Cher internaute, chère internaute. Le cœur lourd.
Il est venu le temps des bilans. Le monde est entré, dans une nouvelle année. Que vous soyez près de Notre-Dame-De-Paris où à Paris Notre Dame utilise le verlan pour se la jouer caillera, que vous habitiez à Bordeaux (cœur sur toi Bordeaux), Lille, Marseille, Toulouse, Montpellier, à Montcourt (sur le haricot), à Menton ou à Mendon (pour ceux qui ont le nez bouché), à Montaigut, la digue de Montcuq, je vous souhaite une excellente année 2016. Cette fameuse année où le malaise sera de dire à toutes et à tous une bonne baise pour se la raconter grave. Balèze.
Bref. Vous le savez sans doute et si vous ne le savez pas, laissez-moi vous dire que Stéphane de Groot m'a autorisé à écrire ce début de phrase, mais je n'aime pas les tops. Je n'ai rien contre elles, ça serait mal vu de ma part, mais enterrer des films sous prétexte qu'ils ne sont pas meilleurs que d'autres me fout la myopie. Et de peur d'y rentrer, l'art est subjectif, l'art est ce qu'on a dans le cœur, qu'il soit de pierre ou de joie. Bon, quand on dit que Taken 3 est un bon film, il faut quand même pas déconner. C'est comme dire à une personne atteinte de Parkinson qu'elle ferait un très bon marteau piqueur. Si vous avez saisi la comparaison, c'est que vous êtes très fort et je vous enverrai des Boyard de la part de Felindra. Miaou.
Commençons donc par ce si beau mois de janvier, où un certain génie serait né. Jadis, un samedi 23 janvier 1993 à 9h23, à Bordeaux, une certaine maman poussa une ultime fois, et sortit l'enfant - que dis-je...- le monstre que vous lisez actuellement. Bon, on a surtout dû le frapper trois fois pour qu'il pleure, mais il était né, ce divin enfant, " vin enfant ". Et 22 ans plus tard, sortit sur les écrans, Invincible, un biopic réalisé par Angelina Jolie plutôt honorable ainsi qu'un très bon thriller français, L'affaire SK1. Mais ce mois de janvier a aussi dû subir le réalisateur Parkinson Megaton pour Taken 3 pour lequel on nous promet que c'est ici que tout s'achève. Parfait, takenez le, sinon on le ken.
Il y a eu un très gros programme en ce mois de février que je ne sais pas par où com...- " c'est bon Greg, fais vriller tes films là " - bon très bien. Accrochez-vous, ça va aller vite. Grand fan de Bob l'éponge que je suis, je dois avouer, après une réflexion spongieuse, que le film ne m'a pas autant absorbé que le premier. La redondance du scénario m'a rendu abrasif. Je garde un bon souvenir de Kingsman qui a su doser l'humour gentleman avec l'humour trash de Vaughn. Clint is Wood nous a servi un film suscitant des polémiques mais qui a su viser juste dans la psychologie du personnage de Chris Kyle dans American Sniper. Puis on a enchaîné avec l'assez mièvre Nuit au Musée 3 qui n'a fait que reprendre les intrigues du 1 et 2 sans réelle originalité. Et j'ai vu Bis. Même vanne, bis. Heureusement qu'on a suivi de très près la mise en scène ingénieusement angoissante de It Follows. Le " Tu m'vois ? Tu m'vois plus ? " est devenu l'hobbit du film, d'après Chantal. Ainsi qu'un très bon retour à la Réalité de Dupieux qui a atteint la Quentin des sens de son art pour faire comprendre aux producteurs de la pauvreté nullissime de Monsieur Grey qui fait beaucoup de nuances, simplement pour pouvoir se taper 50 fois, une pauvre étudiante. Projet Il m'arnaque.
Si vous n'avez toujours pas trouvé la chute de la blague que j'avais faite l'année dernière dans ma chronique d'une année ciné 2014 pour le mois de mars sur Johnny Hallyday qui se voyait offrir du chocolat et de la noix de coco, il est encore temps de venir me voir. Ainsi, vous entendrez la voix d'un chat machatvélique qui vous fera perdre la tête comme dans l'excellent The Voices où le ça et le surmoi de Freud se personnalisent en deux animaux qui accompagnent un Ryan Reynolds qui a pris un stylo et qui a su écrire un personnage savoureux. N'oublions pas Chappie, un film de Neil Blomkamp, qui est arrivé à humaniser un robot dans un très bon film. Et je n'oublierai pas le film dont le titre va me revenir avec Julianne Moore qui interprète Alice, une maman linguiste atteint de la maladie d'Alzheimer. Un film brillant qui reste Alice.
