Spiders 2 (Alien chez les araignées)

Par Olivier Walmacq

Genre : horreur, épouvante (interdit aux - 12 ans)
Année : 2001
Durée : 1h36

L'histoire : Après le naufrage de leur voilier, Jason et Alexandra sont recueillis par un mystérieux cargo. Le navire cache en réalité un laboratoire qui crée des araignées géantes. Le couple semble alors condamné à servir de repas aux créatures.

La critique :

Certes, le nom de Sam Firstenberg ne doit pas vous évoquer grand-chose. Pourtant, le nom de ce cinéaste rime avec le cinéma d'exploitation des années 1980, aux côtés de Menahem Golan et Yoram Globus. Principalement spécialisé dans le film d'action bourrin, la filmo de Sam Firstenberg se résume en quelques titres : American Warrior, Ninja 3, Le Ninja Blanc, Delta Force 3, La Loi du Samouraï ou encore Cyborg Cop. A ce titre, Spiders 2, sorti en 2001, fait donc figure d'exception.
En effet, cette production impécuniaire est le seul film d'horreur réalisé par Sam Firstenberg, fidèle à son style, à savoir un scénario simpliste et laconique, des acteurs livrés à eux-mêmes, de l'action, toujours de l'action, encore de l'action et surtout... de l'action !

Spiders 2 est également produit et financé par la société Nu Image, elle aussi spécialisée dans les films de seconde zone avec des monstres aux incroyables rotondités : Megasnake, la trilogie Shark Attack, Shark in Venice, Crocodile, Rats, Octopus... Bref, la liste est longue ! Bienvenue dans le gentil monde du nanar azimuté ! Hélas ou heureusement (vous choisirez), Spiders 2 vient s'ajouter aux inimitiés.
La distribution du film réunit Stephanie Niznik, Greg Cromer, Daniel Quinn, Richard Moll, Harel Noff et Yuri Safchev. Quant au scénario de Spiders 2, il brille surtout par sa vacuité et sa stupidité. Attention, SPOILERS ! Lors d'une terrible tempête, le voilier de Jason et Alexandra Paulson coule. Ils sont alors recueillis par un cargo. A bord, le médecin-chef dit faire à Jason une injection de vitamines.

En réalité, il lui inocule de l'ADN arachnéen. Le médecin croit en effet avoir trouvé le remède définitif contre le cancer grace à ses expériences. Mais des milliers d'araignées, menées par d'énormes spécimens victimes de mutation génétiques, viennent de s'échapper des cales de ce navire-laboratoire. En l'occurrence, Sam Firstenberg ne recule devant aucune excentricité.
Très inspiré par Alien : le huitième passager (1979), Spiders 2 transforme le film de Ridley Scott en version cargo. En outre, l'immense bateau se transmute en laboratoire de l'horreur. Des scientifiques expérimentent d'étranges produits sur des araignées gigantesques et dotées de pattes oblongues. Leur but ? La lutte contre le cancer ! On croit rêver...

Régulièrement, notre petite escouade recueille des passagers (???) au beau milieu de l'océan avant de les livrer aux créatures affamées. Pourtant, il faudra s'armer de patience avant de voir débarquer la première araignée tentaculaire. La première heure du film se résume essentiellement à des conversations oiseuses entre les deux nouveaux passagers, le couple formé par Jason et Alexandra Paulson, et l'équipage (des scientifiques, des marins et des militaires) du cargo.
Dès les premières minutes, Jason est promptement éliminé. Ecroué
, le jeune homme est destiné à servir de repas et d'appât frugal à une araignée nantie d'un immense dard. La suite ? Alexandra enquête, s'accointe, lutine et sympathise avec un des membres de l'équipage. 

On a même le droit à un bon vieux dîner aux chandelles qui s'étale sur dix bonnes minutes de bobine ! Heureusement, dans sa dernière demi-heure, le long-métrage s'accélère. Alexandra retrouve son mari au beau milieu d'une dizaine de prisonniers. L'araignée-mère a pondu des oeufs dans le corps de son époux. Dès lors, bienvenue dans un véritable festival de grand "n'importe nawak" avec des créatures en images de synthèses avariées ! Le bateau est promptement envahi par toute une armée d'arachnides à l'appétit pantagruélique. Au menu : des savants fous, des conversation sybillines, toute une série de conflagrations, des héros à peine émoustillés par la présence de créatures gigantesques, des araignées qui sourdent du ventre des prisonniers et une pseudo romance entre l'héroïne blondinette et un militaire fallacieux. Clairement, Sam Firstenberg ne s'embarrasse pas avec la psychologie de ses personnages. Plus à l'aise dans l'action, le cinéaste ne parvient jamais à nous captiver.
Pourtant, malgré ses nombreux défauts, entre autres des effets spéciaux catastrophiques et une interprétation qui laisse sacrément à désirer (pour être gentil), Spiders 2 se révèle plutôt sympathique, à condition de le regarder pour ce qu'il est, une série Z mal troussée et victime de son budget famélique. Chronique courte aujourd'hui, mais franchement, je ne vois pas quoi dire de plus sur ce film.

Côte : Nanar

 Alice In Oliver