Genre : horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
Année : 2007
Durée : 1h32
L'histoire : 1969, en pleine guerre du Vietnam. Dean a été tiré au sort pour partir se battre et son frère aîné, tout juste rentré du front, est prêt à y retourner pour le protéger. Avant l'échéance fatidique, les deux frères et leurs petites amies, Bailey et Chrissie, se retrouvent en virée au Texas, décidés à prendre du bon temps.
Lorsqu'un motard les agresse, leur vie bascule. Pris en chasse, ils tentent de s'enfuir, mais la course finit en accident. Chrissie est éjectée du véhicule. De loin, elle assiste à la tentative de vol du motard sur les siens et à l'arrivée salvatrice du shérif Hoyt. Pourtant, elle ne tarde pas à découvrir que derrière ce sauveur se cache un bourreau. Celui qui était censé venir en aide à ses amis va les conduire droit en enfer. Les autres membres de la terrifiante famille Hewitt n'habitent pas loin. Face à l'horreur, Chrissie est le dernier espoir de ceux qu'elle aime.
La critique :
La saga Massacre à la Tronçonneuse se poursuit. Inexorablement. Plus précisément, une nouvelle forme de "terreur" s'est immiscée sur nos écrans en 1974 avec le fameux Massacre à la Tronçonneuse premier du nom et réalisé par les soins de Tobe Hooper. Depuis, la franchise a tenté de reproduire le choc de ce premier chapitre. En vain. Massacre à la Tronçonneuse 2 (toujours signé Tobe Hooper en 1987) et les deux chapitres suivants ne retrouveront jamais la fougue, la violence et l'irrévérence de leur modèle. En 2003, sous les instigations de Michael Bay, la saga est de retour via un remake homonyme de Marcus Nispel. Bien que décevante, cette nouvelle version triomphe dans les salles obscures.
Nostalgique, le public se passionne à nouveau pour cette histoire fuligineuse sur fond de cannibalisme. Hollywood vient de s'approprier le mythe de Leatherface.
Quelques années plus tard, en 2007, toujours sous la houlette de Michael Bay (en tant que producteur), la franchise continue, cette fois-ci sous la forme d'une préquelle, justement intitulée Massacre à la Tronçonneuse : le commencement, réalisée par Jonathan Liebesman. Le but ? Comprendre et décortiquer le mythe et plus précisément les racines et les fondements de la "terreur".
Un projet ambitieux. Tout du moins sur le papier. A l'instar du remake, cette préquelle connaîtra à nouveau un immense succès dans les salles obscures. La distribution de ce sixième chapitre réunit Jordana Brewster, Taylor Handley, Diora Baird, R. Lee Ermey, Andrew Bryniarski et Matthew Bomer. Attention, SPOILERS ! Année 1969, l'abattoir ferme et la ville se vide de ses emplois.
La famille Hewitt reste envers et contre tous. Le jeune Thomas est licencié, mais il vient se venger de son patron qu'il tue. Le shérif veut l'arrêter, mais son oncle abat le représentant de la loi, endossant le costume de l'autorité. Désormais, les Hewitt sont les maîtres de leur ville. Pour subsister, ils n'ont aucuns scrupules et dévorent les baroudeurs égarés...
C’est le cas d’Éric et Dean, deux frères, parcourant les États-Unis pour partir se battre au Vietnam. Accompagnés de leurs petites amies, Chrissie et Bailey, ils sont soudain victimes d'un horrible accident de voiture. Ils ne se doutent pas du cauchemar qui les attend. En l'occurrence, Massacre à la Tronçonneuse : le commencement s'inscrit dans la logique et la continuité du remake.
Dès les premières minutes, les intentions de Jonathan Liebesman et de Michael Bay sont éloquentes. Le but n'est pas d'explorer les origines de cette famille psychopathe et cannibale, mais de plonger à nouveau le spectateur dans un slasher de facture classique et laconique. En résumé, on prend les mêmes (ou presque) et on recommence. A nouveau, ce sont quatre jeunes étudiants qui doivent affronter Leatherface et sa famille de dégénérés. Sur la forme, Massacre à la Tronçonneuse : le commencement ressemble donc à un mélange hétéroclite entre le premier film de 1974 et le remake de 2003.
Cette préquelle ne fait qu'appliquer à la lettre la formule (gagnante ?) des derniers tortures porn du moment : des actrices sorties tout droit d'une agence de mannequinat, du sang, de l'action, évidemment de la torture et même la fameuse séquence de repas.
Par conséquent, inutile ici de rechercher la moindre originalité. Massacre à la Tronçonneuse : le commencement est-il pour autant la catastrophe annoncée ? Heureusement, la réponse est négative, à condition de fermer les yeux sur la vacuité et l'inanité du scénario. Faute d'idées, Jonathan Liebesman et son équipe nous proposent toute une galerie de portraits inégaux et souvent caricaturaux : un Leatherface évidemment morigéné et répudié par sa famille, un R. Lee Ermley déjà présent dans le remake qui ressort sa performance dans Full Metal Jacket, l'énergie et la conviction en moins ; une ébauche de scénario sur fond de guerre du Vietnam... Hélas, le thème de la guerre et de ses corollaires est totalement évincé au profit de toute une succession de tortures.
Sur ce dernier point, Massacre à la Tronçonneuse : le commencement est probablement l'épisode le plus généreux de la franchise (hormis le second épisode). Au moins, force est de constater que l'on ne s'ennuie jamais. Cette fois-ci, fini la suggestion pour nous montrer (enfin) la tripaille, les activités cannibales et meurtrières de la famille de Leatherface. Fan du film original, Jonathan Liebesman s'approprie la fameuse séquence du dîner frugal. Pourtant, peu ou prou de surprise dans ce nouveau chapitre.
Enième film de la série, Massacre à la Tronçonneuse : le commencement ne parvient jamais (ou rarement) à justifier son utilité ou plutôt son statut de préquelle. Encore une fois, le long-métrage ravira les amateurs acharnés des tortures porn des années 2000 (notamment Saw et Hostel). En revanche, sur la forme comme sur le fond, cette préquelle se montre particulièrement décevante.
Note : 10/20