Le pont d'espions

Par Dukefleed
Superproduction romanesque
Un avocat en pleine guerre froide se retrouve à défendre, sans n’avoir jamais rien demandé, un espion russe aux EU. Nommé pour ce travail sans en avoir les compétences, le pantin va prendre cette mission à bras le corps et se révéler plus coriace que l’on ne le pensait. Enfin que ne le pensait ceux qui le nomment, car le spectateur n’est pas dupe ; on a vu maintes fois ce portrait d’homme ordinaire se transcendant pour devenir un héro ou un visionnaire, une figure à laquelle on aimerait s’identifier. L’homme finit par prendre du grade et va même devoir négocier un échange d’espions avec les Russes, à Berlin, durant la crise qui conduisit à la construction du mur. Cà aussi était prévisible.Les deux défauts majeurs de cette superproduction tout public sont donc un scénario cousu de fil blanc et la nième glorification de l’Amérique… Le pays où l’on traite mieux les prisonniers de guerre qu’ailleurs, le pays où ses propres espions de retour au pays ne sont pas soupçonnés d’avoir divulguer des infos confidentielles,… Un patriotisme de bon goût tout de même, loin de l’indigeste « American sniper ». Spielberg, en magnifique conteur d’histoire en tout genre, sait insuffler la juste dose de « story telling » constituant le grand roman national. Son film est ici d’un très grand classicisme formel et dans le contenu, sans génie mais sans faille. Il parvient avec justesse à manier durant 2h20 différents genres : espionnage, satire politique, film historique,… Et on ne s’ennuie pas une minute, c’est là, la grande réussite d’un maître du cinéma populaire. Son film est élégant comme le vieux monsieur qu’il est. Allez y si vous aimez les films pop-corn ; les autres n’y trouveront par forcément autre chose que du ressassé et quelques clichés… mais tout le monde se divertira agréablement.
Sorti en 2015
Ma note: 12/20