Au moins d'avril, la vigne est encore vierge de tout raisin. Pour voir des voitures qui volent, des mecs qui éclatent leur plâtre grâce à la force de leur bras ou encore une percée de trois immeubles, pas besoin de réfléchir pour regarder ce septième opus de Fast and Furious 7 qui offre à la saga, ses scènes les plus délirantes. Contrairement à Robin des Bois qui offre au cinéma français le délire de ses scènes abjectes et dénuées d'humour. Comment voler aux pauvres pour donner aux riches. Après la déception de Avengers 2 : L'Ere d'Ultron où Marvel ne renouvelle pas ses scénarios, Shaun le Mouton arrive à point nommé, en nous servant sur un beau plateau, une formidable recette qui marche. De l'humour, de la tendresse, de la peur, de l'amour. Comme quand on déguste un beau méchoui. La faim m'empare. J'y go !
Au mois de mai, fais ce qu'il te plait mais attention, ne mets pas mes 'mais' dans les orties avant tes 'mais' sinon tu ne feras pas ce qu'il te plait. Et tu te retrouveras avec des films décevants malgré un casting intéressant comme Maggie avec Schwarzy. Je retiendrai également San Andreas pour lequel j'ai écrit une lettre ouverte où je lui explique ma petite déception " prévue ". Il s'est engouffré dans cette faille énorme des clichés des films catastrophes. Mais je ne lui en veux pas. Néanmoins, vous êtes tous témoins que, en mai, est sorti l'un des meilleurs films de cette année. L'histoire d'une longue route vers la lumière, parsemée d'embûches et d'obstacles, de courses poursuites haletantes, de moments de tensions ultimes. Ne tournons pas en cercle. Pyramide. Extraordinaire film. Je vous vois déjà tous, en train de me faire la tête au carré. Eh oh ! Du calme les furies. C'était une vanne. Comme le film. Mettez-vous en road avec moi pour vénérer Max qui a Miller pour ne pas arriver en retard et devenir fou à errer parce qu'il n'a pas de centre ou d'habitation. No Mad.
En juin, j'ai appris qu'il n'était pas bon d'user des nouvelles technologies. Parce que :
1) Tu peux t'embrouiller sévère avec ton amoureuse robot du moment qui essaie de te montrer que les machines prendront le pas sur leur intelligence artificielle. Philosophiquement anthropologique. (En gros, c'est un film cool). Ex Machina.
2) Sur Skype, tu peux te faire défoncer la tête par un fantôme qui est soi-disant l'esprit vengeur d'une fille qui a été humiliée par ton voyeurisme et qui va te faire payer son suicide. Bien effrayant et novateur. Unfriended.
3) Tu crées un dinosaure ultra puissant qui va déglinguer ton parc, tuer tes animaux préhistoriques et te permettre de faire une petite course en moto, au calme, avec tes lévriers pourchassant le lapin. Un film méta-hollywoodien injustement décrié. Jurassic World.
4) J'ai pas de 4.
5) Enfin, si j'ai un 4, mais je voulais faire la blague du " J'ai pas de 4 ".
Sice-Versa. Le meilleur film d'animation de cette année. Tout simplement.
L'été était éclectique, électrique, élastique, énergétique, épileptique, épenthétique. Et pathétique. Entre Terminator Genysis qui réussit à nous embrouiller dans l'espace-temps intemporel à la saga initiale, Les 4 Fantastiques qui feraient cuire tous les plats et gâteaux sur 40 ans tellement c'était un énorme four, Renaissances dont je n'ai aucun souvenir ou encore Sinister 2 qui ne raconte rien mais rien, où même le néant peut trouver une place dans l'espace intersidéral et se boire des litres de vide, l'été ne nous a pas réchauffé. Pourtant, réussir à divertir n'est pas mission impossible. Demander à Tom Cruise qui a su très bien le faire. C'est pourtant pas compliqué, merde. Autant se faire petit comme Ant-Man ou se rendre invisible comme Le Garçon Invisible (que je vous recommande chaudement). Et c'est avec La Rage Au Ventre, qui m'a bien tenu en haleine, que nous continuons sur le mois de septembre.
Comme l'année précédente, septembre a été peu inspirant.
Everest, mouais bof.
Prémonitions, mouais bœuf.
Knock Knock, mouais beauf.
