Hostel (Inspiré de faits réels !)

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Genre : horreur, gore, trash (interdit aux - 16 ans)
Année : 2006
Durée : 1h35

Synopsis : Deux étudiants américains, Paxton et Josh, ont décidé de découvrir l'Europe avec un maximum d'aventures et de sensations fortes. Avec Oli, un Islandais qu'ils ont rencontré en chemin, ils se retrouvent dans une petite ville de Slovaquie dans ce qu'on leur a décrit comme le nirvana des vacances de débauche : une propriété très spéciale, pleine de filles aussi belles que faciles... Natalya et Svetlana sont effectivement très cools... un peu trop, même. Paxton et Josh vont vite se rendre compte qu'ils sont tombés dans un piège. Ce voyage-là va les conduire au bout de l'horreur. 

La critique :

Passionné par les films d'horreur et biberonné (si j'ose dire) par les grands classiques du cinéma gore (entre autres, Massacre à la Tronçonneuse, Cannibal Holocaust et La Colline A Des Yeux), Eli Roth signe son tout premier long-métrage, Cabin Fever, en 2002. Un premier film et déjà un premier succès, tout du moins en vidéo. Eli Roth attise les convoitises d'illustres réalisateurs hollywoodiens et obtient les faveurs de Quentin Tarantino, très impressionné par la fougue du jeune cinéaste.
C'est donc sous l'égide de Tarantino qu'Eli Roth réalise Hostel en 2006. Le film est également produit par Chris Briggs, Mike Fleiss, Daniel S. Frisch, Philip Waley, Boaz Yakin et Scott Spiegel. Dès le départ, Eli Roth engage une vaste campagne publicitaire. Le scénario de Hostel serait inspiré d'une histoire vraie et plus précisément de faits réels.

Contre toute attente, la supercherie fonctionne. Il est donc question ici de vacances meurtrières se déroulant dans un pays de l'Est (plus précisément la Slovaquie) et se terminant dans la peur, la mort, les tortures, les cris et le sang. En vérité, Eli Roth s'inspire d'un site internet thaïlandais proposant à ses futurs clients la possibilité de torturer et tuer quelqu'un pour dix mille dollars.
Parallèlement, Eli Roth est choqué par la diffusion sur internet d'une vidéo montrant la décapitation de Daniel Pearl, un journaliste américain kidnappé puis odieusement assassiné par des membres d'Al-Qaïda. Eli Roth déclare alors péremptoire : "Aucun film d'horreur, aussi réaliste soit-il, ne pourra jamais retranscrire la violence et l'ignominie de tels actes". Ce sera le sujet de son second long-métrage, donc Hostel. Le film sort deux ans après Saw de James Wan.

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Les deux métrages préfigurent le retour et surtout l'avènement du torture porn au cinéma. Par la suite, Saw et Hostel vont engendrer de nombreux succédanés, la plupart du temps avariés et eux aussi inspirés (soi-disant) de faits réels : The Human Centipede (Tom Six, 2009), Captivity (Roland Joffé, 2007), Frontière(s) (Xavier Gens, 2007), Seed (Uwe Boll, 2007), A l'intérieur (Alexandre Bustillo et Julien Maury, 2007) ou encore Grotesque (Kôji, Shiraishi, 2009) sont autant de tortures porn plus ou moins réussis. Nanti d'un budget relativement modeste, Hostel va connaître un immense succès, que ce soit dans les salles ou en vidéo. Le film sera suivi par deux nouveaux épisodes, donc Hostel, Chapitre II (toujours réalisé par Eli Roth en 2007) et Hostel, Chapitre III (Scott Spiegel, 2011).
La distribution de Hostel premier du nom réunit Jay Hernandez, Derek Richardson, Eythor Gudjonsson, Barbara Nedeljakova et Jennifer Lim. 
A noter également l'apparition furtive (mais néanmoins remarquée) de Takashi Miike dans le rôle d'un riche homme d'affaires. Attention, SPOILERS ! Deux étudiants américains, Paxton et Josh, ont décidé de découvrir l'Europe avec un maximum d'aventures et de sensations fortes. Avec Oli, un Islandais qu'ils ont rencontré en chemin, ils se retrouvent dans une petite ville de Slovaquie dans ce qu'on leur a décrit comme le nirvana des vacances de débauche : une propriété très spéciale, pleine de filles aussi belles que faciles... 
Natalya et Svetlana sont effectivement très cools... un peu trop, même. Paxton et Josh vont vite se rendre compte qu'ils sont tombés dans un piège. Ce voyage-là va les conduire au bout de l'horreur. 

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Vous l'avez donc compris. Le scénario de Hostel ne brille pas vraiment par sa complexité. Néanmoins, le film possède un concept intéressant et un certain potentiel. C'est probablement ce qui explique la présence de Quentin Tarantino derrière la production du film. En hommage au réalisateur, Eli Roth établit une étrange connivence avec un bref extrait de Pulp Fiction.
Cependant, la comparaison s'arrête bien là. Certes, désormais, Hostel est auréolé du statut de film culte, tout du moins, dans la catégorie "torture porn". Est-ce une réussite ou un grand chef d'oeuvre pour autant ? Loin de là, même si le long-métrage possède aussi de solides arguments. Clairement, Eli Roth ne fait pas dans la finesse. Ainsi, la première partie du film, assez grotesque il faut bien le dire, s'apparente à un teen movie version American Pie, à l'humour grivois et égrillard.

Surtout, Hostel ancre son scénario dans une trame assez classique, à savoir le destin de trois étudiants dépassés par les événements qui surviennent. Par la suite, de nombreux tortures porn reprendront peu ou prou le même scénario. Il faudra donc patienter une bonne demi-heure et supporter les nombreuses insanités des trois principaux protagonistes avant d'entrer dans le vif du sujet.
En revanche, la seconde partie du film est nettement plus intéressante. Cette fois-ci, finis les rires sarcastiques et les goguenardises pour céder à une ambiance macabre et eschatologique. Plongés malgré eux dans l'antre de la nouvelle famille de Leatherface, nos trois jeunes étudiants sont condamnés à subir les tortures et les supplices de bourreaux psychopathes et despotiques.
L'organisation sadique et criminelle inventée par Eli Roth se déploie enfin sous une caméra ensanglantée. Le long-métrage peut s'appuyer sur plusieurs séquences gores solidement troussées. Dès lors, le film parvient enfin à transcender son sujet. Il était temps... Toutefois, force est de constater que le film n'exploite pas vraiment tout son potentiel. Hostel n'est donc pas le film extrême décrié voire même louangé par son affiche érubescente. En l'état, Hostel s'inscrit dans la continuité de Cabin Fever, à savoir une série B horrifique de facture honnête, tout à fait consommable, à condition de fermer les yeux (et les oreilles) sur sa première partie soporifique. Bref, un torture porn sympathique mais surestimé.

Note : 12/20

sparklehorse2 Alice In Oliver