L’histoire commence dans un potager, quelque part au fin fond de l’Algérie, sur des airs de « Joe le taxi », de « Macumba » et des « Démons de minuit » revisités à la berbère. Elle se poursuit sur la Cannebière, puis sur la route de Montélimar, dans une fête foraine de province, à l’abri d’une pluie diluvienne dans une ferme hospitalière, dans un château qui tombe en ruine, derrière les barreaux d’une prison de Pau puis à Paris.
Ce tour de France improbable est l’œuvre de Fatah et de sa belle Jacqueline, une Tarentaise qui fait sa fierté, d’autant plus quand tout le village se mobilise pour leur permettre de se rendre au salon de l’Agriculture, « le rêve de tout paysan ». Le périple prend des airs d’odyssée au cours duquel le duo attachant va croiser la route d’un magicien et de sa comparse aux mœurs légères, d’un beau frère peu accueillant, d’une bonne fée répondant également au doux nom de Jacqueline, d’un châtelain sympathique quoiqu’en piteux état, d’agriculteurs syndicalistes révoltés…
Charmante et faussement foutraque, La Vache est une comédie conviviale – et un brin naïve – où il est aussi question de poire, de télémoustache, d’Edy Mitchell et de Fernandel, de la grosse Cathy et de la belle Naïma, de lettre d’amour, de poésie, de dépression, d’honneur, d’amitié, d’entraide et de fraternité.
Ajoutez à cela la superbe musique d’Ibrahim Maalouf, la mise en scène solaire de Mohamed Hamidi et la prestation irrésistible de Fatsah Bouyahmed – une révélation -, et vous obtenez un film joliment réussi, qui fait du bien, tout simplement.
Sortie le 17 février 2016.