La 66ème édition de la Berlinale s’est ouverte avec la projection du nouveau film des frères Coen, Avé César !, et son casting de rêve : George Clooney, Josh Brolin, Scarlett Johansson, Ralph Fiennes, Jonah Hill, Tilda Swinton, Channing Tatum et Alden Ehrenreich.
Dans ce long-métrage, ils recréent le Hollywood de la grande époque – celui des années 1950 – et décrivent la folle journée d’Eddie Mannix (Josh Brolin), employé par un grand studio hollywoodien pour régler les problèmes, étouffer les scandales et gérer les caprices des stars. Il est notamment chargé de retrouver Baird Withlock (George Clooney), acteur d’un péplum, kidnappé par un groupe de militants communistes.
Ceux qui ont eu la chance de le découvrir semblent sous le charme et saluent une comédie légère et élégante, comme les frères Coen savent les trousser.
Pour notre part, nous sommes arrivés trop tard dans la capitale allemande pour pouvoir assister à la projection du film. A la place, nous avons assisté à l’ouverture de la section “Panorama” et à la projection du film tchèque Ja, Olga Hepnarova de Tomas Weinreb et Petr Kazda. Autant le dire tout de suite, c’était nettement moins fun.
L’oeuvre raconte l’histoire vraie d’Olga Hepnarova, une jeune femme dépressive et misanthrope, essayant d’affirmer coûte que coûte son indépendance et sa différence dans la Tchécoslovaquie communiste des années 1970. Une entreprise qui va l’entraîner irrémédiablement vers la folie.
Le fond n’est donc pas franchement joyeux, et la forme n’arrange rien : un noir et blanc oppressant, des plans fixes étouffants, des symboles d’enfermement dans chaque image et un rythme assez lancinant, pour décrire l’atmosphère d’une époque et l’humeur du personnage principal. Cela dit, l’ensemble est plutôt bien fait et, malgré un récit qui tend à s’essouffler à mi-parcours, on devient vite fasciné par le personnage d’Olga Hepnarova, dont on ne sait jamais vraiment s’il faut la considérer comme une victime ou un monstre, une figure sacrificielle ou une excentrique atteinte de délire de la persécution, une femme lucide ou une illuminée. Dans le rôle, la jeune Michelina Olszanska, est une révélation. Elle donne chair à cette femme rebelle et insoumise, qui devient ici le symbole d’une aliénation sociale forte.
Deux ouvertures, deux films radicalement opposés… L’un drôle, plein de fantaisie et de glamour, l’autre, dramatique, austère et glaçant. Lequel donne vraiment le ton de cette sélection 2016? On le découvrira dès demain, avec la découverte de la suite de la sélection…
Au programme notamment, les nouveaux films de Jeff Nichols (Midnight special), Denis Côté (Boris sans Béatrice), Eugène Green (Le fils de Joseph) et Kiyoshi Kurosawa (Creepy).