Fables, la fin du conte de fées

Par Fredp @FredMyscreens

Le grand 150e numéro de Fables, le grand final, vient d’être publié chez Urban Comics dans un 23e tome qui va rendre tristes tous les fans. La fin d’une époque pour le genre fantasy en comics qui perdent l’un de ses titres phares.

A l’issue de la première partie de l’histoire de Fables qui voyait une grande guerre épique menée par nos héros contre le redoutable Adversaire, j’avais déjà eu l’occasion de vous parler de la série superbement écrite par Bill Willingham, remplie de références, d’histoires qui trouvent leur résolution tôt ou tard, de personnages aussi intéressants qu’importants à certains moments clés de l’intrigue. La seconde moitié sera quand à elle bien différentes.

En effet, à l’issue du combat contre l’adversaire, les Fables vont tenter de vivre une autre vie et Blanche et Bigby vont enfin pouvoir vivre leur vie avec leurs enfants aux grandes destinées … si ils arrivent à lutter contre les nouvelles menaces qui se profilent. Car la chute de l’Adversaire ne veut pas forcément dire que la paix est enfin installée, loin de là que de vieux ennemis se réveillent.

Ainsi, plutôt que de rentrer cette fois dans les préparatifs d’une nouvelle guerre, l’auteur nous embarque cette fois dans une lutte de magiciens. L’arrivée du terrible Mister Dark met vraiment à mal nos héros et ceux-ci, devant une menace dont ils ignorent presque tout, vont vite être pris au dépourvu, ce qui va engendrer quelques tensions parmi eux. Puis une fois cette nouvelle menace évincée après de longs et magiques tomes de lutte et de complot, la série s’achèvera sur une nouvelle fournée d’épisodes qui reviendront aux sources et se recentrerons sur la légendaire rivalité des deux soeurs, Blanche et Rose.

Ainsi, avec ces histoires toujours aussi prenantes et ces épisodes qui osent toujours offrir une autre vision des contes de fées, Willingham nous emmène doucement mais surement vers une belle conclusion. Mais alors que l’on pourrait s’attendre à une nouvelle guerre, il n’en sera rien, le scénariste préférant à juste titre nous offrir une fin plus intimiste qui reste cependant légèrement expédiée et avec un léger manque d’émotions pour nous satisfaire pleinement après ces 13 ans d’écriture.

C’est un peu dommage mais ce n’est rien en comparaison de tout ce qui nous a été offert et des paris qui ont été faits. On retiendra d’ailleurs particulièrement cette vision méta des contes de fées et des auteurs avec l’histoire sur « les Littéraux»  ou encore l’horrible noirceur des souvenir d’enfance évoqués avec le Pays des Jouets. Et ce ne sont que quelques exemples parmi les plus marquants de cette 2e partie de l’histoire des Fables toujours aussi bien écrite avec son lot de rebondissements, de personnages forts et qui évoluent tout au long de l’histoire (à l’instar des enfants de Bigby qui doivent apprendre certaines responsabilités) en donnant ainsi un relief particulier au contes de fées que nous avions pu connaitre.

Durant 150 épisodes et 23 tomes, Bill Willingham nous aura donc émerveillé tout autant qu’il nous a fait frissonner, un vrai talent de conteur appuyé par les dessin du fidèle Mark Buckigham qui ne donne jamais l’impression de s’ennuyer en visitant toujours de nouveaux monde et en découvrant de nouveaux personnages. Cette touche de fantasy va maintenant bien nous manquer mais ce n’est pas grave, nous relirons les 150 épisodes de Fables encore et encore.