Je vous propose aujourd’hui de réviser vos classiques à travers ce bel ouvrage qui, malgré ses sept-cent pages, n’est pas tant une encyclopédie dédiée aux scénaristes français qu’un précieux recueil de témoignages sur les liens subtils entre littérature et cinéma.
Dans les années 30, le cinéma devient parlant. Cet art encore nouveau fait appel, en Europe comme aux Etats-Unis, à des auteurs venus du théâtre ou de la littérature. Pendant près de trente ans, les scénaristes français ont pour nom: Jacques Prévert, Charles Spaak, Henri Jeanson, Marcel Pagnol ou encore Sacha Guitry. Forts de leur culture littéraire, ils sont à vrai dire plus « dialoguistes » que scénaristes à proprement parler. Certains n’interviennent d’ailleurs qu’à la fin du processus d’écriture. Ils ont la particularité de savoir écrire « sur mesure » pour des acteurs vedettes (Gabin, Raimu, Blier, Arletty, Fernandel…) Ces écrivains de renom sont néanmoins de véritables stars et le public leur attribue souvent l’entière paternité des œuvres filmées. Michel Audiard, star parmi les stars, mettra ainsi « en mots » plus de cent-vingt films ; sa renommée est telle qu’il éclipsera souvent le talent des réalisateurs avec lesquels il collabore.
Présentation:
De Louis Feuillade à Georges Franju, d’Albert Capellani à Raymond Bernard, de Jean Epstein à Jean Grémillon, de Marcel L’Herbier à Jean-Pierre Melville, de Jean Renoir à François Truffaut, de Claude Autant-Lara à Claude Chabrol, d’Alexandre Astruc à Benoît Jacquot, Olivier Assayas et Raoul Ruiz, le cinéma français s’est nourri, se nourrit encore de littérature. Laissons de côté le théâtre, déjà étudié – dans cette même collection -, et limitons-nous au roman (mais est-il possible de donner des frontières à un domaine aussi vaste ?). La plupart des films hexagonaux ont souvent été tirés de romans. Le fait peut surprendre, quand on l’observe chez les prosélytes les plus ardents d’une » spécificité » du cinéma : Maurice Pialat, après Robert Bresson. Mieux, nos réalisateurs – entre autres : René Clément, Alain Resnais, Louis Malle, Alain Corneau – n’ont jamais cessé de faire équipe avec des romanciers. » (Alain Ferrari – extrait) Fruit de rencontres qui se déroulent à l’Institut Lumière, Le Poing dans la vitre est une contribution essentielle à l’étude des scénaristes et dialoguistes du cinéma français. Ce deuxième volume (après jeux d’auteurs, mots d’acteurs) s’enrichit d’un important » Dictionnaire irraisonné des romanciers-scénaristes français » rédigé par Alain Ferrari, déjà auteur dans cette collection d’un ouvrage consacré à Marcel Pagnol. Source: Amazon
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