Genre : science-fiction, action (interdit aux - 12 ans)
Année : 1990
Durée : 1h50
L'histoire : RoboCop lutte avec sa coéquipière contre Cain, un homme à la tête d'une organisation très dangereuse faisant le commerce d'une nouvelle drogue appelée le Nuke. Le groupe de malfrats met un jour l'homme-machine en pièces et la personne en charge de le réparer travaille en réalité au profit de l'organisation. Elle le reprogramme intentionnellement mal et crée même un RoboCop 2, plus puissant, dans lequel elle implante le cerveau de Cain, après que celui-ci ait été blessé lors d'une attaque du premier RoboCop.
La critique :
Qui aurait parié sur l'immense succès du premier Robocop, réalisé par Paul Verhoeven en 1988 ? Chef d'oeuvre d'humour noir et d'irrévérence, ce film d'action et de science-fiction fustige les années Reagan et revisite le mythe de la créature de Frankenstein à travers les yeux d'Alex J. Murphy, transformé en cyborg quasi invincible. En outre, Paul Verhoeven ne voit pas l'intérêt de réaliser une suite.
La 20th Century Fox se tourne vers d'autres cinéastes. Tim Hunter et Nils Gaup déclinent poliment l'invitation. Irvin Kershner est choisi pour réaliser RoboCop 2, sorti en 1990. Tous les espoirs sont permis. Par le passé, le cinéaste est parvenu à ériger la saga Star Wars vers des contrées plus chevaleresques et mélodramatiques avec L'Empire contre-attaque, soit l'épisode préféré des fans.
Irvin Kershner va-t-il renouveler la même performance avec RoboCop 2 ? La réponse est hélas négative. Cependant, cette suite reste le dernier chapitre valable de la saga. Par la suite, l'androïde cybernétique connaîtra des jours difficiles avec un troisième opus décevant (pour être gentil...), une série télévisée peu éloquente et un remake en dents de scie.
Dans un premier temps, Edward Neumeier, scénariste du premier film, griffonne un premier script. Mais l'opuscule est rejeté par la Fox. La firme fait appel à Walon Green et à Frank Miller pour écrire le scénario de RoboCop 2. En outre, le script connaît de nombreuses rectifications. La distribution du film réunit Peter Weller, Nancy Allen, Tom Noonan, Dan O'Herlihy, Belinda Bauer, Felton Perry et Gabriel Damon.
Attention, SPOILERS ! RoboCop lutte avec sa coéquipière contre Cain, un homme à la tête d'une organisation très dangereuse faisant le commerce d'une nouvelle drogue appelée le Nuke. Le groupe de malfrats met un jour l'homme-machine en pièces et la personne en charge de le réparer travaille en réalité au profit de l'organisation. Elle le reprogramme intentionnellement mal et crée même un RoboCop 2, plus puissant, dans lequel elle implante le cerveau de Cain, après que celui-ci ait été blessé lors d'une attaque du premier RoboCop. Sur la forme, ce RoboCop deuxième du nom s'apparente à une honnête série B.
Plus d'action, plus de sang, plus de robots... au détriment d'un scénario peu éloquent, il faut bien le dire. Mais j'y reviendrai. Certes, les fans du premier auront plaisir à retrouver le justicier métallique.
Pourtant, Irvin Kershner ne parvient jamais à transcender son sujet. En l'occurrence, le cinéaste se contente de marcher dans le sillage de son auguste prédécesseur. Dès l'introduction (une publicité), le ton est donné. Un vulgaire larron meurt dans une nouvelle voiture de haute technologie. Les cambrioleurs sont priés de quitter leur siège sous peine d'être électrocutés !
On retrouve donc l'humour noir, licencieux et désinvolte du premier chapitre. Hélas, le scénario de Robocop 2 est pour le moins amphigourique et fuligineux. Clairement, Walon Green et Frank Miller tergiversent. Le script du film ne se résume qu'à une baston homérique entre deux machines de guerre. Viennent également s'ajouter quelques menus détails pour le moins agaçants.
Cette fois-ci, Robocop doit se colleter et s'empoigner avec un génie de la drogue, un certain Cain, une sorte de gourou à la fois vénal et despotique. Puis, au détour de certaines séquences superflues (l'amnésie de RoboCop qui se transfigure en moralisateur glossolalique), Irvin Kershner perd le fil de son sujet. Pis, le nouvel ennemi du cyborg se transmute lui aussi en machine monstrueuse et accroc au Nuke, le nouveau fléau de la ville de Detroit.
A aucun moment, Irvin Kershner ne parvient à s'approprier son justicier métallique. Ici point de réflexion sur cette dynamique identitaire, ni sur ce "Jésus" américain qui s'insurge contre ses propres démiurges. Pourtant, les premières minutes du film sont plutôt convaincantes. Assailli par ses souvenirs du passé, Robocop tarabuste son ex-femme.
Une chimère. Encore une séquence qui ne mène nulle part. Par la suite, c'est un jeune blondinet de 12 ans qui vient contrarier la psyché du cyborg. De par son âge, cet éphèbe indocile pourrait être le fils de Murphy... Encore une piste escarpée et esquivée par Irvin Kershner, peu inspiré pour l'occasion. Paradoxalement, le cinéaste confère à cette suite une ambiance assez décomplexée.
Probablement conscient de l'inanité et de la vacuité de son scénario, le réalisateur signe plusieurs séquences solidement troussées. A l'image de cette scène de démembrement, reléguant à nouveau RoboCop à un vulgaire produit sous garantie. Une des rarissimes bonnes idées de cette suite. Et pourtant, la magie fonctionne encore... Par instants... Et surtout lors des séquences d'action, d'une redoutable efficacité. Sur la forme, RoboCop 2 ressemble surtout à un hommage à son illustre prédécesseur.
Parfois, on retrouve l'esprit égrillard et désinvolte de son modèle. A l'image de toutes ces publicités jubilatoires. Bref, une suite correcte mais pas transcendante (encore une fois...). Que dire de plus ?
Note : 12/20
Alice In Oliver