Il arrive aussi souvent que l’on regarde des films que que l’on ai pas grand chose à dire dessus et pas non plus le temps d’écrire de longue critiques qui, de toute façon, peuvent se résumer facilement. Voilà donc en vrac notre avis sur quelques films sortis récemment : Danish Girl, Carol, Free Love (oui, cette session de critiques express semble thématique) et In Your Eyes.
On commence donc avec l’un des prétendant aux Oscars, Danish Girl, le nouveau film de Tom Hooper qui choisit à nouveau un sujet pile pour les oscars : une histoire vraie, un sujet polémique (la première opération d’un homme pour devenir une femme), un film d’époque en costume… et en plus l’oscarisé (on se demande encore pourquoi) Eddie Redmayne dans le rôle principal. Alors effectivement, le film est plein de délicatesse et aborde son sujet avec ce qu’il faut de sensibilité mais à force de chuchotements et d’académisme dans la réalisation qui n’est faite que de portraits sur le visage de Redmayne, on s’ennuie ferme. Et comme en plus Redmayne ne fait que crier « je veux un autre Oscar» pendant tout le film alors que c’est bien Alicia Vikander qui lui vole la vedette (et qui mérite donc plus un prix), on va rapidement l’oublier.
Second candidat aux Oscars, le nouveau film de Todd Haynes nous raconte une histoire d’amour entre deux femmes à une époque où cela fait encore bien polémique et mauvais genre dans les milieux aristos. Cate Blanchett y vit donc une histoire d’amour avec Rooney Mara et c’est beau et plein de sensibilité avec des scènes filmées avec une incroyable finesse et parfaitement interprétées par deux actrices en état de grâce. Et à travers cette histoire intimiste, Carol raconte en plus tellement de chose sur l’amour mais aussi sur le contexte de l’époque et le drame du divorce. Un très beau film pour les oscars mais qui manque peut-être d’un discours plus large pour négocier des récompenses et une pleine adhésion.
On continue dans l’amour entre femmes avec Free Love qui raconte, encore une fois, une histoire vraie. Celle d’un officier de police rongée par le cancer et qui, en plus de son combat contre la maladie va devoir se battre contre le système pour que sa compagne puisse bénéficier de sa pension à sa mort, comme en ont le droit tous les couples hétéros mariés. Le film avance donc une cause juste et puissante avec une Julianne Moore comme toujours impeccable mais surtout une Ellen Page vraiment remarquable dans ce rôle que l’on sent très cher à son coeur. Il est alors dommage que le film manque justement de finesse dans sa réalisation digne d’un gros téléfilm alors qu’il méritait bien d’une âme en plus derrière la caméra pour sortir de l’anecdote locale et en faire une véritable oeuvre combative.
Sorti il y a quelques temps déjà directement en vidéo In Your Eyes est aussi maintenant disponible sur Netflix. Et si on en parle malgré notre retard pour l’avoir vu, c’est parce qu’il est écrit par Joss Whedon. Oui, le créateur de Buffy a imaginé et produit cette petite love story fantastique où deux personnes sont liées depuis l’enfance par l’esprit mais ne vont vraiment s’en rendre compte qu’une fois adulte alors qu’ils peuvent communiquer à distance et partager leur vie et leurs émotion (un peu à la manière de Sense8 sorti plus tard). Comme à son habitude, Whedon écrit des personnages crédibles et immédiatement attachants (et interprétés avec délicatesse par Zoé Kazan et Michael Stahl David) et cela suffit pour que l’on suive jusqu’au bout cette romance avec quelques idées sympathiques, sans prétention et mignonne comme il faut.