Spider-Man 2 (Un costume trop lourd à porter)

spider man 2

Genre : fantastique
Année : 2004
Durée : 2h07

L'histoire : Ecartelé entre son identité secrète de Spider-Man et sa vie d'étudiant, Peter Parker n'a pas réussi à garder celle qu'il aime, Mary Jane, qui est aujourd'hui comédienne et fréquente quelqu'un d'autre. Guidé par son seul sens du devoir, Peter vit désormais chacun de ses pouvoirs à la fois comme un don et comme une malédiction. Par ailleurs, l'amitié entre Peter et Harry Osborn est elle aussi menacée. Harry rêve plus que jamais de se venger de Spider-Man, qu'il juge responsable de la mort de son père. La vie de Peter se complique encore lorsque surgit un nouvel ennemi : le redoutable Dr Otto Octavius. Cerné par les choix et les épreuves qui engagent aussi bien sa vie intime que l'avenir du monde, Peter doit affronter son destin et faire appel à tous ses pouvoirs afin de se battre sur tous les fronts.

La critique :

Certes, le précédent chapitre, donc Spider-Man, réalisé en 2000, a ameuté les foules dans les salles obscures. Mais ce premier épisode n'a pas spécialement convaincu. Trop timoré, probablement trop classique dans son scénario, victime des catastrophes du 11 septembre 2001... Autant d'éceuils qui font de ce Spider-Man premier du nom un divertissement certes honorable. Sans plus.
En résulte un film de super héros de qualité, mais sans réelle surprise. Pourtant, les producteurs renouvellent leur confiance à Sam Raimi qui doit réaliser une trilogie. Qu'à cela ne tienne. Par le passé, Sam Raimi a déjà montré ses immenses qualités dans Darkman, un autre film de super héros hélas moins populaire. Conscient des défauts de son précédent film, le cinéaste rectifie le tir dans ce qui reste le meilleur opus de la trilogie et de la saga dans son intégralité (les deux reboot y compris).

A l'instar du premier film, Spider-Man 2 connaîtra à nouveau un immense succès dans les salles. Le public est toujours au rendez-vous. Cette fois-ci, les critiques et la presse cinéma se montrent presque unanimement dithyrambiques. La distribution de ce second chapitre réunit Tobey Maguire, Kirsten Dunst, Alfred Molina, James Franco, Rosemary Harris, J.K. Simmons, Lucy Liu et Ted Raimi.
On note également les apparitions furtives mais néanmoins remarquées de Willem Dafoe et de Bruce Campbell. Pour la petite anecdote, Tobey Maguire a failli ne pas rempiler pour cette suite, l'acteur souffrant d'algies lombaires récurrentes. Pour le rôle du Docteur Octopus (finalement interprété par Alfred Molina), plusieurs acteurs seront envisagés, notamment Robert De Niro, Sam Neill, Ed Harris, Chris Cooper, David Duchovny ou encore Liev Schreiber.

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Attention, SPOILERS ! Ecartelé entre son identité secrète de Spider-Man et sa vie d'étudiant, Peter Parker n'a pas réussi à garder celle qu'il aime, Mary Jane, qui est aujourd'hui comédienne et fréquente quelqu'un d'autre. Guidé par son seul sens du devoir, Peter vit désormais chacun de ses pouvoirs à la fois comme un don et comme une malédiction. Par ailleurs, l'amitié entre Peter et Harry Osborn est elle aussi menacée. Harry rêve plus que jamais de se venger de Spider-Man, qu'il juge responsable de la mort de son père. La vie de Peter se complique encore lorsque surgit un nouvel ennemi : le redoutable Dr Otto Octavius.
Cerné par les choix et les épreuves qui engagent aussi bien sa vie intime que l'avenir du monde, Peter doit affronter son destin et faire appel à tous ses pouvoirs afin de se battre sur tous les fronts.

Au cours des ces dix dernières années, les adaptations Marvel ne se sont pas toujours soldées par des réussites artistiques. Loin de là. En outre, Spider-Man premier du nom et les X-Men au cinéma marquent l'avènement des super héros au cinéma, pour le meilleur et surtout pour le pire. A tel point que les mutants costumés ont littéralement envahi nos écrans.
Désormais, le spectateur est régulièrement abreuvé de productions mercantiles, calibrées et estampillées "Hollywood". Ou la longue anomie du blockbuster "USA" dans toute sa splendeur. Pourtant, parmi toutes ces adaptations, Spider-Man 2 parvient à transcender son sujet et surtout son héros principal. En outre, il faudrait presque oblitérer le nom de Spider-Man au détriment des atermoiements de Peter Parker. Sur ce dernier point, Spider-Man 2 reprend là où les choses s'étaient arrêtées dans le premier.

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Spider-Man n'est plus le super héros glorieux et majestueux du passé. Désormais, le héros arachnide est répudié, honni et voué aux gémonies, non seulement par la presse (qui le fustige), mais par la société toute entière. Un costume trop lourd à porter. Des responsabilités qui condamnent Peter Parker à s'exiler, à abdiquer, à renoncer à celle qu'il aime (Mary-Jane) et à endosser une cagoule de plus en plus embarrassante. Sam Raimi tient enfin son super héros ou plutôt son personnage : un jeune homme, encore un éphèbe, en proie au doute et qui fourmille d'incertitudes.
D'où une première partie assez volubile qui pourra décontenancer les spectateurs les plus avisés. Toutefois, Spider-Man 2 se montre étrangement plus éloquent dans sa psychologie que dans ses séquences d'action, toujours solidement réalisées par un Sam Raimi plus érudit que jamais.

Mais dans Spider-Man 2, ce n'est pas seulement le doute qui s'empare de la psyché (en déliquescence) de Peter Parker, mais aussi les notions de deuil et de culpabilité. Les événements du premier chapitre ont laissé des cicatrices et des empreintes indélébiles. Encore une fois, Spider-Man n'est plus ce super héros qui triomphe facilement des bandits et de la petite racaille de la ville.
Désormais, le héros tergiverse. Ces pouvoirs s'amenuisent jusqu'à renoncer à cette vie fougueuse et sulfureuse. Peter Parker est un être humain comme les autres. Telle est l'étrange dialectique de ce second chapitre. Toujours épris de la belle Mary-Jane, Peter voit la jeune femme lui échapper. Inéxorablement. Parallèlement, son devoir de justicier l'oblige à ferrailler avec un nouvel ennemi : le Docteur Octopus, un scientifique doté d'une mécanique à plusieurs pattes oblonges, et se déplaçant lui aussi comme une araignée. 
Jamais un ennemi n'a ressemblé autant à Spider-Man.
Lui aussi arpente les parois des immenses buildings de la ville. Encore une fois, Sam Raimi assure largement le spectacle. Contrairement au précédent volet, Spider-Man 2 transcende son personnage. Enfin, le cinéaste s'approprie son super héros. A nouveau, on relève de nombreuses séquences jubilatoires et spectaculaires. 
Surtout, le long-métrage parvient à réaliser une connection intime entre le justicier arachnide et le spectateur. Si on relève encore quelques longueurs superflues (toutefois rien de grave), Spider-Man 2 s'impose comme l'un des meilleurs films de super héros de ces dix dernières années. C'est déjà pas mal.

Note : 16/20

sparklehorse2 Alice In Oliver