Antépénultième mois. J'adore ce mot. Octobre nous a fait connaître le retour tant attendu et unanimement inespéré de Mr Night Shyamalan qui avait une petite Fever et qui nous a offert The Visit, un très bon thriller digne de ses débuts de réalisateur, avec un twist plus que réussi. Tendrement et naïvement, Pan m'a fait retomber en enfance en racontant l'origine de Peter Pan. On aura beau crié " arnaque " sur cette saga mais le dernier volet de Paranormal Activity fonctionne plutôt bien et est arrivé à garder une certaine cohérence crescendo de la saga dans sa mise en scène. Si vous voulez que je philosophe dessus, envoyez-moi un message à JeDé[email protected]. Par contre, quitte à se perdre dans des explications, autant regarder Le Labyrinthe 2 qui, après nous avoir bluffé avec le premier épisode, a littéralement suivi le mythe d'Icare. A trop dépasser ses limites, on tombe. Le Labyrinthe 2 : Les Ailes Brûlées.
Et arrive cette fin d'année. Déjà. Malheureusement, comme je vous l'avais dit, internaute, ce n'est pas le manque d'inspiration qui me manquait mais plutôt ce qui me manquait - Oui Greg, c'est le manque de temps, c'est bon, passe à autre chose là. Je me justifie de ce manque de films pour les deux derniers mois, c'est tout. En novembre, j'ai vu Spectre qui ne m'a pas tant marqué que ça, contrairement à Casino Royale ou Skyfall pour lesquels James faire plusieurs bonds de joie. Et quant à Hunger Games : La Révolte 2 ème partie qui mérite le record du titre le plus long est une vraie déception et n'arrive pas à s'élever comme il le devait et comme il nous l'avait promis. Alors, oui, c'est peut-être dans le livre blablabla adaptation blablabla t'as pas lu les livres blablabla tu peux pas juger blablabla Greg ferme ta gueule blablabla cordialement. Néanmoins, en tant que FILM, il est mou, lent, ne provoque aucune émotion empathique envers les personnages et n'atteint jamais l'apothéose, ce point culminant de la saga. Je juge le film en tant que film. Comme cela doit l'être. Taho moins compris ça, internaute ? Angry Games.
Et puis, vient le dernier mois de cette année 2015. Le mois de décembre, si vous suivez bien. Un mois marqué par le retour du grand Spielberg avec le Pont des Espions, un film d'espionnage historique parfaitement géré et écrit avec un Tom Hanks excellent. Un mois marqué aussi par le retour de Ron Howard qui nous a donné sa version de Moby Dick, dans un film plutôt réussi, à l'esthétisme travaillé. Un mois marqué également par la suite du succès de Babysitting, pour lequel j'avais fait louer des anges...euh...fait des loups en...des lou...bon pour lequel j'avais fait les loges de ses trouvailles humoristiques. Babysitting 2 est un peu plus décevant de par sa logique narrative et parfois grotesque. Et finissons cette année 2015 par le grand - que dis-je - l'ENORME retour de Star Wars au cinéma, réalisé par le fiston spirituel de Spielberg, J.J.Abrams. Bien qu'hermétique à cette saga et à son succès mondial intergénérationnel, j'y suis toutefois allé. Le spectacle est beau. Les images sont belles. On sent une réelle nostalgie dans ce film, une volonté de transmettre à une nouvelle génération le flambeau rayonnant de cette saga extrêmement populaire. Tous les fans se sont précipités pour voir sur ces immenses toiles blanches la renaissance de Star Wars. Des gens se sont rués, ont couru dans la France entière pour être à la première place dans la première salle de la première diffusion. Un truc de ouf. La Guerre des Toiles.
C'est ainsi que s'achève ma chronique d'une année ciné. Je la termine, le cœur triste. Mais aussi rempli de nostalgie. Il était une fois, un jour, un blog qui m'a proposé de mettre en ligne mes vidéos YouTube (NON internaute, ne les retrouve pas ! A tes risques et Obélix). Et les idées fixes, j'ai accepté. C'était le 27 juin 2014, sur ma vidéo-critique de Godzilla qui est toute ma vie. Ne sois pas étonné, internaute, de constater que j'ai retenu la date de publication, je viens de faire une recherche. Néanmoins, ce fut le début d'une grande aventure. Ce blog en question m'a fait confiance, m'a permis de sortir des billets dans lesquels je m'exprimais librement, sans contrainte de temps, et sans censure. Ces billets que vous, internautes, avez pris l'habitude de lire (presque) chaque semaine. Et je ne vous en remercierai jamais assez. Et surtout vous, Florent et Madeline. Votre blog m'a permis de faire partager à nombreux internautes et internautes la vision de mon cinéma, comment je le ressentais, comment je l'imaginais. Car le cinéma est un art qui se partage, qui se débat autour d'un verre, d'une bière, d'un resto, d'un Skype ou d'un couteau bien aiguisé pour trancher le cou de la personne qui n'a pas aimé Godzilla. Ou Godzilla. Ou n'importe quel autre film. Mais surtout Godzilla.
Car, après tout, mes chers internautes, le Ciné(c'est)ComÇa.
Grégory.