PRE VIS ACTION : Exercice stylé ★★★★☆

Gareth Evans revient nous prouver tout son talent avec un court-métrage pensé pour la toile.

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Avec son incroyable diptyque The Raid, Gareth Evans nous a montré tout son amour du cinéma d’action et d’arts martiaux, nous prouvant que le talent et la passion peuvent transcender des questions de budget. Après un huis-clos claustrophobe à la Die Hard rondement mené dans le premier opus, le réalisateur a pu jouir d’une plus grande liberté de moyens avec son second volet opératique, virtuose et magistral. Mais quelle que soit la somme d’argent mise en jeu, le corps et sa poésie demeure centrale, et existe par sa seule dynamique. Evans a voulu pousser sa logique à l’extrême avec son court-métrage Pre Vis Action, tourné en seulement trois jours avec une équipe technique réduite au minimum. Privé de contexte spatio-temporel, le film nous dépeint un merveilleux combat de sabres entre Yayan Ruhian, Cecep Arif Rahman (deux des acteurs de The Raid) et Annah Al Rashid. Comme d’habitude, la chorégraphie impressionne, tandis que la mise en scène met en valeur toute sa grâce. Grâce à son décor minimaliste, son noir et blanc de très bon goût et son simple MacGuffin, Evans atteint une véritable épure qui magnifie la beauté de sa violence. Les regards pénètrent autant que les lames, comme si ces dernières étaient des excroissances du corps. Mais le sabre est plus fort que l’homme. Il dépasse son créateur, à l’instar de la violence, qui survit aux générations. Le dernier plan du court-métrage, merveilleux de maîtrise, le confirme, tout comme le génie de son cinéaste.