Spotlight

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Avec Michael Keaton, Mark Ruffalo, Rachel McAdams, Liev Schreiber,

Stanley Tucci, Brian d'Arcy James, John Slattery, Jamey Sheridan

Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe - couronnée par le prix Pulitzer - qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l'Église Catholique. Une équipe de journalistes d'investigation, baptisée , a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d'abus sexuels au sein d'une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde. L'enquête révèlera que L'Église Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier.

À l'arrivée du nouveau rédacteur en chef du Globe, Marty Baron , Walter "Robby" Robinson craint que ce dernier ne veuille démanteler son équipe de spécialistes de l'investigation - Sacha Pfeiffer , Michael Rezendes et Matt Carroll dont les enquêtes nécessitent des mois de travail.

Au contraire ce dernier leur suggère de faire suite à un article sur un prêtre local accusé d'avoir abusé de jeunes paroissiens. Un an plus tard, le Globe aura révélé plus de 70 prêtres pédophiles rien qu'à Boston, ainsi que la corruption systémique qui leur a permis de continuer à agir.

Robinson a conscience que dans une ville majoritairement catholique, l'opinion publique est peu encline à entendre ces révélations. L'enquête ébranle même les membres de son équipe tous élevés dans la foi catholique. Mais il sait aussi que le Globe doit prendre ses responsabilités face à cette histoire qu'elle traite tardivement.

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Sous le feu des projecteurs depuis que l'a dévoilé à la Mostra de Venise et que le festival italien lui a décerné deux récompenses, Spotlight accumule les trophées. Cliquez ici.

Coutumier des festivals, le réalisateur, est dans son élément à Venise. Projeté en marge de la Compétition Officielle, ce cinquième film lui permet d'aborder ses thèmes de prédilection, comme la quête de vérité et de justice, tout en mettant en scène une intrigue qu'on n'a pas l'habitude de voir au cinéma.

"Grâce à ce film, je me suis dit qu'on allait pouvoir montrer l'impact du travail de fond de journalistes d'investigation aguerris", déclare Tom McCarthy lorsqu'on l'interroge sur les raisons qui ont motivé la genèse du projet. "Dans ce film, il ne s'agit pas d'éreinter l'Église, mais de se poser la question de savoir comment un tel phénomène peut se produire", précise-t-il, conscient de l'émotion qu'un tel sujet provoque.

est à la fois réalisateur, producteur et scénariste de Spotlight . Une triple casquette qui lui a permis d'avoir une vue d'ensemble à chaque étape du tournage. Accompagné de Josh Singer - avec qui il a co-écrit le script - Tom McCarthy a effectué un important travail préparatoire, en allant à la rencontre des journalistes, des victimes et d'autres protagonistes de l'affaire. Un sourçage qui insuffle de l'authenticité au film : "Tom était obnubilé par la crédibilité. (...) C'est en étendant nos recherches qu'on est tombés sur les détails les plus inattendus", observe Josh Singer, précisant : "C'est grâce à ces éléments que l'intrigue est aussi réaliste".

Ancrée dans la réalité, le film lève le voile sur un scandale dont on a beaucoup parlé dans les médias mais qui était jusqu'alors inédit au Septième Art.

Bien sur, l'ombre tutélaire des plane sur Spotlight , qui aborde le scandale pédophile comme le film de Pakula traitait du Watergate

Ce thriller journalistique, mené tambour battant par un casting de haut rang, peut d'ores et déjà se targuer d'être dans les petits papiers de la presse internationale, avec 93% de critiques positives sur Rotten Tomatoes.

Faisant partie des challengers qui pourraient se distinguer aux prochains Oscars - où il est cité dans six catégories - Spotlight a retenu l'attention de l'Académie, comme de la critique.

Tout commence en 2002, de l'autre côté de l'Atlantique, lorsque l'existence d'un réseau pédophile organisé en toute impunité au sein de l'Église catholique de Boston (Massachussetts) arrive aux oreilles de la rédaction du Boston Globe . Quotidien de référence connu pour la qualité de ses investigations, le Boston Globe se donne pour mission d'aller au bout de cette affaire pour informer les lecteurs de ses découvertes.

Toutefois, s'attaquer à une telle institution n'est pas simple, même pour des journalistes de la trempe de ceux qui forment le fameux groupe , chargé de l'enquête. À défaut d'enregistrements ou de preuves matérielles, chacun d'eux va devoir remonter à la source, en entrant en contact avec les victimes supposées des abus ayant été commis par les prêtres. Tandis que les grandes lignes du terrible schéma commencent à se dessiner, la pression monte d'un cran.

