Vogler : l’archetype du heros

Par William Potillion @scenarmag

Le héros qui signifie en grec servir et protéger est un personnage (masculin ou féminin) prêt à sacrifier ses propres besoins au service des autres, tout comme le berger prêt à se sacrifier pour la sauvegarde de son troupeau.
Sous l’angle de la psychanalyse, l’archétype du héros représente le Moi, l’Ego, cette part de notre personnalité qui nous permet de nous distinguer du reste de la race humaine. Le Moi, en fin de compte, est cette identité personnelle qui pense qu’elle est séparée du reste du groupe. Il est notre singularité.
Tout remonte à la séparation d’avec la mère comme l’a expliqué Freud et le voyage d’un héros ne serait finalement rien d’autre que l’histoire d’une séparation d’avec la famille ou la tribu.

L’archétype du héros représente cette recherche du Moi vers une identité, un sentiment de plénitude ou de complétude. C’est que Jung a pu décrire comme l’individuation, l’intégration non seulement du masque social (la persona), mais aussi de la part d’ombre en chacun de nous, les valeurs féminines et masculines (animus chez les hommes pour l’intégration des valeurs féminines en l’homme et l’anima chez la femme pour l’intégration des valeurs masculines) et les grands archétypes (dont l’archétype du héros n’est qu’un exemple parmi de très nombreux).

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LES ARCHETYPES DE JUNG

Dans cette quête personnelle, nous nous dévoilons des aspects de notre personnalité et découvrons des personnages dans nos rêves. Ces aspects sont d’autres archétypes tels que des précepteurs, des guides, des démons, des dieux, des compagnons (ou acolytes), des boucs émissaires, des maîtres, des séducteurs, des tentateurs, des judas et des alliés.
En fait, tous ces méchants ou anti-héros, ces tricksters (l’archétype du fripon dont Goupil le renard est une forme mythique parmi d’autres présente dans toutes les cultures), cet amoureux, cet ami et cet ennemi du héros peuvent être trouvés à l’intérieur de nous-mêmes.

Lorsqu’à un certain stade de notre vie, nous avons pu intégrer toutes ces facettes en une entité complète et équilibrée, nous avons réalisé l’individuation. Pour Carl Gustav Jung, ce cheminement personnel menant à la réalisation d’un tout (le Soi) est la raison pour laquelle cette réalisation peut être appelée individuation.

Sous un angle dramatique, le héros est le vecteur par lequel l’empathie du public peut s’installer. Dès le début de l’histoire, cette identification avec ce personnage principal (qui est aussi protagoniste pour valider la notion de héros, voir Dramatica à ce sujet) permet au lecteur de fusionner avec le héros et de voir le monde de l’histoire à travers ses yeux.
Les auteurs attribuent au héros un ensemble de caractéristiques, de traits de personnalités à la fois universels (qu’il partage avec le lecteur) et unique qui n’en font pas le même héros que le voisin – enfin à l’exception des superhéros de chez Marvel et DC Comics qui eux, par esprit de concurrence, partagent les mêmes qualités.

Les héros possèdent donc des qualités – c’est-à-dire précisément des manières d’être sans préjuger que celles-ci soient bonnes ou mauvaises. Nous pouvons identifier et surtout reconnaître ces qualités en nous-mêmes. Nous comprenons les motivations qui les animent parce qu’elles sont universelles : le désir d’être aimé, de réussir, de survivre, d’être libre, de vouloir se venger ou de réparer une injustice ou simplement de pouvoir s’exprimer, de sortir du lot.

C’est une sorte de transfert qui s’opère entre le lecteur et le personnage principal. Nous nous projetons dans la psyché du héros. Habituellement, nous repérons les qualités les plus élogieuses comme la confiance en soi mais nous pouvons tout aussi bien identifier des sentiments plus sombres comme la lâcheté (si celle-ci est par exemple la faille dans la personnalité du héros).

