes ayant chacune d’entre elles un thème expiateur bien précis. Cinq supplices au programme : l’eau, le fouet, les aiguilles, la cire et les gifles. La totalité des situations se déroule dans une sorte de chambre froide où les tubulaires s’entremêlent sans aucune musique, sans aucun dialogue. Un silence intégral cependant sans cesse déchiré par les hurlements des suppliciées.

Aucun générique, aucune trace d’un quelconque réalisateur, tournage en vidéo. Si ça, ce n’est pas de l’underground… Attention, SPOILERS ! Le supplice de l’eau. Suspendue par les pieds à l’aide d’un carcan, la première jeune femme est progressivement plongée dans un bac d’eau glacée. Le visage puis le buste tout entier demeurent ainsi en immersion totale par à-coups, suivant le processus d’apnée de plus en plus long. Le supplice des aiguilles. Les performeuses sont attachées, les bras en croix.
Le tortionnaire s’applique alors à planter des dizaines d’aiguilles d’acupuncture dans chaque sein. Piqûres d’autant plus sévères que les aiguilles sont enfoncées en profondeur dans la peau. Lorsque les aiguilles sont retirées, une constellation de tâches de sang dégouline sur la poitrine des victimes. Le supplice du fouet. Le bourreau possède à sa disposition tout un attirail de punition.

Fouet, cravache et martinet dont il abuse avec férocité et sans retenue, martyrisant ainsi le dos et le fessier de ces demoiselles. Autant dire que les chairs ont tôt fait de rougir et le sang de couler. Le supplice des gifles. A nouveau suspendue par un treuil, la victime endure de puissantes claques au visage, sur les fesses et les cuisses. En même temps, elle subit un tirage de cheveux, un écartement nasal maousse et une dégustation forcée de son propre tampon hygiénique.
Daisuke Yamamanouchi, le réalisateur de Mu Zan E, a dû apprécier ! Le supplice de la cire. Incontestablement, la séquence la plus éprouvante de la série. 
La participante est tout d’abord entièrement recouverte de cire brûlante provenant d’une bougie en combustion. Mais le plus douloureux survient avec le déversement de cette cire dans son sexe et son anus, lui arrachant d’intolérables cris de douleurs. L’humiliation suprême est atteinte lorsque le satyre introduit la bougie allumée dans le vagin de la malheureuse…

Comme vous avez pu le constater, cette petite séance de jeux entre amis s’est déroulée dans une  ambiance courtoise et enjouée. Plaisanterie à part, ces jeunes femmes ont été très sévèrement rudoyées dans leur intimité et plus globalement dans leur chair lors de ce tournage que l’on devine extrêmement éprouvant. Au point que les hurlements, les sanglots, les épanchements de morve (désolé pour ce détail) ne pouvaient être feints. Les douleurs étaient si intenses qu’elles n’auraient pu, en aucune manière, être simulées. Il semble d’ailleurs très vraisemblable que les nombreux sévices endurés ont fait basculer, au fil des minutes, le plaisir sadomasochiste des participantes vers un gouffre de souffrances inextinguibles dans lequel elles ne paraissaient plus du tout consentantes.
Et le film continue tout de même, au rythme infernal des coups de boutoir du bourreau. A ce sujet, comment ne pas être tétanisé devant l’implacable détermination de cet homme entre deux âges, totalement impassible derrière ses lunettes de soleil ?

Les performeurs japonais sont vraiment des animaux à sang froid. Intérêt artistique ? Néant, qualité cinématographique ? Zéro absolu, message délivré ? Aucun. A priori indéfendable. Pain Gate : Scrum ne semble mériter au mieux que d’être jeté dans une décharge municipale et au pire d’être brûlé en place publique. Alors, je sais très bien ce que vous allez me dire. Pourquoi diable s’évertuer à proposer de telles horreurs, de plus totalement inutiles ? Essentiellement pour deux raisons.
Tout d’abord parce que, jusqu’à preuve du contraire, ce blog s’appelle Cinéma Choc. C’est-à-dire qu’il a pour vocation première de présenter des films qui sortent de l’ordinaire de par leur rareté, leur singularité mais aussi et surtout, de par leur violence. Et c’est peu dire que la violence et cinéma ont toujours fait bon ménage. En 1903 déjà, Justus D. Barnes pointait son arme face aux spectateurs terrifiés dans les (récentes) salles obscures lors de la projection de L’Attaque du Grand Rapide.

113 ans plus tard, dans une société devenue hélas toujours plus agressive et nihiliste, le cinéma a suivi la même trajectoire, celle de la surenchère. La récente compilation paroxystique Most Disturbed Person On Planet Earth 2 en est certainement le plus triste exemple. La deuxième raison découle de la première. C’est une raison commerciale, économique même. En effet, pour que de tels « films » puissent exister, c’est bien qu’il y a un marché vidéo propice (ne parlons plus de cinéma dans ce cas-là), un circuit qui tend d’ailleurs à sortir de la confidentialité et où les demandes d’un certain public sont toujours plus ciblées, toujours plus trash. On ne peut donc pas fermer les yeux et faire comme si ce côté obscur de la production cinématographique n’existait pas.
Tandis que les actrices ont largement dépassé les limites de leurs souffrances physiques, l’extrémisme de Pain Gate : Scrum nous renvoie à nos propres limites. Limites d’acceptation de la souffrance et de l’indécent voyeurisme dont nous nous rendons coupables. Intolérable et scandaleux dans sa démarche, cet objet filmique infamant ne reflète ni plus ni moins que la décadence morale d’une société qui consomme à outrance et par tous les moyens dont elle dispose, une violence devenue tristement ordinaire.

Note : ???

 Inthemoodforgore

Message personnel d'Alice In Oliver : Merci à Inthemoodforgore pour les images. Le film est rarissime et totalement introuvable sur la Toile !