Giselle Motta, Franco Masini, Gastón Cocchiarale
Production Argentine, Espagnole
Phénomène actuel en Argentine avec plus de 2 millions de spectateurs à la 5 ème semaine, El Clan revient sur une affaire qui a traumatisé le pays dans les années 80. Pablo Traper o a coécrit et produit le film, en partenariat avec la société de production El Deseo, dirigée par les frères Agustín et Pedro Almodóvar.
Véritable succès cinématographique sur le plan national,
Le Lion d'argent du meilleur réalisateur lors de la 72 ème Mostra de Venise.
Dans l'Argentine du début des années quatre-vingt, un clan machiavélique, auteur de kidnappings et de meurtres, vit dans un quartier tranquille de Buenos Aires sous l'apparence d'une famille ordinaire.
Alejandro évolue au prestigieux club le Casi et dans la mythique équipe nationale, Los Pumas.
Il est ainsi, par sa popularité, protégé de tous soupçons.
Celui-ci, célèbre rugbyman qui porte les couleurs d'un club emblématique, le Club Atletico San Isidro
Entretien relevé dans le dossier de presse avec le réalisateur/scénriste Pablo Trapero.
Après Elefante Blanco, vous étiez pourtant parti sur un projet tout-à-fait différent...
J'avais en effet un projet en anglais, un film que j'aurais tourné en Inde, d'après un roman de Vikas Swarup, l'auteur de Slumdog Millionaire. J'avais même commencé les repérages, avant que l'un des acteurs pressentis ne me fasse défaut. J'ai alors senti que j'étais mûr pour entreprendre
El Clan.
Ce fut très troublant pour moi d'entendre par exemple les gens de leur district dire que les Puccio étaient
"une famille ordinaire", des gens respectables en somme. Les enfants étaient parfaitement intégrés à la société. Alexandre par exemple était un rugbyman vedette dans notre pays, vainqueur des All Black au sein d'une sélection des meilleurs joueurs d'Amérique du Sud. La mère était enseignante dans un établissement assez classique. Quant au père, tout ce que certains pouvaient éventuellement retenir "contre lui" c'est qu'il était un maniaque de la propreté ; un obsédé du balai, qu'on le voyait passer tous les jours devant sa porte. Depuis, cette affaire, de par son caractère paradoxal, est devenue un cas d'école dans les universités qui enseignent la criminologie.
C'est très vite devenu passionnant de travailler avec lui à la composition du chef de Famille. Il a trouvé sa voix propre.
Mon choix pour lui s'est décanté durant les essais. Comme Alejandro, il a lui aussi pratiqué le rugby, ce qui a représenté un plus durant les scènes de matches.
Produit, entre autres, par la société des frères Almodóvar, Pablo Trapero porte à l'écran, avec un succès reconnu, un fait divers qui, dans les années 1980, défraya la chronique en Argentine.
Un habile montage et des images d'archives ponctuent ce long-métrage.
La réalisation est à la fois étincelante, parfaitement maîtrisée et ce, en dépit de scènes récurrentes qui augmentent l'écœurement. Le rythme ne faiblit à aucun moment. L'excellente musique signée Sebastian Escofet accompagne parfaitement le propos et finit par assommer tout autant que les horreurs, une fois encore, répétitives à souhait.
Manipulation à tous les niveaux.
Le scénario ne dévoile rien de la psychologie des principaux protagonistes de cette famille, en apparence ordinaire, qui trouve tout bénéfice de ce père à la fois attentif et monstrueux. À l'exception de l'un d'entre eux, qui, tout jeune choisira la fuite.
Tous les comédiens sont remarquables.
La répulsion ressentie ne trouve un apaisement qu'en toute fin de ce film qui reste très difficile à conseiller.