C’est ainsi que le héros devrait posséder des qualités, des émotions et des motivations partagées par le plus grand nombre, c’est-à-dire des expériences universelles que chacun d’entre nous a au moins rencontrées une fois dans sa vie : le désir de vengeance, la colère, la volupté, un esprit de compétition, un idéal, du cynisme ou une désespérance.

Mais pour ne pas en faire un stéréotype, votre héros doit posséder aussi des caractéristiques qui vont le rendre unique. C’est un des grands avantages des archétypes : vous avez un personnage clefs en mains auquel vous donnez quelques traits de caractère qui vont le rendre unique.
Parmi ces traits de caractère, il y a cette faille, ce défaut de personnalité qui rend votre héros bien plus humain et au comportement parfois imprévisible.

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L’IMPORTANCE DE LA FAILLE CHEZ VOTRE PERSONNAGE
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Votre personnage principal doit être habité de qualités et de motivations contradictoires pour en faire un être de fiction crédible. Il peut être à la fois confiant et suspicieux, plein d’espoirs et l’instant suivant désespéré… Tout dépends des situations dans lesquelles il se trouve.

L’arc dramatique du héros

S’il y en a un qui doit évoluer au cours de l’histoire, c’est bien le héros. C’est une des caractéristiques d’un protagoniste, sa personnalité doit changer. Même James Bond, depuis Daniel Craig, est un personnage qui évolue.

L’aventure d’un héros doit lui apporter des révélations sur lui-même et une certaine sagesse. Il doit tirer des leçons des épreuves qu’il traverse. Bien plus intéressante est la description de l’apprentissage entre le protagoniste et son mentor (un autre archétype) ou la découverte de l’amour ou encore ce que la relation entre le protagoniste et son antagoniste peut apporter au protagoniste.
Nous apprenons énormément de choses des autres.

Une des fonctions liées au protagoniste est qu’il fait avancer l’intrigue. C’est sa volonté, ses désirs, ses décisions qui font avancer l’histoire.
En particulier au moment de l’ultime confrontation avec l’antagoniste (autrement dénomée climax), votre héros devra faire face seul à son plus terrible ennemi (même s’il s’agit de lui-même). Le héros est en charge de son destin, ne le sortez pas d’une situation compliquée avec un Deus Ex Machina. Autrement dit, votre héros devra assumer ses responsabilités à un moment donné de l’histoire, pas question pour lui de déléguer.

Le sacrifice du héros

Joseph Campbell insiste sur cette marque qui distingue un personnage quelconque du héros : le sacrifice.
Le sacrifice est la volonté d’abandonner quelque chose de valeur (y compris sa vie) au nom d’un idéal ou pour la communauté.  Le sacrifice peut être considéré comme un acte de sanctification (on est aujoud’hui et peut-être à la recherche de nouveaux dieux, après tout) mais c’est aussi une reconnaissance de la dette que l’humanité a envers un univers spirituel, les dieux ou la nature.
Le sacrifice est peut-être aussi cette volonté de trouver le sacré dans notre quotidien. La recherche du Graal ou d’un sanctuaire sacré est un sacrifice, par exemple.

Le concept de la mort est intime à celui de héros. Qu’elle soit réelle, symbolique ou simplement menaçante ; Qu’elle prenne la forme d’enjeux élevés pour le héros, d’une relation amoureuse ou d’une aventure, il y a toujours au cœur de l’histoire une confrontation avec la mort dont le héros peut sortir vainqueur  (vivant) ou bien échouer (mourir). C’est évidemment un concept supérieur à celui assez simple après tout de vie ou de mort.
Le héros fait face à un dilemme. Le choix qu’il fera sera peut-être pour lui une renaissance ou bien une mort mais pas nécessairement physique.

