Deadpool, critique

Deadpool, critique

Un nouveau type de super-héros débarque sur grand écran. Sur le papier, Deadpool est cool et irrévérencieux … à l’écran, c’est une autre paire de manche …

Deadpool, critiqueRappelez-vous, dans le premier film solo de Wolverine, on voyait débarquer un personnage secondaire nommé Wade Wilson aka Deadpool, transformé par les producteurs en monstre muet et sans personnalité, simple chienchien affrontant le héros dans des scènes sans queue ni tête. En plus d’un film très dispensable, c’est donc une véritable trahison du personnage qui était organisée. Qu’à cela ne tienne, son interprète Ryan Reynolds en reste tout de même fan et souhaite toujours avoir un film dédié. Malheureusement, l’acteur fera ensuite Green Lantern pour la distinguée concurrence, ce qui ne va pas forcément arranger les choses. Il faudra donc tout son entrain pour remettre le tueur à gages dégénéré de Marvel dans le droit chemin, ce qui arrivera quand une scène tournée pour le fun fera le buzz sur le web et permettra d’obtenir la mise en production d’un long métrage dédié à l’anti-héros.

C’est donc maintenant que débarque, à grand renfort de promo à l’image cool et décomplexée, se targuant de briser les codes du film de super-héros, Deadpool, 1er film de Tim Miller (qui débarque des effets visuels) et mené par un Ryan Reynolds qui cherche à tout prix à redorer son blason. Le film nous narre donc les origines du mercenaire qui subit un nouveau type d’opération pour guérir du cancer mais évidemment tout tourne mal, d’un côté il est guérit et devient même immortel, mais de l’autre, il se retrouve complètement défiguré. Il se met à alors à la recherche des horribles hommes qui l’ont déformé pour y remédier et retrouver sa copine.

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Oui, dit comme ça, le pitch ressemble finalement à beaucoup de films  de ce genre et ne révolutionne rien. C’est que sous couvert de son image pseudo cool et transgressive, Deadpool applique finalement les codes qu’il dénonce à la lettre sauf qu’il rajoute quelques « fuck»  et blagues à base de #payetonprout. Pour la transgression on repassera, d’autant plus que le film déroule son cahier des charges avec un peu de sexe drôle, de violence et quelques effets sanglants pour arriver finalement à un happy end des plus classiques et navrants quand on se dit que le film devrait prendre une toute autre direction par rapport aux films de super-héros habituels. A ce titre, même un Iron Man 3 ancré au coeur du système Marvel va plus loin dans la transgression de son propre mythe.

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Pourtant, depuis Wolverine Origins, on peut dire qu’on retrouve tout de même le Deadpool fidèle au comics, partant régulièrement dans quelques délires, parlant sans arrêt, tranchant les membres de tout le monde, même les siens, et franchissant même régulièrement le fameux 4e mur pour s’adresser directement au spectateur et l’interpeller sur ce qu’il est en train de regarder avec quelques private jokes attendues sur Green Lantern ou les X-Men. Mais hormis quelques clins d’oeils bien trouvés, tout cela tombe régulièrement à plat quand on aura ensuite encore une blague scato ou un foutage de gueule gratuit sur le méchant sans personnalité qu’il doit affronter.

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Ajoutez à cela que l’histoire tient vraiment sur un timbre post et étire en longueur ce qui devrait être un court métrage avec une introduction sur une scène d’action sur une autoroute entrecoupée de flashbacks qui dure toute la moitié du film avant que l’on ne passe tout de suite à la vengeance finale. Tourné sur 3 décors avec une narration morcelée pour combler le vide intersidéral de l’intrigue qui ne va pas au bout de sa transgression et avec des effets visuels horribles (tout le budget étant passé dans le générique d’ouverture et la BO), on ne retiendra peut-être que quelques courts moments où Miller se montre efficace derrière la caméra pour que le film passe sans que nous ayons envie de le revoir.

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Beaucoup trop conscient de sa pseudo coolitude pour être vraiment spontané, Deadpool ne réinvente en fait strictement rien et ne sert que de véhicule à une transgression de surface pour que Ryan Reynolds puisse enfin trouver un rôle qu’il pourrait porter dans une franchise. Et bien que le film se vante dans une scène post générique qu’il n’y aura pas de suite … il y en a déjà bien une dans les tiroirs, ce qui est bien le signe qu’il est parfaitement ancré dans les règles du genre qu’il dénonce … encore une fois.