5ème long métrage pour Brian Helgeland depuis "Payback" (1998), mais le cinéaste est surtout connu comme scénariste et pas des moindres avec de petits bijoux dont "L.A. Confidential" (1997) de Curtis Hanson, "Mystic River" (2003) de Clint Eastwood et "Green Zone" (2010) de Paul Greengrass... Cette fois, il adapte la vie des gangsters Ronald et Reginald Kay, jumeaux impitoyables rois de Londres dans les années 50-60. Le titre du film est orgueilleux comme ses "héros" mais bien présomptueux au vu du film. Car finalement tout repose sur la double performance de l'acteur Tom Hardy qui incarne les deux frères à l'écran. C'est à la fois le point fort et le point faible.

Le point fort parce que Tom Hardy s'en donne à coeur joie dans l'interprétation de ces deux frères aussi différents que semblables, l'un plutôt hétéro séducteur et "sain", l'autre plus banal, homosexuel et psychopathe. Mais la technique de l'incrustation afin d'avoir les deux jumeaux ensemble a ses limites, surtout de cette façon. En effet, jamais les deux frères ne réussissent à se regarder dans les yeux, le fond vert est parfois voyant et surtout on remarque plusieurs fois la doublure de Tom Hardy. On a vu mieux... À ses côtés on trouve des acteurs expérimentés avec David Thewlis, Chazz Palminteri (devenu bien rare) et un Paul Bettany complètement sous-exploité. Chez les jeunes on ne voit que Emily Browning qui n'a pas encore trouvé un rôle à sa mesure depuis Taron Egerton pourtant en verve depuis "Sucker Punch" (2011) de Zack Snyder et "Sleeping Beauty" (2011) de Julia Leigh. On s'étonne aussi du si petit rôle de "Kingsman : services secrets" (2015) de Matthew Vaughn. Le scénario est solidement ficelé mais sans génie, trame assez classique bien qu'efficace. Le film manque d'ampleur comme de densité qui est flagrante notamment quand les "erreurs" du duo semblent anodines comparées à ce qui compose les grands films du genre. Au final c'est un bon film de gangster, au potentiel évident mais réalisé sans panache.

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