Zootopie, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Imaginez une ville peuplée d’animaux maintenant civilisés … évidemment, seuls les studios Disney pouvaient nous offrir cela à l’écran et ils vont bien au bout de leur concept avec le très sympathique Zootopie.

Evidemment, vous ne pouvez pas avoir échappé à l’extrait hilarant qui a inondé internet et qui a servi de bande-annonce au cinéma, déclenchant à chaque fois sourires et fous rires, avec ce bureau des immatriculation géré par des paresseux. Certes un extrait réussi mais qui peut cacher la pauvreté du film qui se trouve derrière. Soyons clair, il s’agit effectivement de la scène la plus drôle du film … mais elle n’illustre en rien sa richesse et n’est qu’un aperçu de la bonne humeur que Zootopie dégage.

Car derrière cette scène avec les paresseux se cache un véritable univers et une histoire bien écrite. On pouvait craindre un petit peu avec la présence de l’un des réalisateurs des Mondes de Ralph à la barre, mais il y a aussi l’un des réalisateurs de Volt et de Raiponce pour l’accompagner et l’association des deux porte un film aussi inventif que maîtrisé, qui va aller au bout de son concept.

Zootopie se déroule ainsi dans un monde où les animaux ont évolué, où les proies et les prédateurs vivent en harmonie ou presque et où chacun participe à rendre le monde vivable, un peu comme le notre. Oui, Zootopie est une face à peine déformée du monde où nous vivons avec ses popstars, ses politiciens véreux et surtout où chacun doit trouver sa place. Et c’est le cas de la lapine Juddy Hopps qui veut à tout prix devenir policière et échapper à la carrière d’agriculteur de ses parents. Et pour faire ses preuves, elle va devoir faire équipe avec un renard, arnaqueur de première classe.

Car bien que l’utopie veuille que chacun vive en harmonie, les préjugés sur les caractères et capacités de chacun sont toujours là et sont difficile à dépasser. Et quoi que l’on dise, il y a toujours les prédateurs d’un côté et les proie de l’autre … différence accentuée par l’enquête que Hopps va mener et qui va découvrir que des prédateurs disparaissent, l’amenant à découvrir les différents recoins de Zootopie. Un discours à la morale sur la tolérance et le dépassement des classes imposées par la société bien amenée dans un récit policier qui va également ravir les adultes.

En effet, le film dispose évidemment de tout ce qu’il faut comme message, gags et mignonitude pour les enfants, mais les parents ne seront pas lésés, loin de là avec la représentation du monde contemporain et ses nombreux clins d’œils cinématographiques (dont le Parrain pour le plus connu mais il y en a bien d’autres pour les fans de cinéma, de séries, de films noirs et de Disney) mais aussi des allusion à l’actualité (Lehman Brothers, …). Tout cela dans un monde aux subtilités qui devraient être un bonheur à la seconde vision pour voir comment ce monde est adapté aux différents animaux.

Coloré à souhait mais avec des personnages bien caractérisés auxquels on s’attache tout au long de l’enquête certes prévisible mais menée à un bon rythme et avec tout ce qu’il faut de personnages drôles et de rebondissement pour garder notre attention pendant tout le film, Zootopie est un divertissement très agréable et loin d’être bête qui nous laisse un bon sourire en sortant de la salle qui montre que Disney n’est pas enfermé dans une tour de princesse mais reste au cœur de notre société.