La mort du héros est un concept généralement compris comme un moyen de transcender la mort en offrant sa vie pour une cause, un idéal ou la communauté. Bien souvent, il s’agit de l’accomplissement du processus d’individuation (Jung) qui permet au héros de renaître avec une nouvelle vision du monde, plus en adéquation avec sa vraie nature. C’est une mort symbolique et une renaissance qui est une nouvelle façon d’être au monde, plus conforme aux véritables aspirations du personnage.
Cela peut être compris aussi au sens que le bouddhisme donne à l’éveil, à celui qui a trouvé la voie de l’illumination par lui-même.

Le héros est par ailleurs conscient que sa quête (l’aventure que vous allez faire vivre à votre personnage principal) implique du danger, une perte ou la mort et il en accepte la possibilité. Lorsque le héros accepte de prendre en charge son problème à la fin de l’acte Un, il sait qu’il encourt un grave danger, qu’il prend un risque.
Lorsque que Frank Galvin (Le Verdict de David Mamet et Barry Reed d’après le roman de Barry Reed) prend en charge le cas de Deborah Ann Kaye (victime d’une grave négligence médicale), il sait que ce sera la lutte du pot de terre contre le pot de fer mais l’enjeu pour lui est si fort (et il ne s’agit pas seulement de sortir de l’alcoolisme) qu’il en accepte le risque.
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Une étape importante dans la vie d’un héros est le retour au pays, le retour à l’équilibre initial. Fort de l’expérience acquise lors de son aventure qui lui a permis de franchir le seuil d’un monde qu’il ne connaissait pas et d’en revenir plus fort, plus expérimenté, plus sage, le héros partagera volontiers ce savoir nouvellement acquis avec le reste de la communauté.
Cette vision du voyage du héros est très globale et peut être interprétée de différentes manières par les auteurs. La poursuite d’un idéal a pour but, par exemple, le bien commun mais à un niveau plus intime, plus personnel, ce peut être la réunification d’une famille.

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Les actes héroïques ne sont pas du seul apanage de l’archétype du héros. D’autres archétypes comme le mentor (dont la fonction est toute autre de celle du héros) peuvent montrer parfois un acte d’abnégation tel qu’il leur confère le statut de héros.
Obi Wan Kenobi, par exemple, se sacrifie pour permettre à Luke de s’échapper de l’Etoile de la Mort. Dans ce geste, il porte le masque du héros alors que ce n’est pas sa fonction dans l’histoire.

Une technique de création à partir d’archétypes est d’utiliser les caractéristiques de plusieurs archétypes et de les réunir en un seul personnage (auquel vous pourriez attribuer des traits de caractère de votre cru pour le rendre plus conforme à votre intrigue).
C’est ainsi que rien n’empêche un méchant de l’histoire de faire montre d’héroïsme si cela trouve un écho dans votre intrigue. Après tout, les archétypes sont les expressions de parties de notre propre personnalité, alors pourquoi pas celle de nos personnages ?

La faille du héros

Un personnage a besoin d’être humanisé. Cela le rend crédible. Lorsque le personnage principal d’une histoire est défié de surmonter ses doutes, ses erreurs, sa culpabilité (réelle ou ressentie), un trauma lors de sa tendre enfance ou la peur de s’engager par crainte de son propre futur, l’empathie trouve un terrain fertile pour croître et rendre attachant ce personnage.
Ses faiblesses, ses imperfections, ses particularités, ses fautes rendent immédiatement un personnage bien réel et plus un personnage a des problèmes personnels somme toute assez universels, plus le lecteur l’appréciera.

