Voilà un Disney qui faisait saliver d'avance... Le mariage Disney/Pixar permet d'enrichir l'un grâce à l'autre et vice versa (!), le tout chapeauté par le génial John "Toy Story" Lasseter. "Zootopie" est un exmple parfait, c'est un Disney officiellement mais on y reconnait aussi l'ADN Pixar. Les commandes sont laissées aux réalisateurs Rich Moore auquel on doit "Les mondes de Ralph" (2012), Rich Moore, et Byron Howard qui a signé "Volt malgré lui" (2008) et "Raiponce" (2010). Des hommes d'expérience donc avec Rich Moore, dont on reconnait son goût pour une animation plus "adulte" ou du moins plus "noire" avec des passages où la violence se fait plus démonstrative ; dans "Les mondes de Ralph" une partie assez guerrière, dans "Zootopie" une partie assez effrayante pour les petits les plus sensibles. Et pourtant l'ouverture du film nous plonge indéniablement dans le pays merveilleux de Disney.
Les dessins et graphismes sont magnifiques et la morale "utopiste" fait déjà de l'oeil. D'ailleurs c'est déjà le premier soucis. En effet, la mégapole Zootopia est la ville de tous les possibles, façon rêve américain pour les Colons, l'héroïne annonce même "qu'on peut être tout ce qu'on veut !" Problème : ce n'est pas ce qu'il y a de plus vrai et jamais le film ne nous prouve le contraire autre que nos deux héros... plus de 80 races animales peuplent "Zootopie", tous des mammifères car l'équipe Disney s'est aperçu que chez les mammifères il y a deux groupes, les prédateurs et les proies, ces dernières représentant 90% de la faune. Mais dans ce monde, si la paix entre les races a fondé Zootopia, chacun est à sa place (que des prédateurs comme policiers par exemple). Sur l'histoire de fond Disney n'assume que moyennement, seconde preuve avec Nick le renard (animal déjà très présent dans la filmo Disney !) symbole du filou rusé et arnaqueur auquel on se croit obligé d'ajouter une scène où on trouve une justification à son "état", donc pas naturel de renard aux gènes autrefois sauvage... Des choix malheureux qui font que ce Disney ne peut atteindre les meilleurs de la collection. Néanmoins, les personnages sont attachants, le duo Judy (lapin flic) et Nick (renard escroc) fonctionne à merveille jusque dans les moindres détails (le regard en coin de Nick lors du passage de plaque à Flash le paressaux !). 2-3 scènes sont juste sublimes de justesse avec (évidemment) le paresseux Flash. L'enquête policière est plus classique, efficacement menée dans ses rebondissements, même si la noirceur de cette partie est un peu trop forcée comparée au reste du film. L'empathie générale pour les personnages et les réelles ondes de plaisir pendant le film emportent tout de même notre adhésion. Ca reste un très beau et très bon Disney.