Le jour où leur fils a disparu, un après-midi après l’école, la vie d’Irène et Christophe s’est brisée. Chacun de son côté a survécu à sa façon, lui au Mexique, elle en reprenant sa carrière au sein d’une chorale. Dix ans après, un appel de la police les amène à se retrouver…
Traiter du sentiment de perte, du deuil irréel, du chagrin insurmontable, de l’inévitable séparation… c’est la direction délicate que François Delisle a choisi en réalisant
Chorus, qui met en scène un couple détruit.
Christophe a fui le Canada pour une plage mexicaine, convaincu que les vagues infinies l’aideraient à survivre, tout en lui offrant au contraire l’opportunité d’aller au bout de cette noyade interminable.
Irène chante comme elle respire. Elle chante pour ne pas étouffer, ne pas mourir asphyxier par le chagrin.
Le début du film marque leurs retrouvailles, autour d’un adieu jusqu’alors impossible.
« [Les personnages] sont d’emblée disloqués, brisés. Ils vont pourtant avoir l’occasion de se reconstruire en terminant leur histoire qui s’est interrompue trop brusquement : on n’a pas retrouvé le corps de l’enfant, il n’y a pas eu de funérailles… C’est donc un défi intéressant que celui de reconstruire des personnages qui sont en morceaux, emprisonnés dans leurs souvenirs. Les dix années qui séparent la disparition de l’enfant du début du film me donnent accès à des personnages qui ne sont plus en crise aiguë et qui, par conséquent, peuvent mettre des mots sur ce qu’ils vivent, sur ce qu’ils ressentent. » confie le cinéaste.
Avec retenue et élégance, Delisle livre un drame intime d’une grande sobriété, qui vient contrebalancer la tension émotionnelle palpable à chaque plan. Servi par un superbe duo d’acteurs tout en clair-obscur, ce film poignant mélange pudeur et compassion, personnel et universel, et donne à voir une magnifique tentative d’impossible reconstruction face à l’insoutenable douleur.
Bouleversant.
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Sortie le 20 janvier 2016.