La faille dans la personnalité d’un personnage est souvent à la source de son arc dramatique.
Le personnage doit en effet évoluer entre le début et la fin de l’histoire. Il doit en quelque sorte devenir un être meilleur.
A lire :
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 1
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 2
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 3
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 4
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 5
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 6
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 7
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 8
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 9
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 10
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 11
L’ARC DRAMATIQUE DE VOTRE PERSONNAGE – PART 12

Cette faille est une imperfection ou une incomplétude (peut-être qu’il manque au héros quelqu’un à aimer et qu’il soit à la recherche de cette pièce manquante pour qu’il soit un personnage entier).
Ce défaut majeur dans la personnalité du héros doit souvent être gommé avant qu’il puisse espérer réussir la mission qu’on lui a confiée.
Ce qu’il faut noter est que ce problème personnel est une force qui agit sur le déroulement de l’histoire. Christoper Vogler prend l’exemple des contes de fées où la mort ou l’enlèvement d’un proche fournit à l’histoire son élan et que celle-ci continuera tant que l’équilibre familial, par exemple, n’a pas été restauré soit par la création d’une nouvelle famille soit par la réunion de la famille décomposée.

Une approche plus moderne cependant est de restaurer ou de compléter une personnalité déficiente, par exemple lorsque le protagoniste n’est plus capable d’aimer ou de faire confiance. Ce peut être n’importe quel défaut même des défauts qui ne devraient pas porter à trop de conséquences comme un manque de patience mais qui pour le protagoniste l’empêche de s’accomplir pleinement.
Gardez à l’esprit que le lecteur adore ces personnages en prise avec des problèmes de personnalité qu’ils parviennent à surmonter. Edward Lewis dans Pretty Woman, par exemple, découvre une chaleur humaine auprès de Vivian. Cette dimension que cachait son masque social l’empêchait d’être lui-même et somme toute heureux. Il lui manquait quelque chose dans sa vie que Vivian lui a permis de découvrir. En s’accomplissant pleinement auprès de Vivian en devenant son Prince Charmant, cela permet aussi à Vivian de connaître un arc dramatique qui lui permettra de gagner une estime d’elle-même et d’échapper à la prostitution.

Les différents héros

L’archétype est un concept flexible et le héros en tant que tel peut se présenter sous différentes saveurs. Il peut lui arriver aussi selon la situation d’arborer le masque d’un autre archétype, métamorphe ou mentor par exemple.
A lire :
ARCHETYPE : LE METAMORPHE – PART 1
ARCHETYPE : LE METAMORPHE – PART 2

Habituellement montré sous son meilleur jour, le héros peut aussi exprimer des valeurs négatives où l’aspect le plus sombre de sa personnalité peut prendre le dessus selon les circonstances.
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LES ARCHETYPES DE JUNG

D’un point de vue structurel, le héros est d’abord un personnage qui ignore qu’il est le héros d’une histoire. Après l’incident déclencheur, un appel à l’aventure lui est soumis (structurellement dénommé Call to Adventure) par un personnage ou un événement (structurellement dénommé Héraut – un autre type d’archétype).
Le personnage principal refusera dans un premier temps cet appel (c’est le Refusal of the Call). Certaines motivations nécessaires devront être trouvées pour qu’il s’engage enfin dans l’aventure, qu’il prenne en charge son problème (généralement avec l’aide du mentor qui le prépare psychologiquement ou physiquement à cette aventure).
Sachez cependant qu’un héros malgré lui tout au long d’une aventure n’apporte pas une expérience dramatique très pasionnante.

L’anti-héros

L’anti-héros est un type de héros un peu particulier. Il est surtout considéré comme tel aux yeux de la société, la nôtre comme celle de l’univers fictif. Le lecteur continue cependant de s’identifier à lui parce que nous avons tous connu des moments dans notre vie où nous nous sommes sentis rejetés ou rebelles, où nous avons refusé d’entrer dans un moule dont nous ne voulions pas.

Il existe l’anti-héros qui se comporte comme un héros mais avec une touche de cynisme ou bien une blessure qu’il traîne avec lui depuis longtemps et qui influe sur son comportement et sa relation aux autres comme le Rick Blaine de Casablanca.
Et vous avez le héros tragique comme Macbeth qui n’est pas quelqu’un que l’on admire forcément et dont les actes peuvent être critiquables mais qui n’en est pas moins la figure centrale de l’histoire.

