Chair De Poule (Goosebumps)
Sorti le 10 février 2016
1h44
Aventure / Comédie / Epouvante / Horreur
De Rob Letterman Avec Jack Black, Dylan Minnette, Odeya Rush...
Distribué par
Zach Cooper vient d’emménager dans une petite ville, et il a bien du mal à se faire à sa nouvelle vie... jusqu’à ce qu’il rencontre sa très jolie voisine, Hannah, et se fasse un nouveau pote, Champ. Zach découvre rapidement que la famille d’Hannah est spéciale : l’énigmatique père de la jeune fille n’est autre que R.L. Stine, le célébrissime auteur des bestsellers horrifiques Chair de poule. Plus bizarre encore, les monstres que l’écrivain met en scène dans ses romans existent bel et bien. Stine les garde prisonniers à l’intérieur de ses manuscrits. Mais lorsque les créatures se retrouvent libérées par erreur, Zach, Hannah, Champ et Stine sont les seuls à pouvoir sauver la ville…
Si vous avez grandis dans les années 90, vous avez forcément connus Chair de poule, que ce soit la version en livre ou que ce soit la série qui passait sur France 2.
Et comme un grand enfant, vous avez certainement sauté au plafond en apprenant l’adaptation au cinéma, que ce soit de joie ou d’effroi.
On y croit sincèrement en la capacité du studio Sony à faire une adaptation réussie de l’univers de Chair De Poule, et au démarrage du film, on y croit toujours. Mais rapidement, on déchante au vu de la médiocrité de cette adaptation.
Bien sûr, on n’a plus le même regard de quand on avait dix ans et quand on arrive bientôt à 30, mais l’on garde tout de même un bon souvenir de la série et l’on peut trouver plaisant de retrouver Chair De Poule au cinéma.
Mais lorsque l’on voit au démarrage que le film sort de Sony animation, on peut déjà craindre le pire, car question budget et public ciblé, ce ne sera pas la même chose.
Mais c’est surtout quand on voit qu’un film de 1h44, va mettre 30 minutes avant de rentrer dans le vif du sujet, que l’on connaissait déjà à travers la bande annonce, sans compter les dix minutes de générique de fin. Mais c’est après les 30 premières minutes que l’on est achevé par ce film et que le désespoir est complet.
Déjà, quand l’on voit la tête des CGI, on hurle à l’arnaque tellement ce n’est pas de qualité et du niveau d’un film pour le cinéma. On est presque sur la qualité des films de série B voir de série Z. On pourrait aller plus loin en se disant que les effets spéciaux de la série étaient de meilleure qualité même si à l’époque, on n’était pas en présence d’effets numériques.
On se retrouvera donc devant une adaptation très faiblarde avec un scénario qui ne tient que par ce que l’on a pu voir dans la bande annonce, le reste n’étant que du remplissage dont le seul intérêt est de manquer totalement d’imagination et d’être prévisible à des kilomètres. Le scénario est d’une platitude et manque totalement de rythme, et il semble que les scénaristes aient pris l’habitude de prendre des raccourcis grossiers, ne faisant que cumuler les faux raccords et les erreurs scénaristiques. Rien que le coup du livre qu’il faut ouvrir avec une clé et comme par hasard, un autre livre s’ouvre tout seul sans la clé, reflète un manque de cohérence, et ce ne sera pas la seule étrangeté dans ce film.
Rob Letterman réalise cette adaptation de Chair De Poule pour le cinéma, lui qui avait déjà sévis avec Les Voyages De Gulliver. Il ne faut pas se demander pourquoi ce réalisateur a mis 5 ans avant d'avoir de nouveau un film à son actif. La réalisation de Rob Letterman colle à la qualité des CGI du film, c’est-à-dire, que l’on n’a pas du tout de quoi faire pour le cinéma et qu’on a de la qualité de série Z. Avec son cumul de plan fixe et de plan large, on ne pourra pas dire qu’il y a eu une grande recherche pour la réalisation et même pour la direction des acteurs qui semblent être tout aussi perdus que le réalisateur.
Tout comme les souvenirs de son enfance, il y a Jack Black qui un temps faisait rire et qui depuis ne fait plus que des comédies où il n’est plus que grimaces et tics. Et pourtant, dans Chair De Poule, il s’est un peu calmé mais cela n’empêche pas que son jeu d’acteur est affreusement mauvais (d’ailleurs c’est l’une des choses qui font peur dans ce film), et le reste du casting n’est pas meilleur que lui.
Mais l’on pourrait tout de même émettre une petite réserve sur Odeya Rush, qui semble être la seule à prendre cela au sérieux et apporte tout de même un peu de fraîcheur et un réel jeu d’acteur dans ce film.
Chair De Poule au cinéma était la mauvaise idée de l’année. On pouvait s’attendre à quelque chose de plaisant et l’on se retrouve devant un film totalement brouillon dans lequel on a claqué un maximum de personnages qui avaient pu vous empêcher de dormir dans votre jeunesse. Il est clair que cette adaptation n’est pas faîtes pour les fans de la série de livre ou la série télévisée, il s’agirait plutôt d’une adaptation pour la nouvelle génération (on ne sait jamais, on pourrait leur revendre des livres derrières). Mais même si l’on prend cela en compte, pour n’importe qui, Chair de poule ne fait que transpirer que la médiocrité, un manque sérieux d’idée et de cohérence scénaristique, d’autant plus lorsque l’on est achevé par des CGI de mauvaises qualités. On s’étonne de retrouver Jack Black, pas que sa présence est étonnante mais plutôt le fait qu’il s’est pas mal calmé dans ce film, réduisant au maximum ce qui finissait par agacer bon nombre de spectateurs. Mais le jeu n’est pas de qualité pour presque l’ensemble du casting, en dehors d’Odeya Rush, qui représente la seule source de lumière au bout de ce long tunnel de nullité.