Jane got a Gun, critique

Par Fredp @FredMyscreens

5 ans après son Oscar pour Black Swan et sa grossesse, Natalie Portman revient enfin dans un premier rôle qui ne pouvait que lui coller à la peau dans Jane got a Gun, un western sans grandes fulgurances.

Alors qu’elle a enchaîné les rôles secondaires dans Thor ou le dernier Malick, on se disait bien que Natalie Portman nous manquait et qu’il était temps de la revoir au premier plan. Mais Jane got a Gun qu’elle produit à bout de bras a connu tout de même pas mal de galère avec un changement réalisateur et d’acteurs à la dernière minute (permettant ainsi de retrouver le duo de Warrior, le réalisateur Gavin O’Connor et l’acteur Joël Edgerton) et cela se ressent bien pendant tout le film.

Western mettant en avant son héroïne, Jane got a Gun raconte évidemment comment une femme va devoir prendre les armes pour défendre son foyer pour faire face à un bandit vraiment très méchant (presque méconnaissable Ewan McGregor que l’on aurait aimé avoir plus de temps à l’écran). Préparer la maison à cette attaque avec un mari alité et son ex qui revient dans le jeu, ce n’est pas forcément facile.

Resserré autour de son trio de personnages qui passent 2 tiers du film retranchés dans la maison, Jane got a Gun va donc forcément s’intéresser à leurs états d’âme et surtout développer leur histoire à travers une série de flashbacks intempestifs qui vont interrompre le récit toutes les 10 minutes. Il faut dire qu’il faut bien ça pour alimenter une histoire qui n’aurait sinon pas grand chose à raconter. Une maladresse de scénario qui donne alors un côté très anecdotique au film et à ses personnages.

Tout cela est bien dommage car on sent dans ce scénario la volonté d’avoir un personnage féminin fort, celui d’une femme à la vie compliquée, passée par des étapes difficiles (perte de l’enfant, exploitation sexuelle, …), qui s’est maintenant rangée mais qui aurait enfin l’occasion de se venger. Mais tout cela est bien trop propre et Natalie Portman est bien trop entourée d’hommes pour mener cette quête de manière marquante et faire de son personnage quelqu’un de vraiment mémorable, passant ici plus pour une femme qui oublie rapidement son passé ou ou comme une chouineuse de première classe à la place de la mère vengeresse au caractère complexe (qui était sans doute la volonté première du scénario pour quelle veuille à ce point le produire).

Et c’est d’autant plus dommage que la réalisation de Gavin O’Connor est plutôt propre, faisant ce qu’il faut pour donner la majesté qu’il faut aux décors naturels et l’impact souhaité aux action des personnages, nous gratifiant de belles séquences et de scènes d’action efficaces, mais qui, sans histoire et personnages forts, se révèlent finalement assez vains.

Jane got a Gun avait donc un sacré potentiel, mais les soucis de scénario et de production l’empêchent donc d’assumer les balls que porte le titre et d’aller bien loin, si ce n’est vers un lénifiant happy end qui annonce ensuite la petite maison dans la prairie.