Dominicalement vôtre – Le pont de la rivière Kwaï

David Lean, 1957

Diffusion dimanche 17 janvier, 20H45, Arte

Bingo mes mignons ! Ce soir nous vous proposons une offre que vous ne regretterez pas d'avoir accepté : attaquer un classique du cinéma en technicolor. Installez vous confortablement, préparez vous une piscine de pop-corn (si tant est que vos placards abritent ce genre de victuailles) et vêtissez vous de votre bermuda (sous votre plaid) car Arte vous donne rendez-vous sur Le Pont de la rivière Kwaï.

Lors de la Seconde Guerre Mondiale, un groupe de soldats prisonniers anglais commandé par le colonel Nicholson (Alec Guinness) retrouvent d'autres soldats prisonniers dans un camp (de prisonniers aussi) au beau milieu de la jungle birmane. Dirigé d'une main de fer dans un semi gant de velours par le colonel japonais Saïto (Sessue Hayakawa) - artiste raté victime du complexe de la conseillère d'orientation obsédé par la phrase " soyez heureux dans votre travail " - les nouveaux arrivants vont vite constater que cet homme est des plus déraisonnables et se voit obligés de se mettre au travail afin de construire un pont dans les plus brefs délais. En effet, contre toutes attentes et tout traité de Genève qui soit, le japonais acculé exige que même les officiers aillent au charbon (chose qui ne se faisait pas dans ce temps là). Bien évidemment, Nicholson le flegmatique refuse catégoriquement. Mais après s'être fait baffer et enfermer dans un mini cabanon en bambou, le colonel anglais décide que quitte à être coincé là autant servir à quelque chose. C'est donc après une bonne tasse de thé qu'il propose de travailler de concert avec son collègue ennemi, à la condition que se soit lui qui prenne en charge les opérations de construction. Mais cette " paix " architecturale va se retrouver mise à mal par la fuite et le retour du commandant Shears (William Holden), ex-prisonnier revenu contre son gré en compagnie d'autres soldats pour faire capoter cette affaire.

Dominicalement vôtre – Le pont de la rivière Kwaï

Comme vous l'aurez constaté il est difficile de résumer l'histoire du Pont de la rivière Kwaï. Car l'histoire, ça n'est que ça. Et c'est pourtant là que réside tout le génie de la chose.

Bien qu'il s'agisse d'un film de guerre, le récit ne s'articule qu'autour des personnages, de leur psychologie et de leurs sentiments. C'est grâce à ses protagonistes que le film aborde avec une grande finesse la guerre et l'humain dans ce no man's land tropicale. On voit comment petit à petit l'Homme pleins de principes et de fierté (car le colonel Nicholson est vraiment vraiment un homme pleins de principes et de fierté) va finir, non pas par abandonner, mais adapter les fondements de sa personnalité à une autre cause, bien que celle-ci soit ennemie. Car Le Pont de la rivière Kwaï est d'abord une histoire de survie, qui montre qu'une fois perdu dans la guerre et la nature, les gens n'ont plus trente six mille solutions pour ne pas devenir fou : l'investissement dans un projet quel qu'il soit reste encore la meilleure façon d'échapper à Sainte-Anne, au suicide où au cabanon. C'est ainsi que l'on voit l'Homme livré à lui même, dépouillé de ses apparats et tel qui l'est vraiment.

N'allez cependant pas penser que le scénario est dénué d'intérêt. Avec de très belles images et porté par de très bons acteurs qui jouent parfaitement leur rôle, l'histoire est réellement passionnante. Au même titre que les personnages, le spectateur devient littéralement obsédé par la construction de ce pont, et tout aussi terrifié par sa destruction. Ici on ne regarde pas un film, on est dans le film, à deux doigts de confectionner la banderole d'inauguration du pont et prêt à amener les ciseaux.

Alors si vous avez besoin d'une escapade d'un soir pour être prêt à " être heureux dans votre travail " demain, branchez vous sur Arte, les clients sont toujours 100% satisfait.

Crédits images: followatch.fr (couverture) - gatsbyonline.com