Luchon 2016 ! Bébés volés. Compétition. Fictions unitaires.

En Espagne, 300 000 bébés ont été volés à leurs mères pour alimenter un invraisemblable trafic d'enfants. Débutée sous Franco, dans les années 40, cette pratique s'est poursuivie bien après le retour de la démocratie et ne s'est interrompue qu'en 1987.

Dans les années 2010, le sujet des bébés volés, tabou jusqu'ici, a enfin été exhumé. Déclarés morts à la naissance, ils étaient en fait revendus à d'autres familles, avec une implication de l'Église dans ce système.

Dans les premières années de la démocratie, le trafic d'enfants s'est poursuivi, dont la vente de bébés, parfois dans des cliniques gérées par des institutions catholiques. Lorsque ces faits ont été révélés, les autorités espagnoles ont pris des mesures pour faciliter les recherches des familles. Mais de nombreuses plaintes ont été classées sans suite par la justice et l'Église fait systématiquement obstruction, selon les associations.

La première et l'une des seules personnes à avoir été poursuivie dans ce vaste scandale, la religieuse espagnole Soeur Maria Gomez Valbuena, est décédée en janvier dernier à l'âge de 87 ans, avant sa deuxième audition par la justice.

C'est de ce sujet sensible que traitera le téléfilm Bébés volés , pour France 2.

Avec Sandrine Bonnaire, Hélène De Saint Père, Philippe Lelièvre,

Amélie Remacle, Erik Stouvenaker et la participation d'Anne Alvaro.

En pleine Espagne franquiste, des enfants étaient volés à leurs mères à la naissance et revendus. L'église a continué cette pratique jusqu'en 1989.

Trente ans plus tard, une nouvelle va bouleverser son existence : les sœurs du couvent lui ont menti, son bébé était bien vivant, il a été volé et acheté peu après sa naissance, comme le furent près de 300.000 nourrissons à l'insu de leurs mères...

Luchon 2016 Bébés volés. Compétition. Fictions unitaires.

Un sujet qui n'est pas sans rappeler Philomena, le film de Stephen Frears sorti en 2014. Loin de l'Irlande dont il était question dans le film, c'est ici l'Espagne qui sert de point de départ à ce récit, basé sur des faits, hélas bien réels.

Triste réalité que ces bébés déclarés morts à la naissance et revendus sous le couvert de l'Église.

La toujours éclatante et parfaite Sandrine Bonnaire tient le rôle d'une femme espagnole réfugiée en France. Elle découvrira, trente ans plus tard, que l'enfant qu'elle croyait mort-né est bien vivant.

L'ensemble ne déçoit pas, essentiellement grâce à l'excellente prestation de chaque acteur figurant au casting.

Une fin, pour le moins attendue, ne manquera pas d'émouvoir les plus sensibles. L'existence cet odieux trafic d'enfants en Espagne n'a été porté à la connaissance de tous que dans les années 2010.