Dirty Papy, un moment de divertissement à vite oublier

Par Pulpmovies @Pulpmovies

Réalisé par : Dan Mazer


Avec :
Robert De Niro, Zac Efron, Aubrey Plaza, Zoey Deutch, Julianne Hough

Synopsis :

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Jason Kelly, avocat un peu coincé, s'apprête à épouser la fille autoritaire de son patron. Autant dire qu'il est désormais bien parti pour devenir associé au sein du cabinet... Mais c'est sans compter sur son grand-père Dick, vieil obsédé sexuel, qui le convainc de l'accompagner en Floride pour quelques jours de vacances. Soudain, Jason voit la perspective de son mariage remise en question. Car son grand-père entend profiter de la vie au maximum et embarquer son petit-fils dans ses aventures rocambolesques. Du coup, entre les soirées arrosées, les bagarres dans les bars et une folle nuit passée au karaoké, Jason découvre des plaisirs de l'existence qu'il ne soupçonnait pas, tandis que Dick s'attache à ce garçon qu'il ne connaissait presque pas...

Si un prix du film de récupération était attribué, cette année le grand gagnant serait Dan Mazer, qui pour sa nouvelle comédie " Dirty Papy " n'a fait que colorier un dessin déjà tout tracé. Facile de recueillir les lauriers de recettes qui ont déjà fait leurs preuves, du réchauffé à la sauce Zac Effron, qui n'apporte pas le goût vendu par le visuel du film.

A lire le pitch de de Dirty Papy, on serait tenté de l'attribuer à celui qui a donné à la comédie politiquement incorrect américaine ses lettres de noblesses, Judd Apatow. Si on jette un coup d'oeil dans le rétroviseur cinématographique, il y a quelques mois sortait Crazy Amy, où Judd Apatow nous prouvait que la comédie telle qu'il l'a porté pendant des années avait du mal à rester à l'écran. Dès lors, quel avenir pouvons nous envisager pour ce genre, en mal de renouvellement ? Ce n'est certainement pas Dan Mazer qui a la réponse. Reprenant la même marotte que Mariage à l'anglaise,il passe cette fois par la case Hangover, parce que c'est la nouvelle comédie américaine qui fonctionne. Mais là ou Hangover empruntait des chemins novateurs, garantis de son succès, Dirty Papy ne fait que suivre les traces de ce phénomène. Zac Efron, qui semble se recycler dans les films d'humour mécanique est toujours pris de cette peur de vieillir, qu'il campé il y a peu dans Nos pires voisins. Une fois de plus, il se laisse emporter par le zèle de la débauche pour échapper à une routine naissante.

Derrière les premières " stoner comedy " se dissimulait un discours sur une génération de trentenaires en mal d' épanouissement dans leur vie conjugale. Mais ici, le sujet n'est que prétexte à toutes les obscénités. Il est triste que le seul argument du film pour séduire le public soit l'outrance. La traduction française de Dirty Grandpa, Dirty papy, atteste de la volonté des distributeur de vendre le film comme la comédie la plus salace de l'année. On pousse encore un peu plus les porte du politiquement incorrect, le spectateur est mis en marche forcé pour essayer d'en tirer quelques rires. Loin d'être véritablement raté, le film réussi quelques vannes grotesques, qui, si on se laisse aller, nous dévore d'un plaisir coupable. Ce qui relève de l'exploit, tout comme la miraculeuse aptitude de Robert de Niro, capable d'encore bander.

Rien d'innovant dans cette course de deux idiots fuyant la réalité, Dan Mazer offre un moment de divertissement à vite oublier.