Poême visuel pour farce désuète
Les forains arrivent dans un village de la France rurale. Dans leur besace de divertissement, une projection d’un film sur les post men américain et leur distribution de courrier relevant plus des cascades que d’autres choses. Et voilà, le facteur du village incarné par le grand dégingandé Jacques Tati parti pour effectuer sa tournée « à l’américaine »… ce qui en désarçonnera plus d’un. Dans ce film, Tati montre la France rurale d’après-guerre faite de charrues, de chemins de terre où les automobiles se font rares. Et le premier sentiment devant une France disparue est une profonde nostalgie et un constat amère de ce que la mondialisation et la globalisation nous a fait perdre. Et c’est visionnaire de la part de Tati, puisque près de 70 ans après c’est toujours ce sentiment qui prévaut devant son film. Tati éprouve une attirance pour le progrès mais aussi une répulsion et ce sera le cœur de toute son œuvre. Et plutôt que de porter une accusation sévère sur ce monde en pleine mutation, il opte pour un genre que l’on croyait perdu : le burlesque (presque) muet. Mais mieux qu’un hommage à Chaplin (l’optimiste) ou Keaton (le pessimiste), il invente sa propre voix en mettant son personnage au milieu d’un monde moderne dont il voudrait épouser les codes mais qui se refuse à lui… peut être même pour son bien. Là, il égratigne déjà la société américaine guidée par l’efficacité et la vitesse d’exécution qui font perdre au facteur toute sa dimension sociale… La déshumanisation des services publics actuelle est un bel écho à ce film désuet mais plus visionnaire que l’on ne le croit. Et ces deux sociétés (ceux qui sont dans le mouvement et les exclus) n’avançant pas au rythme caractérise aussi les fractures actuelles dans nos pays. Après personnellement, je suis désarçonné par un film au scénario si maigre et à l’absence réel d’histoire où seul l’enchainement des gags compte. Mais il pose une question toujours d’actualité : Comment s’adapter à un monde que l’on voit filer devant soit ? Comment rattraper le wagon de la modernité lorsqu’il a filé sans vous ? Peut-être se résoudre…
Sorti en 1949
Ma note: 13/20
Les forains arrivent dans un village de la France rurale. Dans leur besace de divertissement, une projection d’un film sur les post men américain et leur distribution de courrier relevant plus des cascades que d’autres choses. Et voilà, le facteur du village incarné par le grand dégingandé Jacques Tati parti pour effectuer sa tournée « à l’américaine »… ce qui en désarçonnera plus d’un. Dans ce film, Tati montre la France rurale d’après-guerre faite de charrues, de chemins de terre où les automobiles se font rares. Et le premier sentiment devant une France disparue est une profonde nostalgie et un constat amère de ce que la mondialisation et la globalisation nous a fait perdre. Et c’est visionnaire de la part de Tati, puisque près de 70 ans après c’est toujours ce sentiment qui prévaut devant son film. Tati éprouve une attirance pour le progrès mais aussi une répulsion et ce sera le cœur de toute son œuvre. Et plutôt que de porter une accusation sévère sur ce monde en pleine mutation, il opte pour un genre que l’on croyait perdu : le burlesque (presque) muet. Mais mieux qu’un hommage à Chaplin (l’optimiste) ou Keaton (le pessimiste), il invente sa propre voix en mettant son personnage au milieu d’un monde moderne dont il voudrait épouser les codes mais qui se refuse à lui… peut être même pour son bien. Là, il égratigne déjà la société américaine guidée par l’efficacité et la vitesse d’exécution qui font perdre au facteur toute sa dimension sociale… La déshumanisation des services publics actuelle est un bel écho à ce film désuet mais plus visionnaire que l’on ne le croit. Et ces deux sociétés (ceux qui sont dans le mouvement et les exclus) n’avançant pas au rythme caractérise aussi les fractures actuelles dans nos pays. Après personnellement, je suis désarçonné par un film au scénario si maigre et à l’absence réel d’histoire où seul l’enchainement des gags compte. Mais il pose une question toujours d’actualité : Comment s’adapter à un monde que l’on voit filer devant soit ? Comment rattraper le wagon de la modernité lorsqu’il a filé sans vous ? Peut-être se résoudre…
Sorti en 1949
Ma note: 13/20