Du cirque au théâtre, de l'anonymat à la gloire, l'incroyable destin du clown Chocolat, premier artiste noir de la scène française. Le duo inédit qu'il forme avec Footit, va rencontrer un immense succès populaire dans le Paris de la Belle époque avant que la célébrité, l'argent facile, le jeu et les discriminations n'usent leur amitié et la carrière de Chocolat. Le film retrace l'histoire de cet artiste hors du commun.

Nous n'avions pas vu Omar Sy dans un film français ou dans un grand rôle depuis Samba, en 2014. C'est donc avec plaisir que nous attendions le retour de l'acteur fétiche des français. Pour ce faire, celui qu'on a vu dans Jurassic World ou X Men joue le rôle du premier clown Noir de France, au début du XXème siècle. Pour retracer l'histoire mouvementée mais passionnante de Chocolat et son acolyte Footit ( James Thierée), qui de mieux que Roschy Zem - le réalisateur de Omar m'a tuer - pour mettre en scène le film ?

Point de surprise ici, Omar ne nous tue pas. Il aurait plutôt tendance à nous faire rire, voir nous émouvoir dans un rôle fait sur mesure. Le reste du casting est tout autant percutant, et signe des performances réussies. Car si Chocolat est un biopic et un blockbuster à la française, c'est aussi un pur film d'acteurs, ou ces derniers doivent faire corps avec leur personnage.

Tout en retraçant efficacement l'histoire du premier clown Noir et de son acolyte, il se laisse le temps de divertir. C'est l'occasion de voir s'agiter sur grand écran des véritables numéros de cirque (l'un des descendants de Charlie Chaplin ayant lui même contribué à imaginer des vrais numéros). C'est à la fois la force et la faiblesse du film.

Effectivement, on retrouve à travers ce film un travers du cinéma français : à vouloir tout tenter, à vouloir faire rire, pleurer, apitoyer ou choquer le public en même temps, il perd en qualité. Le film s'éloigne alors doucement de toutes ses promesses pour laisser, au générique, un goût pâteux. Oui on a assisté à du grand spectacle, mais le film est pris par son propre piège. La conséquence parfaite est le public visé : des enfants, des adultes ? Le film a cette douce innocence qui le rend accessible aux plus jeunes mais peut choquer ces derniers par ses images, presque subliminales, violentes.

Au final, Chocolat est un très bon film. Il a tous les ingrédients pour marquer le spectateur, et s'encre parfaitement dans le genre du biopics. Mais la déception se situe là, dans son incapacité à décoller et à être terriblement français.

Un très bon film qui fait honneur au cirque, cependant entaché par une trop faible prise de risques.