Florence et la Galerie des Offices 3D, une renaissance mitigée

Florence et la Galerie des Offices 3D, une renaissance mitigée

Après le succès du très beau documentaire Les musées du Vatican 3D, de la chaîne câblée italienne Sky Arte HD, les cinémas ont diffusés pendant une semaine du 28 janvier 2016 au 20 février 2016, un documentaire sur Florence utilisant la même technologie pour retransmettre les œuvres d’art en trois dimensions et qui nous avait bluffé. Malheureusement, le choix artistique choisi est décevant. Florence et la galerie des offices 3D n’arrive pas à la cheville de son aînée.

Florence et la galerie des offices 3D nous emmène dans les rues, les places, les ponts et les musées de Florence, berceau de la renaissance italienne. Conté par Laurent de Médicis, l’histoire de la ville nous transporte sur les traces des plus grands artistes italiens.Florence et la Galerie des Offices 3D, une renaissance mitigée Vue extérieure de la Galerie des Offices

A la richesse des œuvres présentées par Les musées du Vatican 3D, Florence et la galerie des offices 3D opposent une pauvreté incompréhensible, choisissant de revenir sur quelques œuvres majeures, y revenant à plusieurs reprises et ignorant de donner une vue d’ensemble des collections. Les huit mille mètres carrées de la Galerie des Offices sont réduits à peau de chagrin. A la fin du documentaire, on se demanderait presque ce qu’est la Galerie des Offices d’ailleurs. On ne nous présente jamais les lieux d’expositions alors que l’on abuse de vue aérienne de la ville pour présenter la Piazza della Signora ou le Ponte Vecchio. Sites magnifiques, intéressant pour cerner ce qui se joue en architecture, certes, mais sur lesquels on s’attarde trop au lieu de s’attarder sur les œuvres d’arts. La narration, assurée par l’acteur Simon Merrels, est une hagiographie à la gloire de Laurent de Médicis, qui s’il est personnage éminemment central de la Renaissance, supplante les acteurs artistiques eux-mêmes et dont on ignore volontairement les aspects plus sombres.Florence et la Galerie des Offices 3D, une renaissance mitigée La naissance de Vénus de Sandro Botticelli

On sent un sous-texte idéologique prégnant visant à montrer les bienfaits des financiers, d’hier comme d’aujourd’hui pour l’art, cette culture du mécénat qui confisque au peuple et à la nation, l’accès à la culture. Rajoutons que le jeu de l’acteur est particulièrement cabotin, croyant jouait du Shakespeare malgré les tirades les plus banales. Il reste que l’on tente de se consoler en admirant les chefs d’œuvre de Sandro Boticelli, Le printemps et surtout La naissance de Vénus, La tête de Méduse de Le Caravage ou encore L’annonciation de Léonard de Vinci. Antonio Natali (Directeur de la Galerie des Offices), Marco Ciatti (Conservateur de l’Office de la Pierre dure) et Arturo Galansino (Directeur du Palais Strozzi) interviennent chacun leur tour pour exposer les théories iconographiques des œuvres, enjoignant les spectateurs à regarder au-delà des apparences, insistant sur la nécessité de se renseigner sur les artistes pour appréhender correctement une œuvre. Un point de vue que l’on tempérerait, une œuvre pouvant être appréciée sans connaissances particulières dans le secret des remous qu’elle crée à notre âme. Concernant L’adoration des mages de Léonard de Vinci, l’idée de procéder à l’autopsie d’une œuvre inachevée est la bonne idée du documentaire permettant d’appréhender le processus créatif du génie.Florence et la Galerie des Offices 3D, une renaissance mitigée L’annonciation de Léonard de Vinci

Florence et la galerie des offices 3D est un voyage inachevé qui laisse un goût de trop peu tout autant que, malencontreusement, il ne donne pas envie d’y revenir après avoir subi la litanie mégalomane du Laurent de Médicis de pacotille mis en scène. Ces reportages restent néanmoins, à notre avis, une bonne alternative pour ceux qui n’auraient pas les moyens d’aller voir sur place et un outil de vulgarisation intelligent et accessible au grand public. Nous ne pouvons que souhaitez davantage d’initiatives de ce type.

Boeringer Rémy

Retrouvez ici la bande-annonce :