Luchon 2016 ! Françoise Sagan, l’élégance de vivre - Compétition. Documentaires.

Par Cinealain

Deux fictions, quatre documentaires et trois webséries coproduits ou soutenus par ARTE sont en compétition au
Festival des Créations télévisuelles de Luchon , du 3 au 7 février 2016.

Réalisé par Marie Brunet-Debaines
Coproduit par ARTE France, Camera Lucida productions et l'INA

De son vrai nom Françoise Quoirez, Françoise Sagan est née le 21 juin 1935, à Carjac dans le Lot. Fille d'un industriel, elle passe son enfance et son adolescence à Paris. Très jeune elle lit Cocteau, Rimbaud, Proust, Stendhal, Flaubert, Faulkner, Hemingway, Camus, Fitzgerald, un peu Malraux et Sartre avec qui elle deviendra amie . En 1951, elle commence des études de lettres à la Sorbonne qu'elle ne terminera pas.

Françoise Sagan, est décédée 24 septembre à l'hôpital de Honfleur dans le Calvados, d'une "décompensation cardio-respiratoire". Elle était âgée de 69 ans. En mauvaise santé, elle avait passé l'été, alitée, dans le manoir de Breuil, près de Honfleur, acheté en 1958 mais qui ne lui appartenait plus, même si elle y résidait parfois.

Françoise Quoirez devient Françoise Sagan en référence à un personnage de Proust (Hélie de Talleyrand Périgord, prince de Sagan).

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À l'âge de 19 ans, elle accédait à la célébrité avec son premier livre, Bonjour Tristesse. Le roman s'arrachait dans les librairies.

Le tirage monta jusqu'à un million d'exemplaires.

Le Prix de la Critique, dont le jury comprenait les noms de Jean Paulhan, Maurice Nadeau, Georges Bataille, Roger Caillois, Marcel Arland, lui fut attribué.

François Mauriac, écrivit un long article en première page du Figaro, ayant pour titre : Un charmant petit monstre.

Cet énorme succès ne monta pas vraiment à la tête de la jeune romancière. À présent que la voilà millionnaire, elle n'a qu'un désir en tête, celui de pouvoir s'offrir une voiture de sport ...

Le succès se répercuta jusqu'en Amérique. Françoise, accompagnée de sa sœur Suzanne et chaperonnée par la journaliste Hélène Gordon-Lazareff et l'éditeur Guy Schoeller, fut reçue à New-york comme une véritable star. À sa descente d'avion, journalistes et photographes l'entourèrent et la pressèrent de questions. Les dîners de gala, les réceptions se succédèrent. On s'arrachait "the famous young french girl" . On lui posait toujours les mêmes questions sur l'amour, la jeune fille française, la sexualité, (sujet encore tabou à l'époque) Françoise, timide ne savait que répondre, ni quelle contenance adoptée . Ce triomphe fut une épreuve dont apparemment elle se serait bien passée quand il lui arriva un télégramme signé Tennessee Williams. Il l'invitait chez lui en Floride. Accompagnée de Suzanne, elle passa deux délicieuses semaines auprès de l'auteur d' Un tramway nommé désir.

Elle gardera de ce séjour un souvenir privilégié.

Sources : Paris-Match 27 mars 1954

Elle ne devait plus cesser d'écrire et de vivre avec élégance et sincérité et surtout avec une liberté que beaucoup lui reprochèrent. La femme que fut est au cœur de ce film : l'interview de son fils unique Denis Westhoff et les archives nous conduisent au plus près de la vérité qui forgea le mythe. Un portrait intime et analytique d'une icône moderne.

Une histoire excessive, impossible, irrévérencieuse.


Son élégance, sa liberté, sa sincérité résonnent encore comme un défi pour beaucoup de femmes. Contre quoi se battait-elle intérieurement ?

Françoise Sagan a marqué son temps par sa manière d'être, si différente des femmes de sa génération.

Aimer les voitures, l'amour et le jeu n'entrait dans aucun cadre. inventa cette femme-là, avec un naturel et une gentillesse qui reste sa marque de fabrique. Son destin en fit une héroïne encore plus que ses livres (qui par ailleurs furent presque tous des best-sellers).

Dix fois brisées, dix fois repartie au combat, étonna par sa force, sa capacité à rebondir alors qu'elle était au plus bas.

Questionnée conjointement par son fils unique, Denis Westhoff, et la réalisatrice, la femme que fut est au cœur de ce film. Un voyage intime tout en archives qui nous conduit au plus près de la vérité qui forgea le mythe.

C'est en questionnant cet acharnement à survivre, que Marie Brunet-Debaines a choisi de dérouler le portrait de cette femme unique, qui a laissé une trace indélébile chez ses lecteurs et ses proches. Une manière de s'approcher du mythe avec un supplément d'intimité.

Un portrait intime et analytique d'une icône moderne. Une histoire qui séduit et agace tant elle est excessive, impossible, irrévérencieuse.

dans un remake de la scène qu'il jouait avec sa mère, Françoise Sagan.
© Vincent Capman

Au cours d'un entretien acccordé à Paris Match il déclare :

"Elle était le plus souvent faite d'imprévus, et donc amusante, stimulante, mais toujours organisée autour d'une forme de bienveillance, d'attention, d'ouverture, de compréhension, de considération et de respect de l'autre.

Il n'y avait aucune place pour l'intolérance, la haine, la méchanceté ou le mépris."

Pour lire l'intégralité de l'interview,