Genre : science-fiction (interdit aux - 12 ans)
Année : 1997
Durée : 1h44
L'histoire : Deux cents ans après la mort de l'officier Ripley, une équipe de généticiens ressuscite la jeune femme en croisant son ADN avec celui d'un Alien. Le cauchemar reprend. A bord de la station Auriga, Ripley donne naissance à un fils qui lui est aussitôt enlevé. Prisonnière, elle s'efforce de renouer avec son lointain passé humain. Bientôt un autre vaisseau rejoint l'Auriga. Parmi l'équipage composé de brutes et de mercenaires, Ripley découvre une belle jeune femme, Call, avec laquelle elle ne tarde pas à se lier d'amitié.
La critique :
Laissée pour morte dans le troisième chapitre, on croyait Ellen Ripley définitivement enterrée. Réponse négative déclare la 20th Century Fox péremptoire. Il faut à tout prix ressusciter le mythe et plus précisément cette figure féminine, plus que jamais connectée à l'Alien. C'est dans cette dynamique que s'inscrit Alien, la Réssurection, sorti en 1997. Pour ce quatrième et ultime chapitre, changement à nouveau de réalisateur, cette fois-ci avec un "frenchy" aux commandes, en la personne de Jean-Pierre Jeunet.
Alien, la Résurrection constitue également sa toute première expérience hollywoodienne. Auparavant, Jean-Pierre Jeunet a déjà signé deux longs-métrages, Delicatessen et La Cité des enfants perdus, deux univers assez éloignés de la saga Alien.
Pourtant, le cinéaste n'était pas forcément le premier choix de la Fox. Dans un premier temps, la firme contacte Danny Boyle, mais très vite le réalisateur abandonne le projet. Même remarque concernant Peter Jackson, qui décline poliment l'invitation. A l'époque, Jean-Pierre Jeunet vient de terminer l'écriture du scénario du Fabuleux destin d'Amélie Poulain (2000).
L'univers du cinéaste intéresse les producteurs hollywoodiens. Dubitatif, Jean-Pierre Jeunet s'interroge sur l'utilité d'un quatrième épisode, puis se laisse finalement convaincre. Quant au scénario d'Alien, la résurrection, il subit lui aussi de nombreuses rectifications. Tout d'abord, Josh Whedon élabore un premier script dans lequel il est question de clonage.
Le personnage de Newt (la fillette blondinette d'Aliens, le retour) est censée réapparaître. Josh Whedon poursuit cette idée de clonage. Finalement, ce sera le personnage d'Ellen Ripley qui sera ressuscitée pour les besoins de la franchise. Peu convaincue, Sigourney Weaver accepte néanmoins de reprendre une dernière fois ce rôle qui a marqué sa carrière. Viennent également s'ajouter Winona Ryder, Ron Perlman, Dominique Pinon, Raymond Cruz, J.E. Freeman et Brad Dourif.
Attention, SPOILERS ! Deux cents ans se sont écoulés depuis la mort de l'officier Ripley. Une équipe de généticiens ressuscite la jeune femme en croisant son ADN avec celui d'un Alien. Le cauchemar peut recommencer. A bord de la station Auriga, Ripley donne naissance à un fils qui lui est aussitôt enlevé.
Prisonnière, elle s'efforce de renouer avec son lointain passé humain. Bientôt un autre vaisseau rejoint l'Auriga. Parmi l'équipage composé de brutes et de mercenaires, Ripley découvre une belle jeune femme, Call, avec laquelle elle ne tarde pas à se lier d'amitié. Contrairement à Alien 3 (David Fincher, 1992), ce quatrième chapitre se soldera par un immense succès dans les salles.
A l'inverse, les critiques et les fans se montrent beaucoup plus partagés. Sur le fond comme sur la forme, Alien, la résurrection annonce déjà les prémices d'Alien Vs Predator et d'Alien Vs Predator : Requiem, deux séquelles qui brillent avant tout par leur médiocrité et leur inanité. En l'occurrence, Alien, la résurrection ressemble à un étrange mixe entre les trois précédents épisodes.
A la fois claustrophobique (Alien : le huitième passager et Alien 3) et martial (Aliens, le retour), ce quatrième épisode vise avant tout l'efficacité au profit d'un scénario classique et laconique. Dommage, car cette histoire de clonage aurait sans doute mérité une meilleure exploitation. A aucun moment, on ne retrouve l'univers noir et féérique de Jean-Pierre Jeunet.
Probablement obligé de suivre les directives des producteurs hollywoodiens, le réalisateur français signe une copie en demi-teinte. Ici point de réflexion sur le personnage de Ripley ni sur son étrange relation avec la créature vorace et dolichocéphale. Certes, par moments, le film tente d'explorer les accointances de l'héroïne avec ce monstre de cauchemars. Hélas, Alien, la résurrection se transforme parfois en auto-parodie de lui-même.
Mi-Alien, mi-humaine, Ellen Ripley n'est plus cette figure emblématique du passé. Finalement, le film ressemble étrangement à cette femme dupliquée et se contente de photocopier ses illustres prédécesseurs. Pis, ce quatrième opus propose plusieurs séquences assez médiocres. A l'image de cette partie de basket qui dure dix bonnes minutes et ne sert strictement à rien, si ce n'est à admirer les acrobaties et les prouesses d'une Ellen Ripley transformée en saltimbanque.
Même les personnages qui l'entourent ne présentent (presque) aucun intérêt. Certes, parfois, Jean-Pierre Jeunet transcende son sujet via plusieurs scènes d'action solidement troussées. Sans plus. Pas de quoi se relever la nuit. Vous pouvez donc oublier l'ambiance étouffante et anxiogène des précédents chapitres au profit d'une production correcte, avec néanmoins de nombreux signes d'essoufflement.
Contrairement à Ridley Scott, James Cameron et David Fincher, Jean-Pierre Jeunet ne parvient jamais à s'approprier la saga. Bref au final, on ne retiendra pas grand-chose de cet ultime épisode.
Note : 10/20
Alice In Oliver