Deadpool (2016) de Tim Miller

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Le retour de "Deadpool" tant annoncé comme l'anti-héros chez les super-héros Marvel... Retour, en effet puisqu'il avait déjà été aperçu, déjà incarné par Ryan Reynolds, dans "X-Men Origins : Wolverine" (2009) de Gavin Hood. L'acteur Ryan Reynolds en fait d'ailleurs des tonnes pendant la promo pour tenter (enfin ?!) de sortir la tête de l'eau. Déjà présent à multiples reprises dans des superproductions il n'a jamais réussi à faire sa place, d'autant plus après le râtage "The Green Lantern" (2011) de Martin Campbell, film qu'il dénigre ouvertement en conférence de presse comme dans le film "Deadpool". Il faut dire que le personnage créé par Rob Liefeld et Fabian Nicieza (et non pas par Stan Lee malgré son caméo habituel) a de quoi séduire, un super-héros déjanté et au cynisme hilarant comme on en a pas vu depuis le sous-estimé "Hancock" (2008) de Peter Berg...

Note :

Censure en prime aux Etats-Unis et en Chine, un "petit" budget de 50 millions de dollars (soit 3à 5 fois moins que les précédents Marvel), une promo dantesque qui promet un film en adéquation avec son super-héros, soit fun, enragé et subversif. Pour se faire un réalisateur débutant, Tim Miller, surtout spécialiste des Effets Spéciaux mais surtout le duo Rhett Reese et Paul Wernick à qui ont doit le scénario de l'excellent "Bienvenue à Zombieland" (2009) de Ruben Fleischer. Le rythme est saccadé, mauvais point, la faute aux flashbacks trop nombreux alors qu'un seul aurait suffit en début de film. Ensuite les fans du comics risquent de tiquer sur les modifications effectuées dont le personnage de Vanessa Carlysle alias Copycat (interprétée par la sensuelle Morena Baccarin) qui passe de mutante à simple fiancée du héros. Sinon rien d'exceptionnel finalement, le récit est typiquement Marvel et surtout le côté subversif reste très maitrisé et ne dépasse la limite que de très rares fois. Par contre, il use et abuse du très facile vocabulaire pipi caca. Dommage, dans le côté humour noir et cynisme on aurait aimé plus intelligent et plus percutant. Le méchant (Ed Skrein vu dans la série "Games of Thrones") manque d'un soupçon de charisme, tandis qu'on est presque déçu de voir la méchante interprétée par Gina Carano, cantonnée dans des caricatures d'elle-même depuis pourtant son premier rôle dans le sous-estimé "Piégée" (2011) de Steven Soderbergh. Et on s'étonne de passer au manoir du professeur X pour y voir une maison fantôme et seulement deux pensionnaires. À croire que Marvel ne croit pas forcément ni en Deadpool ni en Ryan Reynolds. Bref le film hors sentiers battus tant promis n'est pas encore là. Trop calibré, manque d'audace... Néanmoins ça reste un film divertissant et sympathique malgré le sentiment de s'être fait trompé sur la marchandise.