Le thème est un outil dramatique qui aide à diriger, à donner de la cohésion et de la résonance à un scénario.
Certains auteurs commencent avec le thème développant une idée ou une question de morale qu’ils souhaitent explorer. D’autres élaborent une histoire basique puis après réflexion tente de déterminer ce qu’ils cherchent à dire ou bien essaie de comprendre quel thème s’exprime le plus à travers tous ces éléments dramatiques qu’ils ont couchés sur le papier.
Le thème peut être votre manière à vous de parcourir une histoire. Par exemple, on peut raisonablement penser que le thème de Slumdog Millionaire est la destinée et celui de 127 heures, la persévérance. On peut alors penser que ces thèmes ont guidé les auteurs dans leur exploration et qu’ils ont conçu les scènes autour d’eux.
Le thème peut même aboutir à une forme surprenante. Considérons Alien et comment la structure de cette histoire est complètement dérivée du thème : la famille.
Ripley est la seule survivante de l’attaque du Nostromo (dont l’intelligence artificielle est surnommé Maman). Il est relativement facile de déduire que cette petite communauté est pour Ripley une famille d’adoption. Dans Aliens, le retour, Ripley retrouve une nouvelle communauté (bien que celle-ci soit un peu dysfonctionnelle sous les traits variées d’un commando de Marines couillus).
Leur mission est de porter secours à une colonie installée sur la planète où Ripley a découvert l’alien. Cette colonie est composée de familles. A destination, il découvre un seul survivant : une petite orpheline que Ripley adopte devenant sa mère de substittution.
Les premières escarmouches cassent le moral et la solidarité des membres de la petite communauté (le commando, Ripley, Newt et Burke).
Ripley se bat pour sa survie et celle de l’enfant qu’elle a en tutelle, en quelque sorte. Un à un, la nouvelle famille adoptive de Ripley (les Marines) se fait décimée. Puis Newt est capturée. Dans le chaos le plus total, Ripley décide de faire demi-tour et de retrouver Newt.
C’est dans le sein maternel de la Reine des aliens qu’elle retrouve Newt. Notez que celle-ci est placée dans un cocon (même principe que l’œuf qui doit être fécondé et l’idée que les larves se nourrissent de leur hôte) et que la scène se situe dans le nid de la mère des aliens.
Au cours du climax, Ripley combat la Reine. C’est le combat d’une mère contre une mère pour la garde d’un enfant.
Ripley triomphe. L’épilogue montre l’image d’une mère et de son enfant, endormis l’un contre l’autre.
Le thème peut façonner chaque scène de votre script, cependant, assurez-vous qu’il apparaisse dans votre Opening Image (votre séquence d’ouverture) et votre climax (l’ultime confrontation entre le protagoniste et l’antagoniste).
Le thème peut littéralement contrôler les actions de vos personnages et ajouter de la cohésion et une direction à votre intrigue. Lorsque vous vous retrouvez coincé pour faire agir un personnage dans une scène, demandez-vous alors comment il pourrait au mieux exprimer le thème.
Pour votre séquence d’ouverture (généralement pas plus de 10 pages), essayez de placer une image ou une situation qui englobe l’histoire dans l’ensemble : par exemple, si votre histoire porte sur une chasse au trésor, vous pourriez démarrer votre histoire avec une équipe de chasseurs de trésors (qu’on ne reverra pas ailleurs dans l’histoire) et qui échoue (ils sont tous tués) à mettre la main sur le trésor que votre héros devra retrouver (ce trésor pourrait être un McGuffin, c’est-à-dire un prétexte à une histoire).
Si cette chasse au trésor révèle un voyage initiatique, alors le thème pourrait être le passage de l’enfance à l’âge adulte.
En fait, cette séquence montrera soit une situation dramatique, soit votre personnage principal (souvenez-vous de la séquence d’ouverture dans Les Aventuriers de l’Arche Perdue où la récupération de la statuette, qui n’a d’ailleurs aucun rapport avec l’histoire qui sera contée, permet d’introduire le personnage d’Indy.
Vous pouvez aussi exposer votre idée fondamentale, celle que vous explorez ou que vous tentez de communquer.
Un atout indéniable du thème est que vous n’avez pas besoin qu’il soit immédiatement compris par le lecteur ; vous pouvez apporter des éclaircissements plus tard. Dans l’ouverture de The Dark Knight, le Joker prononce la phrase énigmatique : Je crois que ce qui ne vous tue pas fait de vous un… étranger.
C’est une allusion au thème du terrorisme perpétré par le Joker en insinuant que la menace de la mort vous fait agir chaotiquement, d’une manière autodestructive (lorsque l’inconnu est soi-même, il est vrai que l’on peut être soumis aux pires terreurs).
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