Les Innocentes (2016) de Anne Fontaine

La réalisatrice Anne Fontaine construit une filmographie riche et de plus en plus intéressante, après la comédie "Gemma Bovery" (2014) elle signe pour la prmeière fois un drame historique au sujet aussi grave que tragique. L'histoire vraie d'un couvent catholique en Pologne en 1945 où les nonnes ont due subir 20 meurtres et 25 viols... Le scénario s'inspire du récit véridique de Madeleine Pauliac, résistante et médecin de l'Hôpital français de Varsovie... Comme trop souvent, le scénario prend des libertés avec les faits, ou du moins retranscrit maladroitement certains passages. Néanmoins le film est d'une justesse assez remarquable et les choix techniques de la réalisatrice reste en adéquation avec un histoire difficile. L'héroïne est incarnée par la jeune et belle Lou De Laâge qui joue ici son vrai premier rôle et son premier vrai rôle de femme, elle qui devait partager l'affiche avec Joséphine Japy dans un énième rôle d'ado dans l'excellent "Respire" (2014 ) de Mélanie Laurent. A ses côtés on trouve aussi Vincent Macaigne, abonné aux personnages lunaires dans des films d'auteurs il offre là une performance à saluer dans un rôle de composition inhabituel pour lui.

Les Innocentes (2016) de Anne FontaineLes Innocentes (2016) de Anne FontaineNote : Innocentes (2016) Anne FontaineInnocentes (2016) Anne FontaineInnocentes (2016) Anne Fontaine

Pour le rôle des nonnes, Anne Fontaine choisit des actrices polonaises très connues en leur pays. Agata Buzek (qui lu Victor Hugo chaque jour pour se familiariser avec le français !) qui a été repérée dans le film d'action "Crazy Joe" (2013) de Steven Knight ! Moins surprenant, avec une réelle filiation, les actrices Agata Kulesza et Joanna Kulig ont été vu dans le chef d'oeuvre oscarisé "Ida" (2014) de Pawel Pawlikowski (meilleur et plus beau film 2014 !!!)... D'ailleurs on pense évidemment à ce dernier film magnifique pour quelques paramètres, la neige, la religieuse, le passé troubles de 39-45... Mais plus que le drame horrible vécue par les Soeurs la réalisatrice a surtout voulu explorer les thématiques de la maternité et de la foi. C'est à la fois le point fort et le point faible, car comment passer outre l'horreur des crimes ?! En effet nous ne voyons jamais les conséquences de ces violences outre le fait de donner la vie ! Jamais il est fait allusion aux meurtres, bien au contraire. Tout repose donc sur la détresse morale et psychologique de ces nonnes perdues dans un pays en proie au système soviétique. Le plus gros soucis résidant dans un happy end aussi maladroit que mal avisé. Oui à la compassion mais il ne faut pas occulter les persécutions dont serotn victimes (encore) ces nonnes par le régime polonais après 1945... D'ailleurs, tourné en Pologne, l'équipe devra tourner dans un couvent désaffecté car aucun couvent polonais n'a désiré accueillir le tournage. Néanmoins la mise en scène intimiste et intelligente de Anne Fontaine reste idéale vis à vis du sujet. Les actrices sont merveilleuses dans des roles très difficiles et les caractères des différentes nonnes évitent l'écueil de la démagogie. Bon point pour le personnage dui médecin joué par Vincent Macaigne, seul mâle, qui apporte un ton et un angle qui évite le sens unique et qui donne un peu de légèreté. Pas parfait mais Anne Fontaine signe un drame à la fois beau et tragique.

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