American Horror Story Hotel, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Une nouvelle saison d’American Horror Story se termine et c’est bien dommage car nous étions bien happé par l’ambiance de cet Hotel de cauchemar aux personnages maudits.

La maison hantée, l’asile, les sorcières, le freak show, … les grands archétypes de l’horreur aux personnages marginaux passent un à un entre les mains déjantées de Brad Falchuk et Ryan Murphy dans American Horror Story. Et pour cette 5e année, les 2 compères ont jeté leur dévolu sur le thème de l’Hotel retrouvant les meilleurs ingrédients des 2e premières saisons avec les personnages de la 4e pour nous offrir un show horrifique dense et passionnant qui se tient de bout en bout.

L’action se déroule donc, à Los Angeles, dans un hôtel art déco et forcément hanté par le fantôme de son premier propriétaire et dirigé par la Duchesse, vampire qui ramène ses proies pour offrir leur sang à des enfants qu’elle élève dans les sous-sols. Ajoutez à cela un policier qui vient pour enquêter sur une vague de meurtres et vous obtenez un show qui multiplie encore les pistes et les personnages mais aussi les références à l’horrible histoire parallèle des Etats-Unis, celle qui a été cachée et que l’on préfère oublier.

En orchestrant chaque épisode plus particulièrement autour d’un personnage, nous permettant de découvrir en temps voulu le passé de chacun pour s’y attacher et comprendre leurs actions désespérées, les auteurs nous offrent cette fois certainement les personnages les plus intéressants de la série, avec moins d’archétypes et plus de sentiments qui semblent moins superficiels, comme si ils s’étaient assagis pour éclaircir leur discours et donc le porter pleinement sur les émotions des âmes damnées qui le portent.

En vrac, cette saison brasse donc les thèmes de l’hôtel maudit façon 4e dimension, l’amour inter-genre et inter-temporalité, multisexualité, perte de l’enfant, relation mère-fils difficile, la vie de marginaux (transgenre, prostituée, coeurs perdus, …) et évidemment la vengeance. Tout cela en convoquant les vampires et les plus sensuels et sanglants que l’on ait vu à la télévision depuis longtemps, des souvenirs d’un LA des années 50, des serial killers passés à la postérité, des top model chair à canon, des pièces secrètes et de nombreuses autres surprises, le tout dans une ambiance new-age-art-deco du plus bel effet. Mais malgré la pléthore d’éléments, tous s’organisent de manière logique pour notre plus grand plaisir.

Il faut dire que les auteurs tirent tout le meilleur des interprètes à leur disposition qui arrivent à faire oublier l’absence cette saison de Jessica Lange. Et la première qui vient à l’esprit est bien Lady Gaga à juste titre récompensée d’un Golden Globe pour son rôle de reine vampire en quête d’un amour maudit et qui recèle de nombreux secrets. Mais il ne faudrait pas oublier les autres comme Evan Peters jubilatoire en fantôme ancien propriétaire serial killer de l’hôtel, Katy Bates qui veut tout faire pour récupérer l’amour de son fils Matt Bomer, Denis O’Hare qui assume ici toute sa féminité avec amour ou encore Wes Bentley en inspecteur paumé.

Bref, vous l’aurez compris, cette saison parlant pleinement d’amour et de vengeance dans un décor labyrinthique fascinant est dense et parfaitement maîtrisée avec des personnages passionnants et une ambiance dans laquelle on adore plonger. Cet American Horror Story Hotel est sans doute la meilleure histoire depuis les débuts de la série.