La série continue avec la mort du réalisateur italien Ettore Scola ce mardi 19 janvier 2016 à l'âge de 84 ans.
Né en 1931 en Campanie mais sa famille s'installe assez vite à Rome. Il suit d'abord des études de droit pendant lesquels il éprouve un vif intérêt pour le dessin satirique à tel point qu'il délaisse ses études de droits pour devenir dessinateur de presse entre 1947 et 1952 et notamment pour la revue Marco Aurelio, revue qui a vu passer également le scénariste Scarpelli ou le cinéaste Federico Fellini. Quelques décennies plus tard, Ettore Scola exposera ses dessins dans une galerie parisienne...
Il écrit bientôt pour la radio en 1950 et débute au cinéma comme script puis scénariste en débutant sur le peplum "Deux nuits avec Cléôpatre" (1953) de Mario Mattoli avec dans le rôle-titre Sophia Loren mais aussi et surtout sur "Le Fanfaron" (1962) et "Les Monstres" (1963) de Dino Risi sur lesquels il rencontre l'acteur Vittorio Gassman.
Son travail se fait remarquer et lui permet de réaliser son premier long métrage avec, justement, la star Vittorio Gassman pour "Parlons femme" (1964 - ci-dessus) dont il signe le scénario comme ça sera sur tous ses films.
Malgré le bon accueil Ettore Scola a du mal à vraiment sortir du lot. Après quelques films plus ou moins réussi avec l'acteur Ugo Tognazzi il passe un cap avec le succès de "Drame de la Jalousie" (1970 - ci-dessus) qui le place comme un spécialiste du tragi-comédie et qui permet à l'acteur Marcello Mastroianni de remporter le prix d'interprétation au Festival de Cannes 1970.
Il retrouve Mastroianni pour "Le Ravi" (1971), tourne "La plus belle soirée de ma vie" (1972) avec Alberto Sordi et Bernard Blier.
Il obtient un succès mondial et la reconnaissance avec son chef d'oeuvre, dédié à Vittorio De Sica, "Nous nous sommes tant aimés" (1974 - ci-dessus) avec Nino Manfredi, Stefania Sandrelli et Vittorio Gassman.
Il est alors au sommet de sa gloire avec le succès de la comédie "Affreux, sales et méchants" (1976 - ci-dessus) avec quasi le même casting. Une comédie grinçante pour laquelle Scola reçoit le Prix de la mise en scène à Cannes.
Il signe juste après un autre chef d'oeuvre magnifique avec le couple mythique Marcello Mastroianni-Sophia Loren dans "Une journée particulière" (1976 - ci-dessus et ci-dessous) où la rencontre entre une femme au foyer et son voisin homosexuelle alors que le Duce et Hitler se rencontre en 1938.
Il retrouve son équipe pour la suite "Les nouveaux Monstres" (1978) avant d'être une nouvelle fois primé à Cannes du Prix du scénario pour son film "La Terrasse" (1980).
Ensuite il traverse les Alpes et s'intéresse à l'Histoire de France. Il réalise "La Nuit à Varennes" (1982 - ci-dessus) sur la fuite de Louis XVI et la famille royale et le film "Le Bal" (1983 - ci-dessous) où 50 ans d'Histoire se déroule de façon quasi muette sur une piste de bal dansant. "Le Bal" est un des vainqueurs de la cérémonie des Césars avec pas moins de 3 Césars 1984 avec Meilleur Film, Meilleur Réalisateur et Meilleure musique pour Vladimir Cosma.
Après ce succès Ettore Scola semble avoir moins d'idées, ses films ont souvent moins d'impact pour des films moins entrés dans la postérité.
Scola retrouve retrouve Gassman pour "La Famille" (1986) mais surtout il tourne encore plusieurs fois avec Mastroianni pour "Macaroni" (1985), "Splendor" (1988), "Quelle heure est-il ?" (1989 - ci-dessous sur le tournage)...
Il annonce dans les médias en 2011 qu'il met un terme à sa carrière souhaitant ne pas faire le film de trop.
Ces dernières années il signa exclusivement des documentaires dont son dernier "Qu'il est étrange de s'appeler Federico" (2012) en hommage à son confrère Federico Fellini. Film qu'il présente à la Mostra de Venise en 2013.
Ettore Scola réalisera une trentaine de films en près de 40 ans. Son style aura toujours su trouver sa singularité entre farce corrosive, ironie et réflexion sur notre place dans l'Histoire. Il sera toujours le merveilleux réalisateur qui nous a offert "Une journée particulière"...
Ettore Scola est décédé ce mardi 19 janvier 2016 à l'âge de 84 ans, après avoir été admis au sevrice de chirurgie cardiaque il a sombré doucement après deux jours de coma.