L'équipe parviendra-t-elle à mener son enquête à terme ?

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Transcendés par ce thème bouleversant, les comédiens ont revêtu leur rôle avec d'autant plus de sincérité : Mike Rezendes, le comédien a souhaité faire sa connaissance en amont du tournage. "Il y a des films qu'on tourne pour les réalisateurs et les producteurs, et d'autres, comme Spotlight , qu'on tourne pour soi", souligne Mark Ruffalo, cité aux Oscars 2016 pour sa performance et qui, pour l'anecdote, est le premier membre du casting à avoir confirmé sa présence, alors que le film était encore en pré-production. Désireux de rester au plus près de son personnage, "On est allé chez lui, et puis on a dîné ensemble et on a longuement marché. On a beaucoup parlé, et j'ai commencé à comprendre ce qui l'animait et qui il était", raconte-il, affirmant : "Je tenais vraiment à incarner Mike avec justesse".

Également nommée dans la catégorie Meilleur second rôle, Rachel McAdams s'est sentie très proche de son rôle. "Sacha Pfeiffer est une petite futée", indique-t-elle. En rajoutant : "J'ai été vraiment marquée par l'immense respect dont Sacha fait preuve à l'égard des victimes."

Fraîchement décoré de la Médaille des Arts et des Lettres, Michael Keaton a bluffé le journaliste qu'il incarne dans le film, Walter Robinson, qui confiait avoir "failli tomber à la renverse tellement il [lui] ressemblait".

"Avec toute mon équipe, on ne cessait de revenir au travail des journalistes. On ne pouvait pas opter pour une esthétique stylisée. Il fallait aller vers la simplicité (...) être dans la justesse" a déclaré

Le petit écran constitue l'essentiel de sa filmographie de John Slattery. Né à Boston l'acteur rend un vibrant hommage à la ville qui l'a vu grandir grâce à Spotlight

Le scénario est à la fois prégnant et authentique. Un thème qui parle à l'acteur, coutumier du registre dramatique et des bureaux où se joue le destin des hommes. Après un crochet par la comédie dramatique , l'acteur rejoint la distribution du Chef de Gare réalisé en 2003, et premier film de Tom McCarthy en tant que réalisateur. Une expérience qui s'avère concluante puisque Spotlight marque la quatrième collaboration des deux hommes.

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En marge de New York ou Los Angeles, les réalisateurs privilégient parfois des décors naturels moins conventionnels pour insuffler une dimension plus authentique aux films qu'ils mettent en scène.

Chargée d'histoire, Boston (Massachussetts) offre un cadre idéal pour les drames à taille humaine, en servant de toile de fond à nombre de longs métrages souvent très intenses, dont l'inoubliable

Une équipe de journalistes d'investigation du Boston Globe, après 12 mois d'enquête, a mis à jour un scandale sans précédent dans la très catholique ville de Boston

En dépit des menaces de la toute puissante Église Catholique, visée de plein fouet, des pressions diverses et variées, les journalistes, respectables et courageux, iront jusqu'au bout de la mission fixée. Tel est le pari ambitieux de Tom McCarthy, à la fois coscénariste et réalisateur, de porter ce projet à l'écran.

L'ensemble est d'une grande sobriété. Le scénario extrêmement fouillé et documenté se concentre uniquement sur l'enquête. De la vie des divers personnages, que ce soit du côté des journalistes, des victimes ou des accusés, le film ne dévoilera quasiment rien. Il faut attendre le générique de fin pour lire l'impressionnante liste de ces prédateurs, ainsi que le nom d'un très haut dignitaire qui fut, suite à l'enquête journalistique, contraint de démissionner et qui, quelques années plus tard s'est vu confier un poste d'importance auprès du Vatican.

L'écœurement finit par étouffer !

"Avec toute mon équipe, on ne cessait de revenir au travail des journalistes. On ne pouvait pas opter pour une esthétique stylisée. Il fallait aller vers la simplicité (...) être dans la justesse" a déclaré Tom McCarthy.

Tous les acteurs tiennent des rôles essentiels. De la plus petite participation à une prestation d'importance, l'ensemble du casting est parfait. De l'incroyable et toujours excellent Stanley Tucci, à Mark Ruffalo, celui qui ne lâchera jamais, en passant par Michael Keaton, la justesse de leur jeu parvient à toucher au plus profond. Il faudrait tous les citer. Rachel McAdams, Liev Schreiber, John Slattery, Brian d'Arcy James, Jamey Sheridan, ils sont tous justes, touchants et particulièrement convaincants.

Un film qui peut déranger, certes, mais en aucun cas laisser indifférent.