Critique sociétale aux "effets pachydermiques"
Une bourgade au Sud des Etats Unis, un samedi soir festif va mal tourner. Dans l’après-midi, un jeune du coin s’est évadé de sa taule. Pas très dangereux, semble-t-il ; mais un beau prétexte pour embraser des esprits bourgeois de blancos souvent bien éméchés. Le shérif, garant de la loi, va devoir s’interposer devant cette traque à l’homme et un lynchage programmé ; quitte à y laisser de sa santé… Que c’est sympa le Sud des States !!!Le grand Arthur Penn, un des pionniers du nouvel Hollywood, commence à poser les jalons, avec ce film, du virage pris par le cinéma outre atlantique. Suivi ensuite par Cimino, Friedkin, Coppola ou Peckinpah ; l’âpreté et la critique frontale de ce que devient l’amérique constituera cette nouvelle vague US. L’an suivant Penn réalisera un de ses chefs d’œuvre « Bonnie and Clyde » puis après « Little big man ». L’ambiance dans ce film reste malgré tout très classique et s’apparente beaucoup au western. Un shérif, seul garant de l’intégrité, la tolérance, l’humanité et la justice tel était déjà le sujet de « Le train sifflera trois fois ». L’intérêt du film repose alors essentiellement sur le portrait au vitriol qu’il dresse de cette société blanche américaine décadente.Commençons par les individus qui la composent ; lâches et agressifs ; avinés et racistes. La première scène du film donne le ton, une jeune femme noire et son fils passent en voiture devant un cadavre de blanc et la mère dit : « Tourne la tête. Regarde devant toi. Il faut les blancs régler les problèmes de blanc. ». Penn dit clairement que l’on va voir ce qui déconne dans le merdier créé par les blancs. L’ « American Dream » réduit les bourgeois à une condescendance qui peut vite s’enflammer dans le désœuvrement alcoolisé d’un samedi soir. Car Penn situe son film sur un espace-temps réduit ; une soirée. Et sur la société, Penn pose de manière directe la question du port d’armes, la corruption des forces de l’ordre, l’alcoolisme mondain, la sexualité libérée, la discrimination raciale,… suivi par une distribution de premier choix.Frontal, oui, peut-être trop ; çà manque parfois de subtilité. Bertrand Tavernier, docteur es ciné, dit de ce film : « désastreux », œuvre redondante écrite dans un style préhistorique », « effets pachydermiques », « que de stupidités ! ». Penn était aussi très déçu du résultat final.Le sujet était intéressant, la critique bien sentie, film rude et pamphlétaire sur une société décadente… mais pour reprendre Tavernier « effets pachydermiques ».
Sorti en 1966
Ma note: 12/20
Une bourgade au Sud des Etats Unis, un samedi soir festif va mal tourner. Dans l’après-midi, un jeune du coin s’est évadé de sa taule. Pas très dangereux, semble-t-il ; mais un beau prétexte pour embraser des esprits bourgeois de blancos souvent bien éméchés. Le shérif, garant de la loi, va devoir s’interposer devant cette traque à l’homme et un lynchage programmé ; quitte à y laisser de sa santé… Que c’est sympa le Sud des States !!!Le grand Arthur Penn, un des pionniers du nouvel Hollywood, commence à poser les jalons, avec ce film, du virage pris par le cinéma outre atlantique. Suivi ensuite par Cimino, Friedkin, Coppola ou Peckinpah ; l’âpreté et la critique frontale de ce que devient l’amérique constituera cette nouvelle vague US. L’an suivant Penn réalisera un de ses chefs d’œuvre « Bonnie and Clyde » puis après « Little big man ». L’ambiance dans ce film reste malgré tout très classique et s’apparente beaucoup au western. Un shérif, seul garant de l’intégrité, la tolérance, l’humanité et la justice tel était déjà le sujet de « Le train sifflera trois fois ». L’intérêt du film repose alors essentiellement sur le portrait au vitriol qu’il dresse de cette société blanche américaine décadente.Commençons par les individus qui la composent ; lâches et agressifs ; avinés et racistes. La première scène du film donne le ton, une jeune femme noire et son fils passent en voiture devant un cadavre de blanc et la mère dit : « Tourne la tête. Regarde devant toi. Il faut les blancs régler les problèmes de blanc. ». Penn dit clairement que l’on va voir ce qui déconne dans le merdier créé par les blancs. L’ « American Dream » réduit les bourgeois à une condescendance qui peut vite s’enflammer dans le désœuvrement alcoolisé d’un samedi soir. Car Penn situe son film sur un espace-temps réduit ; une soirée. Et sur la société, Penn pose de manière directe la question du port d’armes, la corruption des forces de l’ordre, l’alcoolisme mondain, la sexualité libérée, la discrimination raciale,… suivi par une distribution de premier choix.Frontal, oui, peut-être trop ; çà manque parfois de subtilité. Bertrand Tavernier, docteur es ciné, dit de ce film : « désastreux », œuvre redondante écrite dans un style préhistorique », « effets pachydermiques », « que de stupidités ! ». Penn était aussi très déçu du résultat final.Le sujet était intéressant, la critique bien sentie, film rude et pamphlétaire sur une société décadente… mais pour reprendre Tavernier « effets pachydermiques ».
Sorti en 1966
Ma note: 12/20