Genre : science-fiction
Année : 1971
Durée : 1h38
L'histoire : Cornélius et Zira parviennent à retourner vers le passé, et débarquent au 20e siècle à Los Angeles. Ils y subissent les mêmes tourments que Taylor sur la "planète des singes", et découvrent petit à petit quels événements conduiront à la fin de la civilisation humaine et à la domination simienne.
La critique :
Après un second épisode (Le secret de la planète des singes) particulièrement décevant, la saga simienne se poursuit. La franchise continue de rapporter un joli pactole à la Twentieth Century Fox. Avant même la sortie du second volet, un troisième chapitre est déjà annoncé par les producteurs mercantiles. Charlton Heston n'est plus de la partie. Comme un symbole, son personnage (Taylor) est nûment assassiné par les singes dès le deuxième film. Le glas de la saga ?
Paul Dehn griffonne un premier script dans lequel il est question à nouveau d'un voyage dans le temps, idée évidemment retenue par la Fox. Don Taylor est choisi par la firme pour réaliser Les Evadés de la planète des singes, sorti en 1971. Le cinéaste est essentiellement spécialisé dans les séries télévisées.
On lui doit néanmoins quelques films notoires, entre autres, L'Île du Docteur Moreau (1977), Damien : la Malédiction 2 (1978) et Nimitz retour vers l'enfer (1980). Don Taylor fait donc partie de ces honnêtes artisans du noble Septième Art. Il est également chargé de redonner un peu de "tonus" ou plutôt de vigueur à une franchise moribonde, surtout après l'échec artistique (mais pas financier) du Secret de la planète des Singes. La distribution de ce troisième opus réunit Roddy McDowall, Kim Hunter, Bradford Dillman, William Windom, John Randolph, Eric Braeden et Natalie Trundy.
En outre, Don Taylor réalise probablement l'épisode le plus éloquent de la saga, probablement à égalité avec La Conquête de la planète des singes, cette fois-ci réalisé par les soins de J. Lee Thompson en 1972.
A l'instar des précédents chapitres, Les Evadés de la planète des singes bénéficie d'un budget modeste (deux millions de dollars). Le film obtiendra à nouveau un joli succès dans les salles obscures. Retour aux affaires sérieuses. En l'occurrence, l'objectif de Don Taylor est de revenir à l'essence même de la franchise. Sur la forme, Les Evadés de la planète des singes reprend le même concept que La Planète des Singes. Seule différence, et pas des moindres, Don Taylor et son scénariste bouleversent les codes de la saga. Cette fois-ci, ce sont les singes qui débarquent dans notre époque contemporaine !
Attention, SPOILERS ! Pour échapper à l'anéantissement de la Terre, le Docteur Milo, Zira et Cornélius s'échappent à bord de la navette spatiale du Capitaine Taylor. Ils se retrouvent alors sur Terre en 1973.
Peu de temps après leur arrivée, le Docteur Milo meurt dans un tragique accident, sous le regard hébété de Zira et Cornélius. Leurs premiers jours sur la planète se passent bien et les humains les accueillent en leur faisant découvrir leur monde. Malheureusement, leur présence ne tarde pas à déranger. Certains humains se sentent menacés. Le couple se trouve dans une situation d'autant plus critique que Zira est enceinte. Cependant, ils bénéficient de l'aide de certaines personnes comme Armando, le propriétaire d'un cirque qui les cache quelques heures.
Zira met au monde son bébé chimpanzé et décide avec son mari Cornélius de l'appeler Milo en hommage et souvenir de leur ami le Docteur Milo.
Indubitablement, Les Evadés de la planète des singes possède un concept à la fois intéressant et mutin. Dès les premières minutes du film, Don Taylor et son équipe se chargent de faire revenir Cornélius et Zira, les deux singes "stars" du premier volet, cette fois-ci dans notre époque moderne. Laissés en filigrane dans le précédent chapitre, les deux tourtereaux sont les véritables héros de ce nouveau succédané.
Le voyage dans le temps n'est donc qu'un prétexte à des retrouvailles entre chimpanzés et humains, deux races hélas destinées à se néantiser. Le long-métrage se divise en trois parties bien distinctes. Dans la première, Don Taylor adopte un point de vue pacifiste. Certes, le gouvernement américain accueille leurs deux nouveaux commensaux avec quelques suspicions et réticences. Pourtant rapidement, Cornélius et Zira sont choyés et même adulés par la population.
Ils bénéficient carrément d'une chambre de luxe dans un hôtel cossu. Devenus de véritables nababs et les nouveaux phénomènes des journeaux, le couple doit néanmoins se justifier devant une commission américaine. C'est la seconde partie du film, cette fois-ci beaucoup plus belliciste. Légèrement avinée, Zira révèle malgré elle le sort futur des humains : la servitude, l'esclavage, la lobotomie et diverses expérimentations somatiques et scientifiques.
Hagards, certains membres de la commission décident d'alerter les plus hautes autorités. Il faut éliminer la future progéniture des deux énamourés. C'est la troisième et dernière partie du film, un peu plus tendue et surtout "couillue" (si j'ose dire). C'est aussi le principal défaut des Evadés de la planète des singes. Certes, encore une fois, ce troisième volet possède un certain potentiel.
Hélas, Don Taylor se contente de ponctuer un récit pourtant prometteur de détails et de longueurs superflus. Cependant, le film propose encore plusieurs séquences solidement troussées, entre autres, la scène d'interrogatoire. Toutefois, il manque à ce troisième chapitre cette once d'action et de folie qui aurait pu faire la différence. Défaut qui sera par ailleurs comblé dans l'épisode suivant : La Conquête de la planète des Singes.
Note : 13.5/20