Fin XIXe, Footit, invente avec Chocolat, premier artiste noir français, mort oublié de tous, le duo du clown triste et de son faire-valoir.Dans les rôles incroyables de ces deux artistes, Omar Sy tout d’abord, toujours aussi solaire au sourire contagieux qui sait si bien cacher les blessures de son personnage. Face à lui, le non moins fameux James Thierrée, petit-fils de Chaplin qui pourrait être fier de lui. Mais au-delà de la ressemblance physique, celui qui se démarquait déjà dans Liberté de Tony Gatlif, est ici, LE personnage qui invente Chocolat mais qui mène aussi une réflexion sur lui-même. James Thierrée, acrobate, inventif et acteur peu employé est un digne héritier mais ça je le savais déjà.L'histoire ici replace la France qui n’avait pas d’esclave (sur son territoire) et qui ne pratiquait pas la ségrégation mais le racisme ordinaire, paternaliste et issu du colonialisme est bien présent dans ce film qui traite un homme selon sa couleur et non selon sa valeur (il y a 150 ans !)Outre le soin apporté aux décors malgré quelques petites inexactitudes, aux costumes et au casting sans faute, Roschdy Zem reste plutôt sage sur le traitement de son film, chronologique et sans surprise : paternalisme du blanc et mépris de l’artiste.Les personnages de femmes qui accompagnent les artistes et particulièrement Chocolat qui les attire sont conformes à ce qu’on attend d’elles, aimantes, prostituées ou jalouses et c’est l’occasion de retrouver Noémie Lvovsky, Alice de Lencquesaing et Clotilde Hesme à (re)découvrir.Autour de ces personnages, une palette impressionnante de notre France colonialiste incarnée par Olivier Gourmet, Frédéric Pierrot, Olivier Rabourdin, Alex Descas pour un rôle qui fait penser au poète Aimé Césaire et les impayables Bruno et Denis Podalydès dans le rôle des frères Lumière.D’emblée, bien sûr, je pense à Vénus Noire d’Abdelatif Kechiche puisque notre passé de colonialiste nous saute à la figure et qu’on ne peut pas dire que nos parents ou grands-parents n’en étaient pas… Aujourd'hui chacun s'en défend.Mais regardez comme il est curieux que l’acteur antillais Alex Descas n’apparaisse sur presque aucun casting trouvé sur le net…Il est temps de redonner un nom à cet artiste oublié, Rafael Padilla dont la seule réalité est qu’il est, avec le clown blanc Footit, le précurseur des duos de clowns tel qu’on les connait et qu’une femme l’a aimé jusqu’à la fin envers et contre tous.Film familial sans conteste.En salles le 3 février 2016
Chocolat de Roschdy Zem
Fin XIXe, Footit, invente avec Chocolat, premier artiste noir français, mort oublié de tous, le duo du clown triste et de son faire-valoir.Dans les rôles incroyables de ces deux artistes, Omar Sy tout d’abord, toujours aussi solaire au sourire contagieux qui sait si bien cacher les blessures de son personnage. Face à lui, le non moins fameux James Thierrée, petit-fils de Chaplin qui pourrait être fier de lui. Mais au-delà de la ressemblance physique, celui qui se démarquait déjà dans Liberté de Tony Gatlif, est ici, LE personnage qui invente Chocolat mais qui mène aussi une réflexion sur lui-même. James Thierrée, acrobate, inventif et acteur peu employé est un digne héritier mais ça je le savais déjà.L'histoire ici replace la France qui n’avait pas d’esclave (sur son territoire) et qui ne pratiquait pas la ségrégation mais le racisme ordinaire, paternaliste et issu du colonialisme est bien présent dans ce film qui traite un homme selon sa couleur et non selon sa valeur (il y a 150 ans !)Outre le soin apporté aux décors malgré quelques petites inexactitudes, aux costumes et au casting sans faute, Roschdy Zem reste plutôt sage sur le traitement de son film, chronologique et sans surprise : paternalisme du blanc et mépris de l’artiste.Les personnages de femmes qui accompagnent les artistes et particulièrement Chocolat qui les attire sont conformes à ce qu’on attend d’elles, aimantes, prostituées ou jalouses et c’est l’occasion de retrouver Noémie Lvovsky, Alice de Lencquesaing et Clotilde Hesme à (re)découvrir.Autour de ces personnages, une palette impressionnante de notre France colonialiste incarnée par Olivier Gourmet, Frédéric Pierrot, Olivier Rabourdin, Alex Descas pour un rôle qui fait penser au poète Aimé Césaire et les impayables Bruno et Denis Podalydès dans le rôle des frères Lumière.D’emblée, bien sûr, je pense à Vénus Noire d’Abdelatif Kechiche puisque notre passé de colonialiste nous saute à la figure et qu’on ne peut pas dire que nos parents ou grands-parents n’en étaient pas… Aujourd'hui chacun s'en défend.Mais regardez comme il est curieux que l’acteur antillais Alex Descas n’apparaisse sur presque aucun casting trouvé sur le net…Il est temps de redonner un nom à cet artiste oublié, Rafael Padilla dont la seule réalité est qu’il est, avec le clown blanc Footit, le précurseur des duos de clowns tel qu’on les connait et qu’une femme l’a aimé jusqu’à la fin envers et contre tous.Film familial sans conteste.En salles le 3 février 2016