Critique de L'Oracle

Par U2grier

L'Oracle
8/10

De Philipp Stölzl


Avis : La mise en ambiance est orchestrée par le générique de début avec des plans sur le matériel médical de l'époque (XIe siècle) faisant très apprenti chimiste. L'histoire est basée sur le roman de Noah Gordon du nom de l'oeuvre The physician (le médecin d'Ispahan), nous avons droit à une explication texte du comment était considérée la médecine de l'époque, très pauvre, rudimentaire et voir même de charlatanisme.
En 1021 après Jésus-Christ, il n'y avait pas de docteur en soit, ce qui pratiquer la médecine était des barbiers. Il n'y avait pas de place pour les fioritures, la salle d'opération était des plus sobres et très médiéval, il faisait avec les moyens du bord, mais n'était pas considéré comme soigneurs, mais plutôt comme des sorciers avec des dons de guérisseur. Cette mise en situation est décrite dès les premières minutes du film, ce qui m'est tout à fait les spectateurs dans l'ambiance. La méthode de l'autopsie n'existait pas, elle était même considérée comme blasphématoire, ce qui tentait de la pratiquer était considéré comme nécromancien, donc quelqu'un qu'il fallait punir en le jugeant de maléfique pour l'âme humaine et le condamné à mourir.

Les effets spéciaux et paysages sont de loin très réussis. Toute la première demi-heure se passe à Londres, l'ambiance est très humide, très froide, d'atmosphère dure et solitaire. Par la suite, elle devient plus chaleureuse par le voyage dans le désert aride de l'Égypte, cela n'empêche pas que l'aventure du protagoniste reste difficile mais pas impossible. Grâce à ces deux ambiances bien différentes, elles permettent de marquer l'évolution grandissante et volontaire de notre personnage.

Côté casting, j'ai eu l'agréable plaisir de découvrir un jeune acteur, Tom Payne II (Rob Cole) dont j'espère une réussite pour ses futurs projets. À première vue, j'ai reconnu un faux air de Jude Law, qui vous l'avouerez n'est pas désagréable à regarder, il en a même les quelques tiques dans sa manière de faire passer ses émotions par un certain regard charmeur. Stellan Skarsgard (Bader) a le rôle du père adoptif dont avait besoin le personnage de Rob. Il lui amène une protection paternel, cette complicité entre les deux personnalités est très fluide et presque naturel. Ben Kingsley est plus dans le rôle du mentor, quelqu'un aidant notre protagoniste à s'épanouir et s'intéresser à la science pour faire évoluer le métier de médecine de l'époque.

L'intérêt de ce long métrage est, à mon sens, la quête à l'évolution quitte à renier ses religions pour le bien des autres. On dit bien souvent que la peur réside de l'ignorance et bloque l'évolution et les pensées des gens, c'est ce que dénonce cette histoire. Le don de notre personnage intrigue, surprend et tourne en sa défaveur, mais malgré tout il fait en sorte de partager pour l'évolution humaine et égoïstement sa passion de la science.

Cette aventure prend vraiment aux tripes, ayez le cœur bien accroché car elle vaut vraiment le coup et bien sûr comme d'habitude hésitez pas à la regarder en version originale.