Le Garçon et la Bête

Par Lunarthemis
Le Garçon et la Bête : solitude, acceptation, maturité et amour , la vie quoi...

Ren, neuf ans, vient de perdre sa mère. N’ayant pas de nouvelles de son père qui l'avait perdu lors du divorce, et refusant l’accueil de ses tuteurs légaux, il s’enfuit dans les rues du quartier de Shibuya de Tokyo. Il survit en esquivant les policiers.
Un vide dans son cœur se construit par la colère, le sentiment de solitude et d'abandon.
Dans un univers parallèle existe une cité où vivent des bêtes. Le seigneur de la ville décide de prendre sa retraite et de se réincarner en divinité.
Les 2 prétendants à la succession vont alors s'affronter pour obtenir le poste tant convoité.
D'un côté Iôzen, noble, populaire, travailleur et toujours droit, est le favori. De l'autre Kumatetsu, fort, capable mais solitaire et fainéant part désavantagé.
Pour que les 2 soient au même niveau, le seigneur exige de Kumatetsu qu'il prenne un disciple.
Alors qu'il se promène dans Shibuya, ce dernier trouvera Ren et décidera de le prendre comme apprenti !
Commence alors pour ces 2 fortes têtes un apprentissage qui les mènera sans le savoir vers un destin qu'ils n'avaient pas prévu.

C'est un magnifique film d'animation japonaise !

L'histoire triste de Ren nous sensibilise à la difficulté que rencontre tous ces jeunes orphelins qui sont ballottés de parents éloignés en familles d’accueil et se sentent différents, rejetés, non-aimés.
Et le fait d'avoir ses sentiments les rends anxieux et coléreux et dans cette histoire, ils provoquent l'apparition d'un trou dans le cœur des gens, des humains. Et après, lorsqu'ils ne contrôlent plus cette colère, alors les ténèbres engloutissent l'âme de ces personnes.
Il faut trouver la force en nous de s'arracher à la noirceur grâce à l'amour et au soutient de ceux qui nous aiment et nous entourent.

Dans notre société, il est difficile d'évoluer si l'on ne rentre pas dans le moule qu'elle souhaite nous voir adopter. La différence, qui est pourtant une force, nous fait peur et paralyse ce qui pourrait nous donner une diversité et une manière d'évoluer.
L'acceptation que l'on ai besoin des autres et qu'ils aient besoin de nous que ce soit pour interagir ou pour avoir de quoi nous aider, nous soulager et nous aimer, est souvent plus difficile que d'être en colère.

Cette rancœur et ces ténèbres sont la part la plus affreuse de notre personnalité et ne serait ce pas ça qui fait de nous des monstres ... ????

Dans le film, les humains sont les vrais monstres. Car ce sont leurs sentiments hostiles et ce qu'ils font en conséquence qui les rendent mauvais.
Les bêtes, avec leur sagesse, semblent plus humaines....

En dehors de la question de monstres et de ténèbres, l'autre notion du film est l'acceptation.
En effet, alors que Ren est différent et solitaire, comme Kumatetsu, il va devoir s'intégrer et apprendre de nouvelles coutumes et habitudes. Et Kumatetsu va devoir changer son comportement d'ours mal léché pour faire une place à son nouveau disciple.
Ensemble ils forment dans un premier temps un drôle de tandem qui passe plus de temps à se crier dessus qu'autre chose, ils vont petit à petit s’apprivoiser et se respecter pour former ce qui s'approche le plus d'une famille.


Le film est beau. Comme quasiment toujours dans l'animation japonaise, on a une très grande qualité dans l'image et dans la réalisation.
Mamoru HosodaLa (La Traversée du temps, Summer Wars, Les Enfants loups, Ame et Yuki...) nous offre un film beau, fort et tendre à la fois.
Il y a de petites longueurs sur le début, mais qui sont compensées par la force des personnages.

Au total, on a un film magnifique sur l'acceptation, la différence et le fait de combattre ses propres démons avec le soutien de ceux qui nous aiment et nous entourent !
Le fait de trouver sa voie, de grandir et d'avoir un but amène à chasser la solitude et les sentiments positifs chassent les ténèbres.

Encore un très beau conte de Mr Mamoru Hosoda.
A vos tickets.


Bande annonce :