L’anti-héros blessé par la vie comme la superhéroïne Jessica Jones ont rejeté la société ou ont été rejetés par elle. Tout comme Robin des bois, ils attirent la sympathie des lecteurs et de nombre de personnages dans leurs histoires, mais ils n’en restent pas moins des parias.
Nous aimons ces personnages justement parce qu’ils se sont rebellés et par anti-héros interposé, nous faisons de même en sécurité.

Le héros tragique est clairement un héros à la personnalité déficiente. Il n’a jamais vaincu ses démons intérieurs qui l’ont détruit. Cela ne l’empêche pas d’être charmant et de posséder d’admirables qualités mais en fin de compte, ses faiblesses l’emporteront toujours.
Nous avons avec cet héros tragique la véritable catharsis telle que la décrivait Aristote. Avec eux, nous nous livrons à une véritable purification de nos émotions et de nos passions lorsque nous assistons à la destruction de Tony Montana (Scarface) ou de Theresa Dunn  dans A la recherche de Mister Goodbar.

Christopher Vogler est un disciple de Joseph Campbell. Résumons sommairement la pensée de Campbell : Au début de l’histoire, le héros est intégré à un groupe, une communauté et son voyage l’emmène dans un pays inconnu dont il ne connaît aucune règle (et il devra les apprendre). La structure de l’histoire se découpe en un acte Un relatant la séparation du groupe (et ce groupe peut prendre évidemment n’importe quelle forme) ; l’acte Deux décrit l’aventure en solitaire dans ce pays sauvage (parce qu’inconnu et étranger au héros) loin de sa communauté et généralement, l’acte Trois concernne la réintégration éventuelle dans la société, son monde ordinaire. Bien sûr, le héros n’est alors plus le même : cette aventure peut ainsi être considérée comme un voyage initiatique.

Mais il existe aussi le héros solitaire : Shane de L’homme des vallées perdues ou Ethan Edwards de La prisonnière du désert sont de tels héros. Dans ce cas, ce personnage débute l’histoire hors de la société des hommes. Ils sont solitaires par nature. La structure est quelque peu inversée : l’acte Un décrit l’arrivée dans le groupe ou la communauté ; l’acte Deux illustre leur participation dans les guerres intestines de la communauté et dans l’acte Trois, ils retournent à leur solitude dans les étendues sauvages.
Notez alors que l’univers inconnu qu’ils pénètrent est celui  que nous pouvons considérer comme la normalité. Mais pour eux, cette normalité que nous voudrions avec tant de sincérité leur imposer est par trop insupportable.
Reconsidérez Ethan Edwards lors de l’épilogue de La prisonnière du désert : il se tient à l’écart des joies et du réconfort que pourrait lui apporter cette famille réunie.
Il y a fort peu à faire en fin de compte pour adapter ce type de héros solitaire à n’importe quelle figure de personnage comme par exemple une personne qui s’est émotionnellement isolée suite à un trauma dans son enfance et qui doit renouer avec les relations aux autres pour recouvrer sa vraie nature.
Maintenant, c’est à vous en tant qu’auteur de laisser le choix à votre personnage principal de renouer avec le monde ou de le couper de ce monde et l’autoriser à retrouver son équilibre initial.

L’arc dramatique est un composant narratif que l’on s’attend à trouver ne serait-ce que chez le personnage principal. En sachant, cependant, que votre histoire serait beaucoup plus riche si plusieurs de vos personnages pouvaient suivre leur propre changement de personnalité au cours de l’histoire.
Il existe pourtant un type de héros qui ne change pas. Il a atteint une sorte de perfection. James Bond (au moins jusqu’à Daniel Craig) ou Axel Foley , par exemple, agissent héroïquement mais une de leurs fonctions est de transformer, de transfigurer les autres par leur simple présence (ou influence).

Une âme en transformation, voilà ce qu’est ce voyage du héros, finalement.