Au Service Secret de sa Majesté (1969) de Peter Hunt

Un des James Bond les plus atypiques de la saga, à la fois le plus mal aimé et un des plus cultes. La cause en est qu'il s'agit du seul et unique Bond interprété par le mannequin, acteur quasi inconnu, George Lazenby, et qu'il s'agit du seul film de la saga ou James Bond se marie !... Ce virage inattendu fait suite à la décision de Sean Connery d'abandonner le rôle après "On ne vit que deux fois" (1967). Les producteurs Harry Saltzman et Albert R. Broccoli décide de revenir aux fondamentaux et dans le même temps d'oser un peu en adaptant le roman "Au service Secret de sa Majesté" qui est le premier roman de Ian Fleming a être sorti après le début de la saga cinématographique. L'auteur a donc rajouté des éléments issus des films pour enrichir son propre univers comme les gadgets mais aussi via Playboy ou un homme de main qui sifflote... La volonté des producteurs est d'être le plus fidèle possible au roman tout en restant lié à la saga, d'où leur choix de reprendre le scénariste des 4 premiers James Bond Richard Maibaum et surtout de placer derrière la caméra Peter Hunt. S'il s'agit de son premier long métrage en tant que réalisateur il a fait ses armes en tant que Assistant réalisateur ou/et monteur sur les 5 précédents films de la saga depuis "James Bond contre Dr. No" (1962) de Terence Young. Peter Hunt est donc au courant et bien au fait des us et coutumes sur un tournage de James Bond.

Au Service Secret de sa Majesté (1969) de Peter HuntAu Service Secret de sa Majesté (1969) de Peter HuntNote : Service Secret Majesté (1969) Peter Hunt

Les fans de la saga ne sont pas si perdu puisqu'il retrouve au casting plusieurs fidèles comme Desmond Llewelyn (Q de 1963 à 1999), Bernard Lee (M de 1962 à 1979) et Loïs Maxwell (MoneyPenny de 1962 à 1985). Nous pourrons remarquer aussi plusieurs clin d'oeils aux films précédents notamment on voit apparaitre plusieurs gadgets déjà vu dans les aventures "... contre docteur NO" ou "Opération Tonnerre". Outre le nouveau Bond (George Lazenby, un peu lisse) la tête d'affiche est tenue par l'excellent Tally Savalas en Ernst Blofeld et Diana Rigg alors tout juste sortie de la série culte "Chapeau Melon et Bottes de Cuir" ; amusant, pour l'anecdote, de remarquer l'actrice Joanna Lumley parmi les "Anges de la Mort" et qui sera elle-même la future héroïne de la série culte... Il est certain qu'il nous faut un temps d'adaptation au style George Lazenby pour plonger pleinement dans l'aventure. L'acteur est un peu lisse mais ne démérite pas. On est plus gêné par des choix parfois un peu risible. On sourit devant l'aparté de Bond/Lazenby quand il apostrophe le spectateur d'un "ça, ce n'est jamais arrivé à l'autre" comme on sent le cheveux sur la soupe quand il précise l'origine précise d'un caviar rien qu'en le goûtant. On reste perplexe sur 2-3 scènes où Bond semble effrayé, ce qui est contre nature. Quelques scènes stupidement râtées comme la grenade et le bobsleigh. Cet opus est le seul Bond de la saga à se dérouler entièrement en Europe et en aussi peu de pays visité. Pour l'exotisme on attendra donc un autre épisode. Mal aimé depuis ses débuts il y a de plus en plus de monde à citer ce film comme un des meilleurs de la saga. Il n'en est certainement rien. Il n'est pas le plus mauvais, mais loin d'être le meilleur. Il est dans le ventre mou de la saga mais il a pour lui une originalité qui le place à part dans la postérité. Lazenby annonce d'ailleurs pendant ce tournage qu'il ne tournera qu'un seul film, cette décision signe le retour de Sean Connery pour "Les Diamants sont éternels" (1971) de Guy Hamilton.

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