Dirty Papy (Critique | 2016) réalisé par Dan Mazer

Dirty Papy (Critique | 2016) réalisé par Dan Mazer

Synopsis : "Jason Kelly, avocat un peu coincé, s'apprête à épouser la fille autoritaire de son patron. Autant dire qu'il est désormais bien parti pour devenir associé au sein du cabinet... Mais c'est sans compter sur son grand-père Dick, vieil obsédé sexuel, qui le convainc de l'accompagner en Floride pour quelques jours de vacances. Soudain, Jason voit la perspective de son mariage remise en question. Car son grand-père entend profiter de la vie au maximum et embarquer son petit-fils dans ses aventures rocambolesques. Du coup, entre les soirées arrosées, les bagarres dans les bars et une folle nuit passée au karaoké, Jason découvre des plaisirs de l'existence qu'il ne soupçonnait pas, tandis que Dick s'attache à ce garçon qu'il ne connaissait presque pas..."

Après Bad GrandPa et les deux RED, Dirty Papy vient compléter la petite liste de film sur le troisième âge. Dirty Papy a pour tête d'affiche deux grandes pointures du cinéma américain, Robert De Niro et Zac Effron, ce dernier a très vite réussi à faire oublier sa période High School Musical, ayant joué notamment dans le très bon We Are Your Friends l'été dernier. Que donne l'une des premières comédies de l'année 2016 ?

Dirty Papy est réalisé par Dan Mazer, scénariste de tous les films estampillés Sacha Baron Cohen à l'exception du Dictateur. Point très important, car l'humour salace et grivois va se retranscrire directement dans Dirty Papy. Dan Mazer a déjà réalisé un film passé inaperçu : Mariage à l'anglaise. Pour ne plus passer inaperçu il met son nom plusieurs fois dans le générique, imbus de sa personne il ne s'est pas foulé pour la réalisation. Aucun mouvement de caméra à retenir sur 1h40. S'en est presque affligeant, sachant que même en faisant simple et académique, des tas d'erreurs parsèment le long métrage. Des plans sans intérêts ni recherches, complètement ratés. Une centaine de faux raccords minimum nous fait sortir du film, à partir du moment où un faux raccord devient dérangeant, il est compliqué de passer outre sur les suivants. Si la réalisation est mauvaise, le film ne repose pas sur son fil scénaristique. Comme dans TED 2 (les deux films sont très facilement comparables) l'histoire n'est qu'un prétexte à la dizaine de sketchs, bien que contrairement au film de Seth MacFarlane, les sketchs sont majoritairement bien mieux amenés et ne font pas compilation, ils font vraiment part intégrante de l'histoire et même si tirés par les cheveux, ils sont amenés logiquement.

Dirty Papy (Critique | 2016) réalisé par Dan MazerDirty Papy (Critique | 2016) réalisé par Dan Mazer

C'est véritablement ces scènes qui font tout le film, porté par nombre d'acteurs talentueux avec en tête le duo De Niro/Effron. Toujours plus fou, plus déjanté plus salace, le film va toujours plus loin allant même trop loin et devient à la longue agaçant. Les dialogues fusent à toute vitesse, enchaînant blague sur blague toujours dans un registre sexuel/scatophile/sexiste. Comme les films de Sacha Baron Cohen, Dirty Papy est loin du politiquement correct avec des personnages surfaits qui retournent leurs clichés. On ne s'ennuie pas une seconde. Avec un rythme effréné, Dan Mazer réussi à laisser entre chaque scène, plus folle les unes que les autres, des scènes plus légères afin de laisser le spectateur se remettre de ses émotions. Tout en proposant des scènes toujours plus déjantées, le réalisateur aborde quelques sujets sérieux comme la crise de la retraite, la solitude, la recherche du grand amour et les nouveaux mariages arrangés de la haute société.

Certaines scènes sont vraiment au-dessus du lot, grâce à une absurdité volontaire et assumée. Celle du Karaoké où Zac Effron n'hésite pas à user d'autodérision et faire un pied de nez à la franchise High School Musical qui l'a fait connaître. Personnage qui bénéficie de la meilleure construction, dont l'évolution logique s'avère être plus un avantage qu'un défaut, d'un prime abord ennuyeux il surprend, et deviens le personnage le plus charismatique après le grand-père. Le personnage d' Audrey Plaza ( Park and Recreation) est le meilleur personnage secondaire du long-métrage. Salace, drôle et toujours plus aguicheuse. Un personnage qui apporte une nette plus valut au film. Niveau bande-son c'est tout ce qu'il y a de plus pop. Surfant entre différents registres musicaux c'est toujours des sons pop et dynamiques qui rythment le long métrage, laissant croire à des clips, Dan Mazer se fait plaisir et filme en gros plan des fesses de jeunes femmes en maillot de bain, le tout avec une esthétique de clip ringard.

En Conclusion :

Dan Mazer réalise avec le film Dirty Papy, une bonne comédie. Très vite oubliée et loin d'être indispensable, mais réussie et divertissante. La voir en salle n'est pas forcément indispensable pour autant. Elle mérite tout de même d'être vue pour quelques blagues bien sympas, des clins d'œil à la pop culture et la performance des deux acteurs principaux très drôles dans leurs rôles respectifs. Robert De Niro y est bien plus en valeur que dans d'autres comédies tels que Le Stagiaire. Il y trouve, non pas une seconde, mais une nouvelle jeunesse. Un coup de jeune frais et délirant.